Le premier ministre, Mostafa Madbouly, en présence de tous les ministres de son cabinet, a présenté le 8 juillet, devant le Parlement, la déclaration de politique générale du gouvernement sous le titre « Ensemble, construisons un avenir durable ».
Dans son discours, Madbouly a affirmé que le nouveau gouvernement est un « gouvernement de défis ». Il est chargé par le président Sissi de réaliser un certain nombre d’objectifs, notamment de répondre aux besoins des citoyens en matière d’éducation et de santé, de poursuivre les projets et les initiatives de protection sociale, de contrôler les marchés et de freiner la hausse des prix dans le cadre d’un développement global des performances économiques de l’Etat. « Des défis importants qui font des besoins essentiels de la rue égyptienne des priorités urgentes pour le nouveau gouvernement », explique le politologue Tarek Fahmy.
C’est dans ce cadre que le premier ministre a affirmé que le gouvernement avait développé une vision stratégique intégrée pour construire le citoyen égyptien à travers l’amélioration du niveau de vie des familles, en travaillant sur leur autonomisation économique et en élargissant le financement de projets générant des emplois.
Il a souligné que le programme de travail du gouvernement s’appuie principalement sur les objectifs de la Vision Egypte 2030, les recommandations du Dialogue national, ainsi que sur le programme national de réformes structurelles.
De la sécurité nationale à l’économie
Le programme présenté par le nouveau cabinet ministériel comprend quatre principaux axes. Le premier porte sur la sécurité nationale et la politique étrangère de l’Egypte. Il englobe notamment la sécurité et la stabilité des frontières, le soutien des capacités militaires de l’armée, le renforcement de la sécurité de la mer Rouge et du Canal de Suez, le renforcement des efforts de lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et la traite des êtres humains.
Sur le plan diplomatique, le gouvernement travaillera, selon Madbouly, en vue de développer la politique étrangère de l’Egypte et de renforcer ses relations avec les pays arabes, et spécialement les pays du Golfe, de même qu’avec le continent africain et les organisations internationales.
Le deuxième axe principal du programme porte sur la construction du citoyen égyptien et ce, à travers la protection sociale, la santé, l’éducation, l’autonomisation des jeunes et des femmes, le logement et les installations.
Le troisième axe porte sur une économie compétitive qui attire les investissements avec trois sous-axes : consolider le progrès économique, autonomiser le secteur privé et contrôler les prix et réduire l’inflation.
Le quatrième axe vise, selon Madbouly, à réaliser « la stabilité politique et l’union nationale ». Il est fondé sur les grands principes directeurs d’un Etat civil et démocratique, fondé sur la citoyenneté et l’Etat de droit, défendant les valeurs d’égalité, de justice sociale, de dignité humaine et d’égalité des chances pour tous les citoyens, et soutenant les droits et les libertés.
Pour Ayman Abdel-Wahab du Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, le premier ministre a couvert, à travers les quatre axes de son programme, tous les défis auxquels la société est confrontée. Le gouvernement est donc conscient de ces problèmes, et sa présence devant le Parlement le met face à ses responsabilités. C’est un pas positif de la part du nouveau cabinet, mais plus important encore, selon le spécialiste, sera d’agir en toute urgence sur les dossiers prioritaires comme l’électricité, l’inflation, le contrôle du marché et autres.
De son côté, Tarek Fahmy souligne « l’équilibre stratégique » dans le programme du gouvernement, qui garantit la sécurité nationale et présente des solutions aux problèmes économiques et sociaux. Plus important encore, selon Fahmy, est de clarifier le calendrier de mise en oeuvre du programme, en mettant l’accent sur la résolution des problèmes urgents tels que la crise de l’électricité et le contrôle des prix.
Un comité spécial présidé par le conseiller Ahmed Saad El-Din, sous-secrétaire du Conseil des députés, et formé de plus de 42 autres députés et de représentants des partis sera chargé d’étudier la déclaration du gouvernement. « Toutes les discussions se tiendront en présence des ministres concernés. Les détails du programme, son calendrier et son efficacité seront discutés avec les ministres », a expliqué Saad El-Din.
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