Qu’est-ce que l’Intelligence Artificielle (IA) ?
— L’IA est tout outil utilisé par une machine afin d’exécuter des comportements liés aux êtres humains comme l’apprentissage, le raisonnement, la résolution des problèmes, la planification, la créativité et la prise de décision. Elle fonctionne en utilisant des modèles mathématiques et des algorithmes pour analyser d’énormes quantités de données. Elle combine deux méthodes : le « Machine Learning » (apprentissage automatique), où les ordinateurs apprennent à partir des données et s’améliorent par l’expérience, et le « Deep Learning » (apprentissage en profondeur), qui est constitué d’un nombre d’algorithmes capables d’imiter les actions du cerveau humain grâce à des réseaux de neurones artificiels.
Comment le concept de l’IA a-t-il évolué au fil du temps ?
— Le terme de l’IA remonte aux années 1950 au cours desquelles les scientifiques ont cherché à créer des machines capables de simuler l’intelligence humaine. Le mathématicien Alan Turing est le premier à avoir abordé la notion d’IA, en 1950, en posant la question dans son livre Les machines peuvent-elles penser ?. En 1956, la Conférence de Dartmouth tenue aux Etats-Unis marque le véritable point de départ de l’IA en tant que discipline de recherche. En 1966, Eliza, le premier Chatbot au monde, voit le jour. En 1980, le scientifique américain David Rumelhart développe le concept de « réseaux de neurones artificiels », un système de technologie de l’information basé sur le fonctionnement du cerveau humain. En 1997, le programme d’échecs Deep Blue, développé par IBM, bat le champion du monde d’échecs Garry Kasparov. En 2002, Roomba, le premier robot aspirateur domestique, voit le jour. En octobre 2017, Sophia, un robot humanoïde, obtient la nationalité saoudienne, faisant d’elle le premier androïde au monde à recevoir la citoyenneté d’un Etat. Et en novembre 2019, Waymo One devient le premier service de taxi sans chauffeurs.
Comment comprendre le fonctionnement de l’IA ?
— Les systèmes d’IA ne cessent d’évoluer en surpassant l’être humain dans des tâches de plus en plus complexes.
Les quatre phases de l’IA sont : les Machines interactives, la Mémoire limitée, la Théorie de l’esprit et la Consciense de soi. Les Machines interactives représentent le type de base de l’IA. Elles peuvent réagir à des entrées spécifiques, mais ne peuvent pas utiliser des connaissances ou des expériences passées pour prendre de nouvelles décisions. Quant au système de la Mémoire limitée, il peut mémoriser et programmer les expériences passées, pour apprendre de nouvelles tâches, mais il a quand même besoin que des données soient pré-programmées pour une utilisation spécifique. Comme les Chatbots et les voitures autonomes.
La Théorie de l’esprit est la troisième catégorie d’IA, c’est un modèle plus avancé mais qui n’existe pas encore. Il fait actuellement l’objet de recherches. Il s’agit d’un type d’IA qui vise à comprendre le fonctionnement de l’esprit humain, ses pensées et ses émotions pour prendre les bonnes décisions en se fondant sur ces informations.
Quant à la Conscience de soi, la dernière catégorie de l’IA, elle est également encore loin d’être une réalité. L’IA consciente sera en mesure de se représenter et d’avoir des opinions et des émotions à l’égard d’elle-même, sans dépendre de données saisies par des humains.
Qui sont les acteurs principaux du marché de l’IA ?
— L’IA est un marché qui se développe de manière exponentielle. Plusieurs acteurs-clés sont engagés dans le développement de cette technologie. Parmi les plus importants figurent les grandes entreprises techniques telles que Google, Amazon, Facebook, Microsoft et Apple. Des start-up et des entreprises de robotique entrent aussi en jeu. Elles développent des outils pour des problèmes spécifiques tels que les robots médicaux, les assistants personnels intelligents, les robots d’apprentissage automatique, les robots de prédiction des risques, les robots domestiques et les robots militaires. Parmi ces entreprises figurent notamment Boston Dynamics, iRobot et Kuka. Des établissements universitaires jouent également un rôle important dans le développement de ces technologies par la recherche et la formation d’experts comme le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et l’Université de Stanford.
