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Swift, une arme à double tranchant

Mercredi, 02 mars 2022

La bataille pour le contrôle de Kiev se poursuit, alors que les pays européens accentuent encore la pression sur Moscou, en décidant notamment d’exclure de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale.

Swift, une arme   double tranchant

Qu’est-ce que Swift ? Et quel impact sur la Russie ? Swift est le réseau de transferts d’informations financières le plus utilisé au monde. Fondée en 1973, la société, acronyme de Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, est basée à Bruxelles. Mis en oeuvre pour remplacer la technologie vieillissante du Télex, le groupe assure plusieurs tâches : transit des ordres de paiement entre banques, ordres de transfert de fonds de la clientèle des banques, ordres d’achat et de vente de valeurs mobilières, etc. Le tout grâce à des messages standardisés, permettant une communication rapide, confidentielle et peu coûteuse entre établissements financiers. Selon le site de l’association nationale Rosswift, la Russie serait le deuxième pays après les Etats-Unis en nombre d’utilisateurs avec quelque 300 banques et institutions russes membres du système. Plus de la moitié des organismes de crédit russes sont représentés dans Swift. Les exclure de celui-ci, c’est limiter fortement leurs relations avec les autres banques internationales. Cependant, selon des analystes, une telle démarche aura aussi des conséquences pour certains pays occidentaux : si ses conséquences sur la Russie peuvent être sérieuses à court terme, limiter les relations économiques occidentales avec la Russie aura des conséquences négatives sur certains pays occidentaux qui, d’ordinaire, échangent beaucoup avec la Russie. Par exemple, des entreprises comme TotalEnergies ou Société générale, bien implantées en Russie, seraient mises en difficulté.

Le système a donc ses propres limites. Et la Russie s’était déjà préparée à l’éventualité d’une exclusion. En 2014, lors de l’annexion de la Crimée, le Parlement européen songeait déjà à priver les banques russes de Swift. Une menace qui a encouragé la Russie à créer son propre système de messagerie bancaire : System for Transfer of Financial Messages (SPFS). Plus de 400 banques russes optent déjà pour ce système.

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