« Dans la région arabe, la pénurie d’eau touche près de 370 millions de personnes qui consomment des quantités d’eau qui restent en deçà de la moyenne mondiale. Alors que 40 millions de personnes dans la région arabe sont quasiment privées de ce droit fondamental », a souligné la Ligue arabe dans son communiqué publié à l’occasion de la tenue de la Conférence internationale sur l’eau, où elle a exprimé sa profonde préoccupation vis-à-vis de la question de la sécurité hydrique dans les pays arabes.
En effet, selon les Nations-Unies, 12 pays arabes sur 22 sont en dessous du seuil de pauvreté en eau et 16 pays arabes sont menacés de sécheresse d’ici 2040 où la demande sur cette ressource vitale augmentera de 50 %. A cet égard, la Ligue arabe a exprimé une fois de plus son rejet du remplissage unilatéral du barrage de la Renaissance sans aboutir à un accord contraignant sur les règles de remplissage et d’exploitation, « ce qui menace sérieusement les parts historiques des eaux du Nil des deux pays de l’aval, le Soudan et l’Egypte ».
Mais le barrage de la Renaissance n’est pas la seule question qui menace la situation de l’eau dans le monde arabe. La Ligue arabe a affirmé également son soutien aux droits syriens et iraqiens sur l’eau des fleuves du Tigré et de l’Euphrate et dans le Golan arabe syrien occupé, appelant les pays voisins à s’abstenir de prendre des mesures unilatérales qui porteraient atteinte à ces droits. Ainsi la Ligue arabe a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour arrêter le vol de l’eau palestinienne et son pillage par les forces d’occupation au profit des colonies israéliennes illégales.
D’ailleurs, la pénurie d’eau ne se limite pas aux seules sources des rivières et du Nil, le manque de pluie dans certains pays a abouti à une grave détérioration d’environ 60 % des terres cultivées. C’est pourquoi la Ligue arabe a tenu à exprimer son soutien à la stratégie nationale somalienne concernant les ressources en eau et qui vise à protéger le peuple somalien des effets de la sécheresse, qui a frappé le pays pendant des années, pour le sauver du spectre de la famine qui plane toujours. Vu toutes ces menaces, la Ligue arabe tient à réaffirmer sa position vis-à-vis des eaux partagées entre les pays arabes et leurs voisins, soulignant que « la seule façon de construire un avenir meilleur est de parvenir à des accords et arrangements contraignants et équitables à tous les partis sur l’exploitation des eaux partagées selon des pistes de négociation qui font de l’eau un moyen de coopération et de développement commun, et non une arme de contrôle ou une cause d’hostilité entre Etats ».
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