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Les djihadistes du Sinaï

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mardi, 13 novembre 2012

De nouveaux groupes djihadistes ont fait leur apparition dans la péninsule du Sinaï, après la révolution du 25 janvier. Selon leurs communiqués et au vu des récentes attaques, leur unique motivation est une vengeance à l’encontre d’Israël.

Ansar beit al-maqdis

Parmi les groupes qui ont menacé l’Etat hébreu de représailles figure le plus actif des groupes terroristes implantés dans la péninsule du Sinaï : Ansar beit al-maqdis (soutiens de Jérusalem). C’est bien ce groupe qui a revendiqué l’attaque du 21 septembre dernier à la frontière israélo-égyptienne. Attaque qui a coûté la vie à un soldat israélien. Pour eux, cette affaire est « opération de châtiment » pour les Hébreux en réponse au dernier film-pamphlet contre le prophète Mohamad.

Tout comme Ansar al-djihad, son nom était inconnu avant la révolution du 25 janvier. Recourant à la force armée dans leur lutte, ils mènent des opérations qui visent principalement les soldats de l’armée israélienne dans les territoires hébreux. Ils ont revendiqué d’autres opérations, telles que l’attaque du 16 août au port d’Eilat, où ils ont lancé des missiles Grad tirés du Sinaï, tuant 8 Israéliens, avec la diffusion vidéo du processus. Le même groupe a annoncé le 2 septembre dernier qu’il avait réussi à tuer « un Israélien » pour sa participation à l’assassinat d’Ibrahim Boraïkat, l’un de leurs éléments djihadistes.

Selon des proches de ce mouvement, celui-ci est constitué d’un mélange de Sinawis, de Palestiniens conservateurs ainsi que de certains ressortissants d’autres pays arabes.

Le politologue Amr ElShobaki, expert en mouvements islamistes, a indiqué que les éléments de ce groupe n’étaient pas nombreux et qu’il se distinguait des plus grands mouvements par le fait qu’il n’a pas d’intention politique ou d’intention de renverser un régime et vise surtout une vengeance contre l’ennemi israélien. Ainsi ces groupes ne possèdent pas de projet islamique et il serait plus facile à les éliminer que d’autres.

Ansar al-djihad

« Nous ne pourrons plus nous arrêter avant que la dernière goutte de notre sang ne soit versée dans le sentier d’Allah, jusqu’à ce que le monde juge selon les lois d’Allah — si Allah tout-puissant le désire ainsi », a souligné le groupuscule Ansar al-djihad dans son dernier communiqué. A travers un communiqué, il a prêté serment d’allégeance à Al-Qaëda, promettant d’obéir à son dirigeant l’émir et cheikh Abou-Mohamad Ayman Al-Zawahri, tant que celui-ci s’en tiendra au Coran et à la sunna. Ce nouveau mouvement « Ansar al-djihad » a déclaré sa formation le 20 décembre 2011 dans un communiqué publié sur Internet et dans lequel il a rejeté le fait que le « gouvernement mécréant » approvisionne en gaz « l’ennemi israélien ». Ainsi, il a aussi revendiqué les sabotages de l’oléoduc entre l’Egypte et Israël, plus de quatorze fois en un an. Comme tout mouvement djihadiste, il a pour principal but de s’opposer aux ennemis de la religion, et surtout lutter contre Israël et ses alliés américains. Selon eux, l’armée, la police et les services de renseignements sont des « apostats » qui entravent leur lutte contre les ennemis. D’ailleurs, ils ont revendiqué l’attaque contre le poste de police d’Al-Arich, dans le Sinaï, tuant 5 personnes, dont 2 policiers. Le mouvement a aussi tué par la suite un policier de la police touristique, puis un autre du poste d’Al-Arich. Après des affrontements, quelques membres de ce groupuscule ont été arrêtés.

Selon les spécialistes, les éléments du groupe Ansar al-djihad ne sont

que d’anciens djihadistes libérés par le ministère de l’Intérieur, « pour ouvrir une nouvelle page ». Mais après leur sortie de prison, ils sont retournés au Sinaï et ont formé ces groupuscules. Ils ont été formés dans la bande de Gaza au combat, à l’utilisation de mortiers et de toutes sortes d’armes et au montage et démontage d’explosifs.

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