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Miser sur les petits projets

Racha Darwich , Mercredi, 20 mars 2024

Les PME représentent un outil important de l’autonomisation économique de la femme, notamment dans les régions les plus pauvres. Explications.

Miser sur les petits projets

L’accès des femmes au micro-financement pour l’installation de petits et moyens projets représente un facteur important de l’autonomisation économique de la femme grâce à la création d’offres d’emploi. « Les petites et micro-entreprises sont la principale voie de l’autonomisation économique des femmes marginalisées, surtout dans les régions rurales ou les quartiers pauvres en ville ou à la campagne, notamment pour les femmes qui n’ont pas de soutien de famille, qu’elles soient veuves, divorcées ou dont les maris n’assument pas leurs responsabilités financières. Les femmes reçoivent un soutien technique et financier par le biais des incubateurs d’entreprises en plus de financements à des taux d’intérêt réduits, pour leur permettre de démarrer leurs projets ou d’avoir une autonomie financière », explique Mohammed Rashed, professeur à l’Université de Béni-Soueif.

Partant de ce principe, le projet de l’Etat de développer les villages les plus pauvres passe par la création d’offres d’emploi par les femmes à l’instar de l’initiative de leur apprendre la fabrication des tapis faits à la main ou les projets d’élevage. C’est ainsi que l’Egypte a déployé d’importants efforts à tel point qu’elle est le deuxième pays au monde à remporter le Prix de l’égalité des sexes pour les institutions du Programme des Nations-Unies pour le développement qui a été décerné à l’Autorité de développement des micros, petites et moyennes entreprises, qui est la première entité à recevoir ce prix en Egypte et dans la région arabe.

Le Conseil des ministres a publié un rapport à l’occasion de la Journée de la femme, dans lequel il a révélé que le ministère de la Solidarité sociale avait apporté des financements d’une valeur de 4,1 milliards de L.E. aux petites, moyennes et micro-entreprises, dont 1,3 million de femmes ont bénéficié. Dans ce contexte, 27 000 femmes ont bénéficié du programme Mastoura sous l’égide de la Banque Nasser, d’une valeur de 560 millions de L.E., en plus de 18 000 ONG et institutions travaillant dans les domaines de l’emploi des femmes.

Par ailleurs, 35 % des bénéficiaires du Projet national de développement communautaire, humain et local (Machrouak) sont des femmes avec 78 900 petits et microprojets destinés aux femmes jusqu’à fin février 2024. Quant à l’Autorité de développement des entreprises, elle a accordé 45 % de ses projets aux femmes avec un coût de 15,4 milliards de L.E. pour 870 300 petits et microprojets destinés aux femmes jusqu’à fin janvier 2024.

De plus, la part des femmes bénéficiaires des projets du Fonds de développement local a atteint 65 % avec 19 200 bénéficiaires jusqu’au 4 mars 2024. Enfin, le ministère de la Solidarité sociale, avec la participation de l’Autorité des petits projets, organise des expositions périodiques pour les produits manuels des femmes, à l’instar de Diarna, pour leur permettre de liquider leurs productions.

 Baisse du chômage des femmes

 Grâce aux efforts déployés au cours des dernières années dans le cadre de la Stratégie nationale de l’autonomisation de la femme 2030, le taux de chômage des femmes en Egypte a enregistré une baisse de 7,1 % entre 2014 et 2023 : 17,7 % en 2023 contre 4,7 % pour les hommes, alors qu’il atteignait 18,4 % en 2022. Ce chiffre demeure cependant bien au-delà des chiffres mondiaux : selon les dernières estimations de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le taux de chômage mondial des femmes est de 5,3 % contre 5 % pour les hommes en 2023.

Dans ce contexte, le taux de participation de la femme à la main-d’oeuvre a atteint 15,9 % de la population active totale (15 ans et plus) contre 69,6 % pour les hommes, alors que 85,3 % des femmes qui travaillent occupent un emploi permanent contre 60,5 % pour les hommes.

30,6 % de l’ensemble des femmes actives travaillent dans des professions scientifiques, 8,7 % dans des emplois de bureau, 10,8 % dans des professions techniques, 18,1 % dans l’agriculture et la pêche, 18,3 % dans le secteur des services et dans les magasins, alors que 2 % seulement dans l’artisanat.

Par ailleurs, grâce à l’autonomisation économique de la femme, celle-ci représente 17 % des membres des conseils d’administration des sociétés cotées à la Bourse égyptienne et du secteur bancaire ; sa représentation dans les entreprises du secteur des services financiers non bancaires a atteint 22 %. De plus, pour la première fois, une femme occupe le poste de vice-directeur de la Banque Centrale d’Egypte (BCE). Il s’agit de Lobna Hélal.

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