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« La trêve doit être réciproque »

Propos recueillis par Osmane Fekri, Mardi, 20 novembre 2012

3 questions à Salama Maarouf, porte-parole du gouvernement du Hamas à Gaza.

Al-Ahram Hebdo : Quelles sont, selon vous, les raisons de cette agression israélienne contre Gaza ?

Salama Maarouf : Les enjeux politiques et le jeu des élections compliquent la conjoncture en Israël. Cette guerre contre Gaza intervient quelques jours après l’annonce d’une coalition entre le parti de Lieberman et celui de Netanyahu. Elle n’a certaine­ment rien à avoir avec les missiles qui sont tirés contre Israël pour défendre le peuple palestinien.

— Où en sont les tentatives d’accalmie, une semaine après l’offensive ?

— Nous disons non à l’ac­calmie, tant qu’Israël persiste dans son agression et tant qu’il continue à prendre pour cible les symboles de la résistance à Gaza. La résistance a posé une condition à toute accalmie, à savoir la réciprocité. Israël doit arrêter les hostilités contre Gaza s’il veut qu’on arrête le lancement des missiles. L’Egypte nouvelle, celle de la révolution, est omniprésente sur la scène palestinienne. Nous aspirons à un rôle plus important du Caire non pas en tant que médiateur, mais en tant qu’acteur principal. La solidarité de nos frères égyp­tiens s’est manifestée par la visite du premier ministre, Hicham Qandil, à Gaza. En tout cas, le président égyptien a affirmé que bientôt, le calme gagnera Gaza. Je crois que Tel-Aviv a commis des erreurs de calcul. Israël est tombé dans un piège, parce que son opinion publique est loin d’ap­prouver la poursuite de l’of­fensive sur Gaza. Il est vrai que le potentiel de la résis­tance est de loin inférieur à celui de l’occupation, mais la résistance palestinienne l’em­portera à la fin.

— Comment évaluez-vous la position arabe mainte­nant ? Et puis, comment les Palestiniens peuvent-ils faire face s’ils restent divisés ?

— Le communiqué final de la Ligue arabe dénote une cer­taine évolution. Les Arabes ont affirmé que la cause pales­tinienne est leur cause princi­pale. Espérons que les vents de changement du Printemps arabe se feront sentir et que les dirigeants s’aligneront sur les positions de leurs peuples. Concernant les divisions, je crois que ce n’est pas le moment d’en parler. Le prési­dent Abou-Mazen doit agir comme président de tous les Palestiniens et doit soutenir Gaza, qui gît sous le blocus et qui est prise pour cible par l’aviation militaire israélienne. Abou-Mazen n’a pas formé jusqu’à présent de gouverne­ment, ceci prouve que la réconciliation lui importe peu. C’est une carte qu’il utilise dans les négociations avec les Israéliens. D’ailleurs, ses déclarations reflètent une vision assez étroite et partent d’une perspective purement partisane et loin de la réalité .

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