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Championnes d’exception

Doaa Badr , Mercredi, 20 mars 2024

Les femmes égyptiennes ont inscrit leurs noms en lettres d’or dans le domaine du sport en réalisant parfois de meilleures performances que les hommes. Portraits de quelques athlètes qui ont fait parler d’elles.

Farida Osman

Farida Osman, du talent et de multiples médailles

 Lors de la 21e édition des Championnats du monde de natation qui se sont déroulés du 2 au 18 février 2024 au Qatar, cinq mois et demi avant les Jeux Olympiques (JO) de Paris, la nageuse égyptienne Farida Osman a brillé de nouveau. A 29 ans, la sprinteuse a remporté la médaille de bronze sur 50 m papillon en réalisant un temps de 25,67 secondes. L’Egyptienne est entrée dans l’histoire en décrochant sa 3e médaille de bronze aux Mondiaux après celles de 2017 et 2019, également en 50 m papillon, épreuves non olympiques. En 2022, Osman a raté le podium en terminant à la 4e place. Aux Mondiaux du Qatar, l’Egyptienne a réalisé plusieurs exploits. Elle a atteint à Doha sa 7e finale consécutive dans cette épreuve. « Je suis très fière d’être en finale. J’ai trois médailles de bronze. Etre la première et la seule Egyptienne à avoir des médailles de bronze aux Mondiaux de natation, c’est quelque chose qui me rend totalement heureuse. Cette médaille est très précieuse, c’est pour moi-même, pour l’Egypte et pour tous les pays arabes. C’était mon objectif depuis longtemps. Le fait de pouvoir y parvenir plus d’une fois, c’est quelque chose qui me rend très heureuse. Il est toujours difficile de ne pas penser à l’avenir, car tous les athlètes sont très compétitifs. J’essaie toujours de me concentrer sur mon plan de course et de l’exécuter du mieux que je peux », a déclaré la détentrice du record d’Afrique.

Farida Osman a inspiré les jeunes nageuses égyptiennes. En 2013, elle commence une nouvelle étape de sa vie. Après avoir obtenu son bac d’une école américaine en Egypte, elle intègre l’Université Berkeley en Californie. Une fois ses études terminées, elle continue à s’entraîner aux Etats-Unis et fait partie de l’équipe de Californie Golden Bears aux NCAA (Championnats nationaux américains collégiaux).

 Sara Samir, l’héroïne

 A 25 ans, Sara Samir est une héroïne en Egypte avec un palmarès exceptionnel. Elle a été initiée à l’haltérophilie par son père et son frère aîné, tous deux liés à ce sport. Elle a commencé la compétition en 2010 (à l’âge de 12 ans) et son premier résultat international a été réalisé en 2012 aux Championnats d’Afrique juniors — à l’époque, elle avait déjà remporté l’or dans les 63 kg, avec un total de 215 kg. Chez les juniors, Sara a fait des exploits exceptionnels dans toutes les compétitions africaines et internationales qu’elle a disputées. L’exploit le plus marquant était une médaille d’or en 2014 dans la catégorie des 63 kg aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Nanji. En 2016, aux JO de Rio, âgée de seulement 18 ans, elle remporte la médaille de bronze dans la catégorie des 69 kg, avec un total de 255 kg. Depuis, elle n’a cessé de remporter des médailles lors des grands rendez-vous de l’haltérophilie : après une médaille d’argent aux Championnats du monde IWF 2018, elle obtient enfin la consécration suprême — l’or — lors des Mondiaux IWF 2022, où elle a soulevé 261 kg dans les 76 kg.

Aux derniers Mondiaux en septembre dernier à Riyad (Arabie saoudite), dans la même catégorie, Sara, très détendue, a réalisé l’un des résultats les plus remarquables de sa carrière. A l’arraché, elle n’a eu besoin que d’une seule tentative pour soulever un impressionnant poids de 108 kg. Puis, elle a soulevé sans effort 138 kg dès sa première tentative, à l’épaulé jeté, remportant ainsi la médaille d’or. Elle a également remporté la médaille d’or au total avec 246 kg.

Sara est retournée en force sur la scène internationale après avoir vécu une période très difficile. En 2019, pour raison de dopage, l’Egypte a été condamnée à deux ans de suspension et à une amende de 200 000 dollars. Ainsi, la sélection égyptienne d’haltérophilie a été écartée des JO de Tokyo, ainsi que de toutes les autres compétitions internationales. Malgré la suspension, Sara Samir est revenue en force et entend décrocher une deuxième médaille olympique à Paris 2024.

 Nour El Sherbini au sommet du squash mondial

 Pour la 6e fois, Nour El Sherbini, n°1 mondiale, a remporté le titre de championne du monde PSA féminin après sa victoire 7-11, 11-7, 11-8, 11-7 en 56 minutes sur sa compatriote Nouran Gohar en finale des Championnats du monde de squash PSA qui se sont déroulés au Musée national de la civilisation égyptienne au Caire en 2023. Cette victoire la place clairement à la deuxième place sur la liste des joueuses les plus titrées, devancée seulement par l’icône malaisienne Nicol David, qui détient le record de huit titres en Championnat du monde. « Je suis très heureuse de ce titre qui a été très dur à décrocher. Je suis fière de ma performance et je vise de nouveaux titres », a déclaré El Sherbini après avoir reçu le trophée.

La n°1 mondiale se dit déterminée à rester constante après un bon début de saison qui lui a permis de remporter trois titres au PSA World Tour. « The Warrior Princess », comme on l’appelle, a remporté des victoires au Paris Squash, à l’U.S. Open et à la Grasshopper Cup, ainsi qu’une deuxième place au QTerminals Qatar Classic. Sa régularité a accru son avance au sommet du classement. « Je suis vraiment satisfaite de ma première moitié de saison », a déclaré El Sherbini.

 Hana Goda, le phénomène

 L’adolescente égyptienne Hana Goda a imposé sa suprématie cette saison en remportant les titres de championne d’Afrique et celui des Jeux africains de tennis de table, en battant en finale des deux compétitions sa compatriote Dina Meshref. Ainsi, elle devient la plus jeune athlète à remporter le titre africain. De plus, elle a réalisé son rêve de disputer les JO en se qualifiant avec la sélection égyptienne pour les JO de Paris après avoir remporté la médaille d’or par équipes des Championnats d’Afrique.

Goda a commencé à jouer au tennis de table à l’âge de quatre ans. En 2022, à l’âge de 14 ans, elle est devenue la plus jeune lauréate d’un titre de coupe continentale en remportant le simple féminin de la Coupe d’Afrique ITTF. En septembre 2023, Goda a remporté le simple féminin aux Championnats d’Afrique ITTF 2023 et s’est qualifiée pour les JO de Paris 2024. Elle s’est classée 2e en simple féminin U-17 de la Fédération internationale de tennis de table et 31e en simple féminin en octobre 2023.

En fait, Goda, 16 ans, fait des vagues dans le tennis de table au niveau international depuis l’âge de 11 ans. Elle était classée numéro 1 mondiale dans la catégorie des cadets des moins de 15 ans alors qu’elle n’avait que 12 ans. Goda est actuellement dans le top 30 mondial.

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