Béji Caïd Essebsi
Béji Caïd Essebsi, avocat tunisien âgé de 87 ans, est l’homme fort des deux scrutins à venir. Devenu militant très jeune au Néo-Destour et proche de Bourguiba, il en deviendra le conseiller. Il occupera par la suite des postes de ministre (Intérieur, Défense, Affaires étrangères). Il revient en politique après une pause de 20 ans et la révolution tunisienne pour occuper le poste de premier ministre le 27 février 2011 sous la présidence intérimaire de Fouad Mebazaa. Chargé de faire élire l’Assemblée constituante qui dirigerait la transition, il est remplacé par Hamadi Jebali, chef de la troïka (alliance tri-partite entre Ennahda, le CPR et Ettakatol). Aujourd’hui, président du parti Nidaa Tounès, fondé en 2012, il est pour l’instant le candidat favori pour la présidentielle à venir, alors que son parti est crédité d’intentions de votes allant de 30 à 35 % pour les législatives.
L’homme à suivre
Chafik Sarsar
Mehdi Jomaa est un ingénieur et homme d’Etat tunisien de 52 ans. Actuel chef d’un gouvernement tunisien de technocrates indépendants en attendant les prochaines élections, il a été désigné comme successeur de Ali Larayedh en janvier 2014 par le président Moncef Marzouki. Au lendemain de l’adoption de la nouvelle Constitution, le 26 janvier 2014, il fait voter la confiance pour son gouvernement avec comme objectifs annoncés : l’organisation d’élections transparentes, la sortie de la crise économique ainsi que la lutte contre la corruption.
Il a déclaré, en septembre dernier, ne pas être candidat à la présidence de la République, comme stipulé dans la feuille de route du Dialogue national, sur la base de laquelle il avait été nommé à la tête du gouvernement.
L’arbitre
Mehdi Jomaa
Chafik Sarsar est un universitaire tunisien de 48 ans. Professeur à l’Institut supérieur de la magistrature, il est également membre de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique. Il est élu à la tête de l’instance supérieure indépendante pour les élections par l’Assemblée constituante, le 9 janvier 2014. Cette institution a été créée en 2011 dans le but de remplacer le ministère de l’Intérieur pour l’organisation et la surveillance des élections ainsi que pour la garantie de leur indépendance. « L’instance a démontré, par le biais de ses positions, qu’elle n’est loyale à aucun parti politique et qu’elle a toujours essayé de rester à la même distance de tout le monde », déclarait récemment Sarsar.
Kamel Morjane,
Le repenti
Kamel Morjane, ancien diplomate auprès des Nations-Unies, a fait partie du régime de Ben Ali. Agé de 66 ans, il a été ministre de la Défense, puis ministre des Affaires étrangères sous le régime déchu, et a été contraint à démissionner tout comme l’ensemble du gouvernement, le 27 janvier 2011, suite à la révolution tunisienne. Après avoir été un militant de la première heure au Néo-Destour, il est maintenant président de l’Initiative nationale destourienne qui se dit inspirée de l’héritage de Habib Bourguiba, parti ayant obtenu 5 sièges lors de l’élection de l’Assemblée constituante de 2011. Il cherche aussi à briguer la magistrature suprême à l'élection présidentielle de novembre. Accusé d’avoir fait partie de la machine de répression autoritaire du régime de Ben Ali, il avait présenté des « excuses » aux Tunisiens en 2011 « pour avoir accepté de servir » le président déchu. « Je n’ai jamais participé de manière active » aux pratiques répressives, a-t-il encore prétendu.
L’alternatif
Hamma Hammami
Hamma Hammami, figure de la gauche radicale de 62 ans. Après une carrière politique rythmée par de multiples arrestations et plusieurs séjours en prison sous les présidents Bourguiba et Ben Ali, il devient secrétaire général du Parti des Travailleurs (ancien parti communiste des ouvriers de Tunisie, longtemps clandestin dont il était le porte-parole) à l’issue du congrès de 2011. Il prévoyait de se présenter à l’élection constituante de 2011, mais s’était finalement ravisé. Candidat à l’élection présidentielle de 2014, il prône la séparation religion/Etat, tout en affirmant être respectueux des croyances de chacun. Certaines de ses positions lui valent d’être l’objet d’un nombre de menaces de mort, l’obligeant à se déplacer tout au long de la campagne sous escorte policière. Son parti, qui avait obtenu 3 sièges en 2011, arrive 3e dans les sondages et se présente comme la balance de toute future coalition.
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