Al-Ahram Hebdo : Quelles sont, selon vous, les raisons de cette agression israélienne contre Gaza ?
Salama Maarouf : Les enjeux politiques et le jeu des élections compliquent la conjoncture en Israël. Cette guerre contre Gaza intervient quelques jours après l’annonce d’une coalition entre le parti de Lieberman et celui de Netanyahu. Elle n’a certainement rien à avoir avec les missiles qui sont tirés contre Israël pour défendre le peuple palestinien.
— Où en sont les tentatives d’accalmie, une semaine après l’offensive ?
— Nous disons non à l’accalmie, tant qu’Israël persiste dans son agression et tant qu’il continue à prendre pour cible les symboles de la résistance à Gaza. La résistance a posé une condition à toute accalmie, à savoir la réciprocité. Israël doit arrêter les hostilités contre Gaza s’il veut qu’on arrête le lancement des missiles. L’Egypte nouvelle, celle de la révolution, est omniprésente sur la scène palestinienne. Nous aspirons à un rôle plus important du Caire non pas en tant que médiateur, mais en tant qu’acteur principal. La solidarité de nos frères égyptiens s’est manifestée par la visite du premier ministre, Hicham Qandil, à Gaza. En tout cas, le président égyptien a affirmé que bientôt, le calme gagnera Gaza. Je crois que Tel-Aviv a commis des erreurs de calcul. Israël est tombé dans un piège, parce que son opinion publique est loin d’approuver la poursuite de l’offensive sur Gaza. Il est vrai que le potentiel de la résistance est de loin inférieur à celui de l’occupation, mais la résistance palestinienne l’emportera à la fin.
— Comment évaluez-vous la position arabe maintenant ? Et puis, comment les Palestiniens peuvent-ils faire face s’ils restent divisés ?
— Le communiqué final de la Ligue arabe dénote une certaine évolution. Les Arabes ont affirmé que la cause palestinienne est leur cause principale. Espérons que les vents de changement du Printemps arabe se feront sentir et que les dirigeants s’aligneront sur les positions de leurs peuples. Concernant les divisions, je crois que ce n’est pas le moment d’en parler. Le président Abou-Mazen doit agir comme président de tous les Palestiniens et doit soutenir Gaza, qui gît sous le blocus et qui est prise pour cible par l’aviation militaire israélienne. Abou-Mazen n’a pas formé jusqu’à présent de gouvernement, ceci prouve que la réconciliation lui importe peu. C’est une carte qu’il utilise dans les négociations avec les Israéliens. D’ailleurs, ses déclarations reflètent une vision assez étroite et partent d’une perspective purement partisane et loin de la réalité .
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