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Premiers secours à Gaza

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mercredi, 25 octobre 2023

Après 15 jours d’attente, le terminal de Rafah a été ouvert le 21 octobre, pour la première fois depuis le début des bombardements israéliens contre la bande de Gaza, pour l’acheminement de l’aide humanitaire aux Palestiniens.

Premiers secours à Gaza

Il a fallu attendre 15 jours pour voir s’ouvrir enfin le poste-frontière de Rafah, afin de permettre le passage des camions transportant l’aide humanitaire aux Palestiniens. C’est le 21 octobre, vers 10h, que les premiers camions ont traversé le terminal de Rafah du côté égyptien, vers la bande de Gaza. Des tonnes d’aides et pas moins de 200 semi-remorques s’entassaient depuis plusieurs jours dans l’attente d’un passage vers les 2,4 millions de Gazaouis, en moitié des enfants et adolescents, privés d’eau, d’électricité et de carburant.

Un premier convoi de 20 camions appartenant à plusieurs organisations nationales et internationales, notamment le Croissant-Rouge égyptien, la Croix-Rouge, l’Alliance nationale pour l’action civile et le développement, l’Office de secours et de travaux des Nations-Unies pour les réfugiés (UNRWA), des organisations de l’Onu, et autres ont traversé la frontière égypto-palestinienne. Un deuxième convoi de 17 camions a été également acheminé le lendemain transportant des aides médicales qui font défaut aux hôpitaux de Gaza.

Lundi, un troisième convoi a été envoyé. Il s’agit d’un bon indice sur la continuité de l’acheminement continu des aides.

Côté palestinien, des semi-remorques vides qui attendaient de l’autre côté du terminal se préparaient pour le chargement des aides.

L’entrée à Gaza de ces premiers convois d’aides a été rendue possible après la conclusion d’un accord entre l’Egypte, Israël et les Etats-Unis autorisant l’ouverture du passage frontalier pour la première fois depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël le 7 octobre. Plus de 1 750 enfants ont déjà été tués par les frappes israéliennes lancées contre la bande de Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé.

L’Egypte a également effectué pendant plusieurs jours des travaux de réparation de la route qui mène au poste-frontière de Rafah, pour assurer son ouverture et permettre le passage des camions d’aides vers Gaza. Ce terminal a été bombardé du côté palestinien par Israël 4 fois en 15 jours.

Situation critique

Mahmoud Abu Al-Atta, responsable de la logistique au Croissant-Rouge palestinien, a déclaré à l’Hebdo : « L’aide est désormais transportée vers les entrepôts de l’UNRWA dans le centre de la bande de Gaza en préparation à sa distribution », ajoutant que « le mécanisme de distribution de l’aide sera assuré par le Croissant-Rouge palestinien, le Croissant-Rouge du Qatar, le ministère palestinien de la Santé et le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF) ». Il explique que la nourriture est distribuée aux Gazaouis, en priorité aux enfants et aux familles les plus touchées. Concernant les médicaments et les fournitures médicales, ils sont distribués aux hôpitaux pour tenter de couvrir un minimum de leurs besoins en attente de l’arrivée de convois supplémentaires.

Le directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza a qualifié la situation dans la bande de terrible, avertissant que l’approvisionnement humanitaire est très limité et que la nourriture et l’eau potable sont devenues rares. « Nous avons besoin d’un approvisionnement durable en aide pour éviter une catastrophe dans la bande de Gaza », a-t-il déclaré. Pour sa part, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé à un « effort durable pour fournir des biens essentiels », et notamment « du carburant » aux Gazaouis, « de façon sécurisée, inconditionnelle et sans obstacle ». Le responsable de l’aide humanitaire de l’Onu, Martin Griffiths, a affirmé : « Il est extrêmement important qu’il n’y ait pas de rupture dans l’acheminement de l’aide à travers la frontière ». Les Nations-Unies estiment qu’au moins 100 camions par jour sont nécessaires pour répondre aux besoins essentiels de Gaza.

A noter que l’aide alimentaire et médicale livrée n’inclut cependant pas jusque-là de carburant. A cet égard, Abu Al-Atta prévient que les hôpitaux de Gaza sont au seuil d’une catastrophe humanitaire. « Les hôpitaux ont absolument besoin de carburant. Depuis 15 jours nous n’avons pas d’électricité. Par exemple, parmi les deux derniers générateurs à l’hôpital d’Al-Qods, un est entré en fonction et l’autre est épargné pour les urgences. Une fois le carburant épuisé, l’hôpital ne pourra plus fonctionner°», résume Abu Al-Atta.

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