Des jeunes provenant de 140 pays du monde ont participé à la COY17.
A quelques jours de la tenue de la COP27 sur le climat, des jeunes de plus de 140 pays du monde se sont réunis à Charm Al-Cheikh du 2 au 4 novembre pour tenir la 17e édition de la Conférence des jeunes sur les changements climatiques (COY). Cet événement, qui se tient annuellement en marge de la COP, rassemble des jeunes et des militants du climat du monde entier pour présenter leurs visions et faire entendre leur voix aux dirigeants et décideurs de l’action climatique. L’objectif de la COY est de mettre les jeunes devant leurs responsabilités et de les intégrer dans l’action climatique mondiale. Cette 17e édition est organisée sous l’égide du département officiel pour les jeunes et les enfants de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques et est gérée par le ministère de la Jeunesse et du Sport, ainsi que par le ministère de l’Environnement, avec la participation de 5 organisations égyptiennes de jeunes dont You Think Green (pensez vert), ACT.S, Envirox, Al Emam, Youth Love Egypt (YLE) (des jeunes qui aiment l’Egypte).
En marge de la conférence, plusieurs activités ont été lancées, notamment un marathon en vélo, une galerie d’objets d’art recyclés, des dizaines de tables rondes sur les idées de repenser le changement environnemental, social et autres.
Dans son allocution à l’ouverture de cette conférence, le ministre de la Jeunesse et du Sport, Ashraf Sobhy, a déclaré aux jeunes participants : « Nous comptons sur vous pour sortir des activités de la Conférence de la jeunesse sur le climat avec des recommandations applicables, notamment dans le domaine de l’énergie, de l’alimentation et de l’eau qui représentent les bases de la vie. Notre objectif est de travailler ensemble pour un avenir meilleur ».
Un rôle plus effectif
Trois jours durant, la COY a témoigné d’un grand nombre d’activités, auxquelles ont participé jeunes et enfants, visant à l’échange culturel et idéologique. Ils ont également formulé un document de politique globale, exprimant leurs opinions et suggestions pour les réunions futures de la COP. Celles-ci doivent être prises en considération et discutées pendant la COP27. Il s’agit pour ces jeunes de l’une des caractéristiques de cette 27e édition de la COP, puisque jusque-là, leurs réunions étaient plutôt de pure forme.
Parmi les recommandations les plus importantes, comme l’ont révélé quelques participants à la COY, assurer une participation plus importante pour les jeunes aux prochaines conférences sur le climat ; assurer une participation effective des sociétés privées nationales et internationales pour prendre en considération les projets servant l’environnement présentés par les jeunes et leur permettre de voir le jour; inclure les questions climatiques dans les programmes scolaires de manière plus approfondie; assurer un soutien international par les grandes forces financières aux pays pauvres pour les aider à surmonter les problèmes environnementaux qui les menacent, et autres.
Une jeunesse consciente des dangers
« Participer à la COY représente pour moi une grande opportunité en termes d’échanges avec des jeunes étrangers. Pouvoir en discuter dans le cadre de la COP c’est voir notre rêve se réaliser », estime Omneya Hassan, l’une des participantes de l’organisation YLE. « La recommandation qui m’intéresse, c’est de laisser un espace plus large aux jeunes pour s’exprimer et présenter leurs idées, qui sont sans aucun doute novatrices et servent l’environnement, et de faire de notre participation à la COY un point de départ qui servira notre pays, voire notre planète », ajoute-t-elle.
Sur la même voie, Youssef Shaaban, un jeune volontaire au nom « du parlement des jeunes Egyptiens», affirme: « En plus des grandes conférences qui se tiennent ici ou à l’étranger, nous avons besoin, dans la rue égyptienne, d’une réelle campagne de sensibilisation contre tout ce qui menace l’environnement. Nous devons commencer par les classes les plus pauvres et les enfants dans les écoles. Il suffit par exemple de commencer par changer les sacs et les bouteilles en plastique par d’autres amis de l’environnement ». Et d’ajouter: « Tous les jeunes présents à la COY se sont montrés volontaires pour travailler dans ces campagnes et faire le tour de tous les gouvernorats du pays pour sensibiliser les citoyens. Nous nous sentons responsables de cette mission ».
Pour Magdi Allam, secrétaire général de l’Union des experts environnementaux arabes, les jeunes sont le maillon le plus fort de la lutte contre les changements climatiques, d’où l’importance de la COY. « Parler de l’avenir de la planète, c’est parler de l’avenir des jeunes », affirme-t-il. « Nous avons témoigné pendant trois jours d’idées novatrices et prometteuses. Ces jeunes veulent surtout réaliser un succès sur le terrain. Dans quelques années, ces jeunes ne recourront plus aux sources énergétiques nuisibles utilisées par les générations passées. Ils ont contacté à travers cet événement les grandes entreprises internationales de la production de l’hydrogène vert, de l’énergie solaire et éolienne qui leur ont permis d’élargir leurs connaissances », explique Allam qui conclut: « L’Egypte a réalisé un pas très important en intégrant officiellement cette jeunesse dans les travaux de la COP. Une idée qui sera sans aucun doute généralisée dans les éditions à venir ».
La COY en quelques lignes
2005 : Début officiel de la COY à Montréal avant la COP11. La conférence COY a lieu juste avant la COP dans le même pays hôte.
2009 : Lors de la COP15, le secrétariat de la CCNUCC et les Etats membres de la convention ont officiellement reconnu les jeunes comme un groupe d’observateurs à part entière pour représenter la voix officielle des enfants et des jeunes dans les processus de la CCNUCC.
2021 : La COY16 s’est tenue à Glasgow, rassemblant des milliers de jeunes acteurs du changement de plus de 140 pays.
2022 : Les recommandations de la COY17 sont incluses dans les sessions de travail de la COP pour discussions.
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