Vendredi, 04 octobre 2024
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Défis politiques et enjeux régionaux

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mardi, 02 avril 2024

Sissi

C’est dans un contexte régional tendu que le président Abdel Fattah Al-Sissi entame son nouveau mandat : guerre à Gaza, troubles en mer Rouge, conflit au Soudan ou encore instabilité en Libye. Avec ces foyers de tensions, cette nouvelle ère impose de nombreux défis.

Depuis le début de la guerre à Gaza, l’Egypte multiplie les démarches pour ramener le calme et parvenir à une solution globale à la question palestinienne. Depuis le début de la guerre, Le Caire n’a pas ménagé ses efforts et a réitéré son refus catégorique du plan israélien de déportation de la population de la bande de Gaza vers le Sinaï. Cette même guerre a donné lieu à des troubles en mer Rouge. Un dossier qui s’impose sur l’agenda du président. Tout comme les efforts visant à stabiliser les pays frontaliers en conflit, à savoir le Soudan et la Libye.

Il s’agit là des priorités régionales les plus importantes du président qui entame son nouveau mandat. Un défi majeur pour la politique étrangère égyptienne qui, selon les spécialistes, devra, dans la phase à venir, œuvrer à opter pour des approches qui, d’une part, préservent les constantes de la politique étrangère égyptienne et, de l’autre, garantissent la sécurité nationale et les intérêts géopolitiques de l'Egypte. « Ces différents conflits frontaliers peuvent représenter une menace à la sécurité de l’Egypte et imposent au pays un plan d’action qui assurera à la fois de maintenir le rôle médiateur important que joue l’Egypte face à ces crises et de préserver sa sécurité nationale », affirme le politologue Hassan Salama, professeur des sciences politiques à l’Université du Caire.

Ces défis ont été évoqués par le président Sissi lors de son discours prononcé suite à l’annonce de sa victoire à l’élection présidentielle. « La guerre qui se déroule à nos frontières orientales appelle à la mobilisation de tous nos efforts pour empêcher sa poursuite, avec toutes les menaces qui pèsent sur la sécurité nationale égyptienne en particulier, et pour la cause palestinienne en général. Nous sommes conscients de l’ampleur des défis que nous avons rencontrés et je m’engage à tout mettre en œuvre pour y faire face », a dit le président.

Concernant le dossier sécuritaire, le politologue souligne l’importance de poursuivre les efforts déployés au cours des dix dernières années pour promouvoir le développement des gouvernorats frontaliers, notamment le Sinaï, qui représente un bouclier important face à toute menace. Selon Salama, le gouvernement doit leur fournir les services de base et soutenir les investissements, notamment dans l’agriculture et l'industrie.

Par ailleurs, Salama souligne que l’Egypte doit aussi diversifier ses sources d'approvisionnement d'armes et intensifier les entraînements et exercices militaires à la lumière des conflits qui s’accentuent dans la région. « Le président Sissi a réussi, au cours de ces deux mandats écoulés, à faire face à la plus grande menace qu’a connue le pays, à savoir le terrorisme, qui a été totalement éradiqué. Il a réussi à rétablir la sécurité interne du pays. L’Egypte devra donc, au cours des prochaines années, œuvrer à préserver ces acquis », affirme Salama.

Pour ce qui est de la vie politique en Egypte, d’autres défis attendent le président et ne manquent pas d’importance, selon Salama. Le politologue affirme que « l’on s’attend à ce que le président appelle à une véritable activité politique dans le pays. Nous avons plus de 100 partis politiques, mais la plupart restent méconnus des Egyptiens. Or, ces partis sont les acteurs-clés de l’activité démocratique et de la réforme politique. Les petits partis qui n’ont pas de rôle effectif ou qui n’arrivent pas à être représentés au parlement devraient céder la place aux plus actifs », affirme le politologue, qui rappelle qu’il s’agit de l’une des recommandations les plus importantes du Dialogue national, lesquelles devront être mises en œuvre au cours du nouveau mandat.

Sur un autre volet, grâce à une diplomatie équilibrée et active, l’Egypte s’est ouverte à l’Afrique, à la Chine et à la Russie. Aussi, au cours des dernières années, par sa diplomatie sage, l’Egypte a pu restaurer ses relations avec des pays comme le Qatar et la Turquie après des années de froid. La politique étrangère modérée du Caire lui a également valu une intégration aux BRICS, l’un de ses plus grands objectifs. Une adhésion qui renforce le partenariat économique entre Le Caire et les pays du bloc et qui apportera de nombreux avantages économiques.

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