Au niveau des pays, les Etats-Unis occupent la première place à l’échelle de la concurrence dans les applications de l’IA, suivis par la Chine au deuxième rang mondial. D’autres pays comme le Canada, le Japon et la Corée du Sud ont fait également de grands progrès dans le domaine de l’IA.
Quelles sont les applications les plus populaires ?
— Google Maps, Alexa, Siri, Cortana, Hey Google … notre vie quotidienne est devenue fortement dépendante des technologies de l’IA. On les utilise parfois sans même le savoir. Le développement de l’IA générative et l’apparition d’applications telles que Chat GPT développé par OpenAI fin 2022 ont fait entrer l’IA dans la vie de tous les jours. Ce Chatbot gratuit, capable de rédiger des dissertations, des poèmes ou de faire des traductions en quelques secondes, s’est emparé de plus de 60 % du trafic des outils de l’IA entre septembre 2022 et août 2023, en accumulant un total de 14 milliards de visites. L’application Quillbot, une plateforme de rédaction et de recherche en IA, figure parmi les applications les plus utilisées l’année dernière avec plus d’un milliard de visites.
Comment l’IA va-t-elle changer nos vies ?
— L’IA permet de réduire les erreurs potentielles que les êtres humains peuvent commettre, puisque les appareils dotés de l’IA prennent des décisions en fonction des algorithmes avec lesquels ils ont été programmés. Les êtres humains ont une énergie limitée, mais les technologies de l’IA fonctionnent sans s’arrêter ni se fatiguer, garantissant ainsi le maintien d’un niveau constant de productivité. Autre avantage : selon le Forum économique mondial, l’IA contribuera de manière significative à la croissance de l’économie mondiale, en ajoutant près de 16 000 milliards de dollars d’ici 2030. L’IA est également utilisée dans un large éventail de domaines, de la médecine à l’automobile en passant par la finance. Dans le domaine médical, les principaux champs d’application sont la médecine prédictive, le suivi des patients à distance et les robots qui pourront accompagner les personnes âgées dans leurs tâches quotidiennes, ainsi que la chirurgie assistée. Grâce à ses capacités d’analyse du Big Data, l’IA permet d’identifier les maladies plus rapidement et plus précisément. Le transport est une industrie qui est en train d’être radicalement modifiée par l’IA. Cette technologie peut contribuer à rendre tous les modes de transport plus écologiques et plus pratiques. D’autres secteurs sont concernés par le développement de l’IA, c’est le cas notamment de l’éducation et du tourisme. De même, l’IA a évolué la pratique du marketing sur les réseaux sociaux, puisqu’elle permet à l’utilisateur de voir en priorité les contenus qui l’intéressent.
Quels sont les risques et les enjeux éthiques de l’IA ?
— Réglementer l’IA et maintenir un équilibre entre l’automatisation et l’intervention humaine : un sujet qui anime beaucoup de débats. Alors que l’IA poursuit sa croissance exponentielle, les observateurs s’inquiètent déjà des répercussions que pourrait avoir un manque potentiel du contrôle humain sur les technologies avancées de l’IA. Les conséquences que cela pourrait engendrer seraient alors particulièrement inquiétantes : piratage en masse, cyberguerre, explosion du chômage avec un remplacement croissant des métiers. Selon les estimations, 800 millions de travailleurs perdront leur emploi d’ici 2030, ce qui aura un impact sur l’augmentation de la pauvreté et des inégalités au sein de la société. L’utilisation de l’IA soulève également des questions éthiques liées à la protection des données personnelles. Ce qui pourrait affecter la vie privée des utilisateurs ou des citoyens, notamment avec l’utilisation accrue de caméras de surveillance. En outre, bien que l’IA puisse être utilisée dans des opérations de cyberdéfense contre les cyberattaques, elle peut également être utilisée pour développer des logiciels malveillants et lancer des cyberattaques, que ce soit contre des installations, des individus ou contre des gouvernements et des secteurs privés.
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