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Nouvelles voies d’entente

Hana Afifi, Mardi, 23 décembre 2014

La visite d'une délégation éthiopienne au Caire la semaine dernière a été l'occasion de conclure des accords, en vue d'un rapprochement entre les deux pays.

« Il ne faut pas que le Nil soit une ressource qui sépare nos peuples. Il faut que ce soit une ressource qui les relie », déclare Mahmoud Dreer, l’ambassadeur d’Ethiopie en Egypte, lors d’un dîner avec le conseil éthiopio-égyptien des affaires, réuni le week-end dernier au Caire.

Le président de la Chambre des représentants du peuple de l’Ethiopie (Parlement), Abadulla Gemeda, a confirmé le message en mettant en évidence l’esprit de fraternité entre les deux peuples: « Nous sommes venus pour vous rassurer, pour renforcer notre amitié ».

Des mesures de rapprochement entre les deux peuples ont été mises en évidence lors de cette visite, alors que les négociations autour du barrage de la Renaissance alimentent la tension entre Le Caire et Addis-Abeba. Le conseil éthiopio-égyptien des affaires a ainsi annoncé le lancement d’une association d’amitié éthiopio-égyptienne lors de ce dîner avec la délégation diplomatique populaire éthiopienne. Mais sans donner plus de détails ni sur le rôle ou la mission de cette association, ni ses outils de travail. Mohamad Idris, ambassadeur d’Egypte en Ethiopie, a pourtant loué la diversité de la délégation consistant de professeurs, d’hommes d’affaires, d’artistes, de musiciens, de leaders religieux, avec des politiciens. « C’est une relation multidimensionnelle », dit-il, en parlant de la relation entre les deux pays.

En effet, les deux pays s’engagent au renforcement de leurs relations à travers des visites de diplomaties publiques. La visite de la délégation éthiopienne, qui est arrivée en Egypte le 16 décembre jusqu’au 19 décembre, est la réponse à une visite d’une délégation égyptienne qui s’était rendue en Ethiopie en 2011 et regroupait des figures éminentes comme Hamdine Sabahi, Ziyad Al-Eleimi, Bothaïna Kamel, Mohamad Aboul-Ghar. Ce dernier a estimé, lors du dîner de vendredi, que les visites réciproques des délégations prouvent comment le peuple peut opérer un changement du parcours des Nations. De même, George Ishaq, l’un des membres de la délégation égyptienne de 2011, a affirmé à Al-Ahram Hebdo qu’une nouvelle délégation égyptienne populaire est en train de se former pour visiter l’Ethiopie de nouveau. « Nous nous sommes mis d’accord sur un conseil tripartite… et nous avons eu une promesse qu’aucune goutte d’eau ne sera perdue », explique-t-il, en ajoutant que si l’Egypte avait poursuit ses efforts en partant de ce succès, on serait parvenu à des résultats importants.

De plus, la délégation a partagé avec Ahmad Al-Naggar, président du groupe de presse Al-Ahram, l’idée de publier des articles égyptiens en Ethiopie et vice-versa, lors d’un déjeuner de la délégation à Al-Ahram le jeudi 18 décembre. Al-Naggar a fait appel à une vraie coopération basée sur la justice, dans différents domaines, comme l’agriculture. « Nous sommes frères, notre vie provient d’un seul Nil », dit-il. Plusieurs membres de la délégation ont exprimé la nécessité de coopérer avec l’Egypte. Tebebe Demane Berhan, scientiste éminent et titulaire d'un doctorat honorifique médical, a exprimé, lors d’un entretien avec Al-Ahram Hebdo, sa vision de la meilleure façon de coopération entre les deux pays: « A travers l’échange d’étudiants, le renforcement du commerce, le travail conjoint dans les recherches peuvent bénéficier aux deux pays ». Il a, comme d’autres membres de la délégation, défendu le barrage, affirmant qu’il n’aura pas de conséquences néfastes sur l’Egypte. Plusieurs membres de la délégation ont même affirmé, lors du déjeuner, que le barrage « sera achevé le plus tôt possible pour que l’Ethiopie réponde à ses besoins en électricité », tout en soulignant que la présence de la délégation est une opportunité pour renforcer les liens entre les deux pays. « Nous sommes liés, avec le Nil, par un cordon ombilical. Le Nil est l’eau, l’eau est la source de vie, et nous sommes liés par ce don de Dieu. Et ce don de Dieu doit être partagé », affirme Berhan.

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