Al-Ahram Hebdo : L’échange de visites des délégations dites de diplomatie populaire est souvent critiqué pour son peu d’impact sur la situation sur le terrain. Qu’en dites-vous ?
Abadulla Gemeda: Le but de notre visite est d’établir une confiance entre les deux peuples. Notre délégation représente le peuple éthiopien. Nos gouvernements sont engagés dans des discussions, mais ce n’est pas suffisant. Nous avons besoin de l’appui du peuple. Ainsi, lors de notre visite, nous avons rencontré des dignitaires religieux et des personnalités publiques avec qui nous partageons les inquiétudes vis-à-vis du barrage. A notre retour nous allons transmettre leur message à Addis-Abeba. Donc oui, dans les limites de ses objectifs notre mission a été bien accomplie.
— Quel message avez-vous reçu des Egyptiens ?
— Tout d’abord, il faut dire que les Egyptiens ne sont pas opposés au développement de l’Ethiopie. Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a insisté sur ce point, et les leaders musulmans et coptes l’ont clarifié aussi. Nous sommes satisfaits de cette position. Il se trouve que nous partageons un même fleuve que nous considérons comme la source de vie. L’Ethiopie cherche le développement mais pas au prix de tuer ses voisins. Nous considérons une situation gagnant-gagnant pour toutes les parties.
— Ceci étant le cas, quel est le principal point d’achoppement des négociations ?
— Je ne suis pas un négociateur, je représente seulement la délégation.
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