Demander l’asile à un pays étranger n’est pas une sinécure, mais un dur voyage que des millions de personnes, à la recherche d’une protection internationale, sont obligées de faire. La Foire internationale du livre du Caire propose cette année plusieurs ouvrages et témoignages sur les réfugiés.
Le romancier afghan et ancien réfugié, Khaled Hosseini, aborde dans 4 romans différents la vie des demandeurs d’asile et la souffrance de ceux qui sont contraints de fuir leur pays. Sa famille a été forcée de quitter sa patrie et de demander la protection internationale en 1980.
Il n’avait alors que 15 ans. Son premier roman, The Kite Runner (les cerfs-volants de Kaboul), publié en 2003, se déroule en Afghanistan, au cours de la période comprise entre la chute de la monarchie et l’effondrement des Talibans, et dans la région de la baie de San Francisco, plus précisément à Fremont, en Californie. Khaled Hosseini revient longuement sur la vie des réfugiés et décrit les tensions ethniques entre les Pachtounes et les Hazaras d’Afghanistan. Hosseini a publié trois autres romans, également présents à la foire cette année. Le premier, publié en 2007, est intitulé A Thousand Splendid Suns (mille soleils splendides). Il se déroule également en Afghanistan pendant les trente ans d’occupation soviétique jusqu’à l’avènement des Talibans et la période post-taliban. Les deux autres romans abordent aussi les souffrances des réfugiés. Intitulés Ainsi résonne l’écho infini des montagnes et Une prière à la mer, ils ont été publiés respectivement en 2013 et en 2018.
Outre Khaled Hosseini, l’activiste pakistanaise Malala Yousafzai, lauréate du prix Nobel, qui a obtenu avec sa famille le droit d’asile en Angleterre après avoir reçu une balle dans la tête dans son pays natal, le Pakistan, en 2012, a décidé de documenter son parcours dans son livre autobiographique intitulé Moi, Malala en 2013.
La militante des droits de l’homme Nadia Murad, kidnappée et soumise à des violences sexuelles dans son pays natal, avant qu’elle ne s’échappe et demande l’asile en Allemagne en 2015, offre dans son livre intitulé The Last Girl (la dernière fille) un témoignage poignant sur la vie de réfugié. Elle revient sur son enfance en Iraq dans une famille tranquille, jusqu’en 2014, date à laquelle les habitants de son village ont été massacrés et parmi eux ses six frères. « Je crois qu’être forcée à quitter sa maison par peur est l’une des pires injustices auxquelles une personne puisse être confrontée. On vous vole tout ce que vous aimez et vous risquez votre vie pour vivre dans un endroit qui ne signifie rien pour vous », écrit Nadia, lauréate du prix Nobel de la paix et ambassadrice de bonne volonté de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime.
Soldat à 12 ans
L’auteur et militant des droits de l’homme sierra-léonais, Ismail Beah, livre lui aussi son témoignage dans un livre intitulé Mémoires d’un enfant soldat. Beah n’avait que 12 ans lorsqu’il a été contraint de faire la guerre dans son pays natal, ce qu’il n’a pas choisi. Il a été placé avec l’aide de l’Unicef dans une maison de réhabilitation à Freetown. Pourtant, il a toujours cru que le ciel le guiderait vers un nouveau départ comme il le dit dans son livre où il parle des enfants soldats, de ce qu’ils affrontent et de leur espoir en un avenir meilleur. L’Unicef l’a nommé défenseur des enfants touchés par la guerre, le 20 novembre 2007. Son livre est publié au Canada, en Europe, en Amérique latine et en Asie, et est paru dans plus de 35 langues.
Chimamanda Ngozi Adichie, écrivaine nigériane née de parents réfugiés contraints de fuir leur patrie et de demander l’asile dans un pays étranger, a écrit un roman intitulé Americanah, dans lequel elle raconte la souffrance des réfugiés qui fuient leur pays pour chercher la sécurité et la paix aux Etats-Unis. Elle y discute des conditions de la communauté africaine aux Etats- Unis et du sentiment d’appartenance. Le roman est une histoire d’amour, il relate l’histoire d’un garçon et d’une fille qui sont tombés amoureux l’un de l’autre, alors qu’ils étaient étudiants dans une école nigériane. Mais leur vie prend deux chemins différents, lorsqu’ils suivent leur destin, l’un aux Etats-Unis et l’autre en Angleterre. Les événements se déroulent dans trois continents évoquant des thèmes comme l’identité, la perte et l’isolement. En 2013, Americanah a remporté le National Book Critics Circle Award
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