Le pape Tawadros II recevant la délégation de diplomatie populaire éthiopienne, le 17 décembre, à la Cathédrale copte orthodoxe de Abbassiya.
(Photo : Ministère des Affaires étrangères éthiopien)
«
Je pense que le rôle de l’Eglise dans les négociations est très important, plus que celui des politiciens », lance Aba Sereke Birhan Wolde Samuel, chef du département de l’éducation et de la formation à l’Eglise éthiopienne orthodoxe qui a fait partie de la délégation diplomatique publique éthiopienne, lors d’un entretien avec
Al-Ahram Hebdo. Il estime que les peuples d’Egypte et d’Ethiopie ont confiance dans les hommes religieux plus que les politiciens. L’Eglise égyptienne copte orthodoxe et l’Eglise éthiopienne orthodoxe font ainsi partie des négociations autour du barrage que l’Ethiopie est en train de construire.
Wolde Samuel explique que l’Ethiopie a besoin d’électricité, afin de sortir de « l’obscurité de la pauvreté ». Il fait appel aux églises dans les deux pays, afin d’expliquer cela à leurs fidèles. « Les négociations entre les hommes de religion sont l’outil numéro un pour résoudre tout problème ou malentendu, et pour créer une confiance mutuelle », dit Samuel. Ramsis Al-Naggar, consultant juridique de l’Eglise orthodoxe égyptienne, estime, de son côté, que les relations entre les deux Eglises sur le plan religieux sont très fortes, et plus importantes que leur influence politique. Mais aucun résultat dans ce dossier de différend n’est encore noté. « Si l’on parvient à des résultats, cela sera annoncé », dit-il.
Jusqu’en 1958, les deux Eglises ont été dirigées par un même patriarche égyptien pendant environ 1600 années, avant que l’Eglise orthodoxe éthiopienne n’obtienne une indépendance. Une visite en Egypte du patriarche éthiopien Mathias I est prévue pour janvier 2015, afin de discuter du barrage et de « renforcer la compréhension mutuelle entre les deux pays ». Une délégation populaire de l’Eglise égyptienne avait été dépêchée en Ethiopie en 2012. De même, en 2011, la délégation diplomatique populaire égyptienne qui s’est rendue à Addis-Abeba avait visité l’Eglise orthodoxe copte. « Les deux Eglises se sont séparées, mais le lien de fraternité pour l’intérêt des deux peuples demeure », dit Al-Naggar. Et puis, « on appelle les deux Eglises des églises soeurs. La seule différence est que chaque pays a maintenant son propre patriarche », poursuit-il.
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