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Dr Ayman Ismaïl : Les entreprises de Venture Lab ont créé plus de 10 000 emplois et réalisé plus de 50 millions de dollars de profit

Nada Al-Hagrassy , Dimanche, 06 février 2022

Dr Ayman Ismaïl, fondateur et président du programme Venture Lab à l’Université américaine du Caire (AUC), revient sur les efforts visant à encourager les incubateurs d’entreprises dans les universités et le secteur privé. Entretien.

Dr Ayman Isma l

AL-Ahram Hebdo : Le ministère de la Planification et l’Université américaine d’Egypte (AUC) ont lancé un programme visant à encourager les incubateurs d’entreprises. Quels sont ses objectifs ? Et qui en bénéfice ?

Dr Ayman Ismaïl : L’objectif essentiel de ce programme est d’encourager la création des accélérateurs et des incubateurs d’entreprises en formant des cadres compétents. Ces incubateurs commencent à se multiplier en Egypte au sein des universités et dans le secteur privé. Cela fait 9 ans que l’AUC Venture Lab (le programme d’incubateur et d’accélérateur des entreprises de l’Université américaine) accumule expérience et savoir en la matière.

Nous possédons aujourd’hui une bonne expérience, notamment en ce qui concerne le financement et la gestion des entreprises. Nous mettons donc notre savoir et notre expertise au service des nouvelles entreprises pour les aider. Notre objectif est de former des personnes compétentes dans ce domaine et qui sont capables de s’entraider et d’échanger leur expérience. Le programme est financé par l’institution Drosos et le programme Road 2030 dépendant du ministère de la Planification. Son importance réside dans le coup de pouce qu’il donne aux entreprises en offrant l’expertise nécessaire à tous ceux qui le souhaitent. Ainsi, nous avons organisé deux sessions de formation auxquelles ont pris part plus d’une centaine de directeurs d’incubateurs et d’entrepreneurs. Nous discutons avec le ministère des Affaires étrangères afin de fournir aussi une assistance aux incubateurs d’entreprises en Afrique. Il faut savoir que l’Egypte aide et soutient les projets en Afrique.

— Comment l’AUC Venture Lab soutient-il les entreprises naissantes ?

— Notre programme offre une multitude de services avec à leur tête le mentorship. Il s’agit de mettre en contact les entreprises naissantes avec le monde des affaires ou avec des gérants de sociétés qui ont déjà de l’expérience, afin de permettre à ces entreprises qui débutent d’échanger et d’acquérir elles aussi de l’expérience, surtout dans le domaine du financement et du marketing. Nous aidons également les compagnies naissantes à faire leur entrée sur le marché. Il est important de souligner que nous travaillons avec des gens qui ont déjà créé leurs entreprises et non pas des gens dont les idées sont encore floues. Ainsi, la quasi-totalité des entreprises que nous aidons ont effectivement des produits sur le marché. Nous aidons à promouvoir leurs produits et à augmenter leurs ventes. Nous les mettons aussi en contact avec les fonds d’investissement et les investisseurs privés. A la fin de la période d’apprentissage, nous leur offrons, en guise de cadeau, des campagnes de marketing gratuites qui les aident à faire la promotion de leurs produits et à attirer les investissements locaux et étrangers. Les entreprises de l’AUC Venture Lab ont pu réunir des investissements importants estimés à 200 millions de dollars. Elles ont créé plus de 10 000 emplois et ont réalisé plus de 50 millions de dollars de profit.

— L’Etat encourage de plus en plus les incubateurs d’entreprises. Comment évaluez-vous cet intérêt, ainsi que les efforts déployés ?

— Cet intérêt de l’Etat n’a commencé que très récemment, il y a à peine 5 ans. Il se traduit notamment par la présence, dans chaque ministère, de programmes visant à encourager les incubateurs d’entreprises. De tels programmes existent aux ministères des Télécommunications, de la Coopération internationale, de la Planification et de l’Education, et maintenant il est question que le ministère de la Jeunesse et du Sport les rejoigne.

— Quels sont les défis qu’affronte ce secteur ? Et comment y faire face ?

— Le principal défi se trouve dans les lois actuelles. Nous avons des législations auxquelles toute entreprise encore à ses débuts doit se soumettre, ce qui pèse lourdement sur son efficacité. Il est donc impératif de réduire et de simplifier ces législations pour encourager les entreprises, quelle que soit leur taille, surtout les petites, qui sont un pilier de l’économie actuellement.

— Quels sont les secteurs que vous conseillez aux jeunes de rejoindre ?

— Tous les secteurs de l’économie offrent des opportunités variées, qu’il s’agisse du financement, de la santé ou de l’agroalimentaire. Mais l’essentiel est de pouvoir innover et d’introduire de nouvelles idées et une nouvelle technologie. Les entreprises qui réussissent dans cette tâche sont celles qui se développent rapidement et qui réussissent.

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