« Les Etats-Unis et l’Egypte ont réaffirmé leur engagement commun envers le partenariat stratégique égypto-américain et se sont consultés sur un large éventail de défis ayant trait à la sécurité régionale », peut-on lire dans le communiqué conjoint publié après la rencontre entre les présidents égyptien, Abdel-Fattah Al-Sissi, et américain, Joe Biden, en marge du Sommet arabo-américain de Djeddah. Selon cette déclaration, les deux dirigeants ont également renouvelé leur engagement envers « le dialogue stratégique américano-égyptien coprésidé par le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, et le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, et se sont félicités de ses résultats ». En fait, il s’agissait du premier face-à-face entre les deux présidents depuis l’investiture de Biden en janvier 2021. La participation du président Sissi au Sommet de Djeddah montre la volonté de l’Egypte de développer le partenariat entre les pays arabes et les Etats-Unis, afin de renforcer les efforts conjoints pour faire face aux défis mondiaux et de maintenir la sécurité et la stabilité régionales et internationales, a déclaré le porte-parole de la présidence, Bassam Rady. Et d’ajouter: « La réunion a porté sur l’examen de la coopération bilatérale entre l’Egypte et les Etats-Unis dans plusieurs domaines, surtout les défis liés à la crise alimentaire et au dysfonctionnement des chaînes d’approvisionnement du carburant ». En outre, les deux présidents ont abordé des dossiers régionaux d’intérêt commun, notamment les moyens de relancer le processus de paix. « Le président Sissi a affirmé l’importance de parvenir à une solution juste, globale et définitive qui garantisse les droits du peuple palestinien d’établir son Etat indépendant », ajoute Rady. D’ailleurs, les développements de la question du barrage de la Renaissance ont également été abordés. Le président Sissi a affirmé une fois de plus la ferme intention de l’Egypte de parvenir à un accord juridiquement contraignant concernant le remplissage et l’exploitation du barrage d’une manière qui préserve la sécurité hydrique de l’Egypte et réalise les intérêts communs des trois pays. Pour sa part, le président Biden a réitéré le soutien des Etats-Unis à la sécurité en eau de l’Egypte et à l’élaboration d’une résolution diplomatique servant les intérêts de tous.
Intérêts stratégiques
En fait, les relations égypto-américaines remontent loin dans le temps. Le 26 avril dernier, les deux pays ont célébré le centenaire de leurs relations. « Pour Washington, Le Caire est un pôle de stabilité régionale. C’est pourquoi l’Egypte occupe une place stratégique dans les calculs américains en raison de sa démographie, de sa situation géographique et de sa politique étrangère active aux niveaux arabe, africain et méditerranéen », explique Marwa Abdel-Halim, experte dans les affaires américaines au Centre égyptien de la pensée et des études stratégiques (ECSS), avant d’ajouter que « le Canal de Suez constitue un axe majeur des intérêts américains en Egypte ». Sur le plan économique, les investissements américains ont enregistré une hausse de 15 milliards de dollars par rapport au chiffre enregistré pour la même période en 2020-2021. Dans la déclaration conjointe, les deux présidents ont exprimé leur engagement d’explorer de nouvelles façons d’élargir le commerce bilatéral, d’augmenter les investissements du secteur privé et de collaborer sur les énergies propres et les technologies climatiques. En outre, le président Biden a souligné le plein soutien des Etats-Unis à l’engagement de l’Egypte auprès de la Banque mondiale pour trouver un financement susceptible de stabiliser son économie, en déclarant que Washington fournirait 1 milliard de dollars pour renforcer la sécurité alimentaire au Moyen-Orient, dont 50 millions spécifiquement réservés à l’Egypte. La coopération militaire constitue l’un des fondements des relations bilatérales. « Les Etats-Unis sont la première puissance militaire du monde, alors que l’Egypte est aussi la principale puissance militaire arabe. C’est pourquoi la coopération militaire égypto-américaine est nécessaire pour maintenir les équilibres régionaux », explique-t-elle. Les manoeuvres Bright Star sont l’un des plus importants exercices conjoints qui reflètent la profondeur des relations bilatérales. La coopération entre les deux pays s’étend aussi à la lutte contre le terrorisme. La délégation du Congrès américain qui s’est rendue en Egypte en avril dernier avait loué « le rôle efficace » de l’Egypte dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme.
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