Al-Ahram Hebdo : La rue est divisée entre partisans et opposants du président Morsi. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Fouad Gadallah : La liberté d’expression est un droit garanti à tous tant qu’elle s’écarte de la violence. La présence de manifestations sur la place Tahrir ne signifie pas la suspension totale de la vie en Egypte.
— Pensez-vous que l’appel au référendum populaire autour de la Constitution ait mis un terme à la crise actuelle ?
— Nous traversons une étape d’instabilité et de transition qui, malheureusement, s’est prolongée plus qu’il ne le fallait à cause de l’absence de la Constitution et du Parlement. Cette instabilité politique a eu de très mauvaises répercussions sur l’économie et l’investissement. Il s’avère donc indispensable de mettre un terme au plus vite à cette phase.
L’élaboration de la Constitution et l’organisation d’un référendum autour de celle-ci contribueront à reconstruire les institutions de l’Etat, notamment le Parlement, qui assumera alors sa mission législative. C’est ainsi que se terminera la crise de la déclaration constitutionnelle du président Morsi. En effet, celui-ci ne veut pas conserver l’autorité législative. La preuve en est qu’il oeuvre à accélérer la mise en vigueur de la Constitution et l’organisation des élections parlementaires.
— Les magistrats ont rejeté les démarches du président et ont décidé de ne pas superviser le référendum ...
— Nous respectons totalement la justice et son indépendance. Cependant, nous avons d’autres solutions si les juges campent sur leurs positions, mais je ne dévoile rien maintenant.
— La crise s’amplifie et il y a déjà des appels à la désobéissance civile lancés par certaines forces ...
— Comme je viens de le dire, nous respectons toutes les opinions. Mais l’Egypte ne peut pas assumer les conséquences d’une désobéissance civile. Nous sommes contre l’état de division actuel et nous appelons tous les courants au dialogue, afin de placer l’intérêt du pays au-dessus de tout.
— Qu’adviendra-t-il si le peuple vote non au référendum ?
— Cela impliquera la dissolution de l’assemblée constituante et la formation d’une nouvelle assemblée pour la rédaction d’une nouvelle Constitution. La décision revient au peuple, lui seul déterminera son destin. La présidence l’a confirmé à plusieurs reprises.
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