La journée mondiale des réfugiés, célébrée le 20 juin, était auparavant connue sous le nom de « Journée des réfugiés africains », avant que l’Assemblée générale des Nations-Unies ne la désigne officiellement comme Journée mondiale des réfugiés du monde entier en décembre 2000. Des millions de personnes ont fui les conflits, notamment au Soudan, en Ethiopie, en Somalie, en République Démocratique du Congo (RDC), en République centrafricaine, au Soudan du Sud et au Nigeria, en raison de l’insécurité croissante et des violations des droits humains, ainsi que des inondations et des sécheresses alimentées par le changement climatique. L’Afrique subsaharienne abrite à elle seule plus de 26 % des réfugiés du monde entier. Plus de la moitié de tous les migrants africains se déplacent à l’intérieur du continent africain. Précisément, sur 40,2 millions de migrants africains, 53 % ont émigré vers d’autres pays africains. L’Europe reste la deuxième région de destination la plus courante.
Bien que confrontée à la pauvreté, l’Ouganda est le plus grand pays d’accueil de réfugiés en Afrique, en 2023, avec près de 1,5 million de réfugiés. Ces réfugiés proviennent du Soudan du Sud, de la RDC, du Burundi et de la Somalie. Avant le conflit qui a éclaté en avril 2023, le Soudan accueillait également près d’un million de réfugiés, principalement originaires de l’Erythrée, du Soudan du Sud et de la Syrie, tandis que l’Ethiopie a accueilli environ 880 000 réfugiés. Le Kenya et la RDC comptent également parmi les principaux pays d’accueil de réfugiés sur le continent. En général, l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique ont accueilli la plupart des réfugiés du continent. Cette région, ainsi que celle des Grands Lacs devraient accueillir 23,6 millions de personnes déplacées de force d’ici fin 2024, selon l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés, le HCR.
Déplacés internes et tensions régionales
La plupart des personnes contraintes de fuir ne franchissent pas de frontière internationale et restent déplacées à l’intérieur de leur propre pays. Connues sous le nom de personnes déplacées internes, elles représentent 58 % de l’ensemble des personnes déplacées de force. A la fin de 2023, 68,3 millions de personnes étaient des déplacées internes en raison de conflits ou de violence. En Afrique, le nombre de personnes déplacées dans leur propre pays comprenait 14,9 millions de personnes déplacées par un conflit et 4,5 millions de personnes déplacées par des catastrophes liées au climat, principalement au Kenya, en Somalie, en Ethiopie et au Soudan du Sud. On estime à 9,9 millions le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du Soudan, ce qui représente le plus grand nombre de personnes déplacées internes jamais recensé dans le pays (voir sous-encadré). Deux des cinq principales crises de déplacement de longue durée au monde se trouvent en Afrique, en RDC et en Somalie. La violence et les conflits en RDC (depuis le début des années 1990) ont poussé des milliers de personnes à fuir à l’intérieur de leur pays, ainsi qu’à l’extérieur vers la Tanzanie et l’Ouganda. Les vagues de violence dans les régions du Kasaï, du Tanganyika, de l’Ituri et du Kivu ont entraîné le déplacement d’environ 6,7 millions de personnes, à la fin de 2023.
Les violations des droits humains sont monnaie courante. En Somalie, près de 300 000 personnes ont fui les violences dans la région de Laascaanood, dont 100 000 ont traversé la frontière vers l’Ethiopie, tandis que presque 3 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de la Somalie. Le pays est aux prises avec l’insécurité et les déplacements internes massifs depuis le début de la guerre civile en 2009.
En plus de l’insécurité, les changements climatiques, les épidémies et une infestation sans précédent de criquets pèlerins ont également contribué aux déplacements internes. La violence des groupes armés insurgés et des bandes criminelles dans la région du Sahel en Afrique a provoqué le déracinement de plus de 2 millions de personnes à l’intérieur de leur propre pays. Les déplacements internes au Burkina Faso, au Tchad, au Mali et au Niger ont quadruplé en deux ans seulement, plus de la moitié des personnes déplacées se trouvant au Burkina Faso. Ce pays est ainsi devenu l’hôte de la crise de déplacement interne et de protection qui connaît la croissance la plus rapide au monde.
Quelles solutions ?
Comment remédier à cette situation ? Selon le HCR, l’élaboration de lois et de politiques qui garantissent les droits des réfugiés africains est essentielle pour créer un environnement plus sûr et trouver des solutions durables. Des environnements juridiques et politiques favorables assortis des plans chiffrés ont été élaborés par les Etats membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). Au moins 10 % des enfants réfugiés étaient inclus dans les systèmes éducatifs nationaux, mais les progrès ont été freinés par un financement insuffisant. Selon le HCR, malgré les efforts déployés pour accroître l’autonomie des personnes en combinant des interventions en espèces et des moyens de subsistance, le sous-financement de l’organisation limite le nombre de bénéficiaires. En 2023, seules 900 000 personnes ont reçu des subventions en espèces, contre 1,2 million en 2022. Il existe un fort engagement en faveur de l’inclusion économique des réfugiés, mais une enquête régionale du HCR sur les moyens de subsistance établie en 2023 a indiqué que 66 % des réfugiés vivent dans des pays avec un accès limité ou inexistant à l’emploi formel.
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