Samedi, 09 novembre 2024
Dossier > Energies renouvelables >

Vers une rapide transition énergétique

Nada Al-Hagrassy , Mercredi, 12 juin 2024

Pour accélérer la transition vers les énergies propres, l’Egypte multiplie les installations de stations solaires. Retour sur les plus importantes

Vers une rapide transition énergétique

La station photovoltaïque de Siwa

Le ministère de l’Electricité et des ressources renouvelables vient de lancer un appel d’offres pour la construction d’une nouvelle centrale solaire à Siwa. Dotée d’une capacité de production de 8,2 MGW et d’un système de stockage de l’électricité d’une capacité de 2 à 4 MGW/heure, la nouvelle centrale vise à fournir de l’électricité propre à la population de cette région recluse, considérée comme l’une des attractions écotouristiques les plus prisées du pays. Conçu sur une superficie de 40 feddans (1 feddan = 4 200 m2), ce projet vise à augmenter la capacité énergétique de la région de Siwa qui dépend actuellement d’un petit réseau qui fournit près de 5,8 MGW d’électricité en lui ajoutant encore quelque 10 MGW. D’ailleurs, la station photovoltaïque de Shaab Al-Emirat, la première centrale solaire installée à Siwa, fournit près de 30 % de la capacité du réseau depuis son installation en 2015. Outre la préservation de la nature de l’oasis, la nouvelle centrale fournira de l’énergie à des projets d’investissement, notamment les usines de réfrigérateurs et celles de conservation des dattes. Une seule entreprise sera sélectionnée pour ce projet.

La centrale solaire de la raffinerie d’Assiout

Le ministère du Pétrole et des Ressources minérales vient d’annoncer le commencement des travaux de construction de deux centrales photovoltaïques subventionnées par l’Union européenne, d’un coût estimé à un milliard de L.E., et ce, dans le cadre de la stratégie du ministère visant à réduire les émissions carboniques. Les travaux de construction de chacune de ces centrales coûteront 500 millions de L.E. Ceux de la première station seront confiés aux deux sociétés Enppi et Petrojet. Tandis que les travaux de la seconde centrale seront attribués à la Société générale du pétrole. L’usage des énergies renouvelables dans les entreprises du secteur pétrolier vise à réduire la dépendance par rapport aux carburants traditionnels dans la production pétrolière. Ainsi, le ministère étudie actuellement l’installation d’autres centrales photovoltaïques afin de fournir de l’électricité aux puits (de production de pétrole) 24h/24.

La centrale de Nag Hammadi

En collaboration avec la société norvégienne SCATEC, l’Egypte a commencé les travaux de construction d’une centrale photovoltaïque d’une capacité de 1 gigawatt, afin de répondre aux besoins du complexe industriel de Nag Hammadi, la plus grande usine de production d’aluminium au Moyen-Orient et en Afrique. Cette centrale solaire sera conçue en deux phases sous la supervision du ministère de l’Electricité et des Energies renouvelables. Chacune produira 500 MGW d’électricité. La première doit être achevée dans un délai de 18 mois et la deuxième de 24 mois. La société norvégienne SCATEC financera le projet, installera les équipements et réalisera les études nécessaires. Ces centrales photovoltaïques répondent aux normes européennes de protection de l’environnement. Ce qui aidera le complexe industriel de Nag Hammadi à augmenter ses exportations vers le marché européen de 50 %.

La centrale solaire de Kom Ombo

La société saoudienne ACWA Power a construit la centrale solaire de Kom Ombo d’une capacité de 200 mégawatts et d’une valeur de 114 millions de dollars accordés par la Banque européenne. La centrale produit 200 MGW d’électricité, ce qui permet de réduire les émissions de carbone d’environ 280 000 tonnes par an. L’exploitation commerciale de cette centrale solaire a commencé en février 2020. La centrale solaire de Farès, également située à Kom Ombo, est actuellement en construction par une société chinoise. Elle est considérée comme la plus grande d’Assouan après le complexe de Benban, avec une capacité totale de 1 650 MW pour une production annuelle d’environ 3,8 TWh. Farès est située dans le désert du village de Farès à Assouan. Construite sur une superficie de 13 km2, elle a coûté près de 221 millions de dollars. Les travaux de construction seront achevés dans un délai de 18 mois. La centrale commencera la production en septembre 2024.

La centrale solaire de Koraïmat

C’est la première centrale solaire thermique d’Egypte et la troisième d’Afrique, d’un coût estimé à 2 milliards de L.E. Selon l’Autorité des énergies renouvelables, la capacité de la station solaire de Koraïmat est de 140 mégawatts. L’Egypte a commencé l’exploitation commerciale de la centrale le 1er juillet 2011.

Les panneaux solaires de la Nouvelle Capitale administrative

Actuellement, un parc solaire d’une capacité de 18 MGW et d’un coût de près de 140 millions de L.E. est en cours de construction sur les toits des 65 bâtiments gouvernementaux à la Nouvelle Capitale administrative. L’appel d’offres a été remporté par l’Organisme de la production militaire, l’usine de Benban et l’usine des cellules solaires de Sun Tech. Outre les bâtiments officiels, plus de 50 % des toits des maisons de la Nouvelle Capitale administrative seront également couverts de plaques photovoltaïques solaires. Un parc solaire d’une cinquantaine d’unités sera installé dans le quartier gouvernemental de la Capitale administrative.

Les panneaux solaires de la Fondation de presse Al-Ahram

La fondation de presse Al-Ahram a signé un protocole en 2021 avec l’Autorité des énergies nouvelles et renouvelables pour l’installation de panneaux solaires au-dessus du bâtiment principal de la fondation, rue Al-Galaa au Caire. Ces panneaux devraient fournir quelque 32 kilowatts/heure, ce qui réduira le coût de la consommation d’électricité et réduira de 33 tonnes le dioxyde de carbone. L’ingénieur Mohamed Abdel Karim, chargé de l’exécution de ce projet, dit que cette coopération entre la fondation Al-Ahram et l’Autorité des énergies renouvelables est un modèle à suivre. « Le bâtiment de la Fondation Al-Ahram sera un modèle pour tous les établissements publics et privés à la fois dans l’intégration des énergies renouvelables ».

La station solaire de Maadi

L’Egypte était le premier pays du monde à installer des panneaux solaires. C’était dans le quartier de Maadi, en 1913, au tout début du siècle dernier. L’ingénieur américain Frank Shuman, considéré comme l’un des pionniers de l’utilisation de l’énergie solaire, a voulu expérimenter les recherches de ses précurseurs dans ce domaine. Ainsi, c’est avec le physicien anglais Charles Vernon Boys que fut construite en 1912 une centrale thermo-solaire au sud du Caire, dans le quartier huppé de Maadi, sur la rive est du Nil. D’après Shuman, cette invention pouvait réduire la dépendance de l’Egypte au charbon importé à grands frais des mines de Grande-Bretagne et contribuera donc au développement du pays. Malheureusement, cette expérience pionnière n’a pas pu continuer à cause du déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Mots clés:
Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique