La croissance économique devrait provenir des secteurs réels de l’économie tels que l’agriculture et le tourisme. (Photo : AP)
Un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine, les répercussions sur la croissance mondiale et nationale se font toujours sentir. Les institutions internationales et les banques d’investissement égyptiennes ont révisé à la baisse leurs perspectives pour le taux de croissance du PIB mondial et national. « La croissance marque fortement le pas sous l’effet de l’inflation, de la hausse des taux d’intérêt, de la diminution des investissements et des perturbations causées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie », a noté la Banque mondiale dans un communiqué de presse publié le 10 janvier à l’occasion de la publication de son rapport sur les perspectives économiques mondiales. La croissance de l’économie mondiale a chuté de 5,9% en 2021 à 2,9% en 2022. Elle avait révisé à la baisse ses perspectives pour 95% des économies avancées et près de 70% des économies de marché émergentes et en développement.
La hausse de l’inflation et le resserrement des conditions financières ont pesé sur l’économie des importateurs nets de pétrole, à l’image de l’Egypte. Cette dernière avait souffert de la hausse de la facture des importations et de la sortie des investissements étrangers en raison de la flambée des prix des produits alimentaires et énergétiques. Les banques d’investissement nationales, à l’exemple de la banque Prime Holding, était obligées de réviser leurs perspectives pour le taux de croissance du PIB en 2023. « Nous avons prévu un taux de croissance de 5,6% pour l’année financière 2022-2023 au début de cette année. Mais nous avons révisé cette estimation à la baisse à 4,5 % actuellement », prévoit à l’Hebdo Amr El-Alfy, président du département des recherches au sein de la banque d’investissement Prime Holding. Sa prévision est inférieure à celle de la banque d’investissement Naeem Holding qui prévoit un taux de croissance de 5% en 2023.
Les estimations des banques d’investissement vont dans le sens des prévisions gouvernementales ayant révisé à la baisse la croissance du PIB de 5,5 % à 5%. « Malgré les crises successives au niveau mondial, l’économie égyptienne va réaliser un taux de croissance de 5 % pendant l’année financière 2022-2023. Le plus important est que cette croissance soit réelle, provenant des secteurs réels de l’économie égyptienne tels que l’agriculture, le tourisme et le Canal de Suez », a déclaré la ministre de la Planification et du Développement économique, Hala Al-Saïd.
Par contre, le Fonds Monétaire International (FMI) a relevé pour la première fois depuis l’été 2021 ses prévisions de croissance mondiale. Pour l’économiste en chef de l’institution multilatérale, Pierre-Olivier Gourinchas, le Produit Intérieur Brut (PIB) mondial devrait progresser de 2,9% cette année, et non plus de 2,7% comme estimé en octobre dernier. De même, le FMI prévoit un taux de croissance de 4% pour l’Egypte en 2022-2023 et 5,3% en 2023-2024.
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