Mohamad Abou-Khdeir, un jeune Palestinien de 16 ans, a été poussé à bord d’un véhicule dans le quartier de Chouafat, à Jérusalem-Est, sous occupation israélienne. Khdeir était sorti de chez lui en direction de la mosquée pour la prière de l’aube. Une vidéo obtenue par le site du Telegraph et filmée apparemment par la caméra de surveillance d’une échoppe du coin montre une voiture blanche faisant marche arrière dans la rue et 2 hommes approchant Mohamad à pied. Une conversation est alors entamée.

Le véhicule réapparaît alors et s’arrête à l’endroit où les 2 hommes se trouvent. Quelques instants plus tard, une lutte semble débuter et le garçon est placé rapidement dans la voiture qui accélère et prend la route.

Quelques heures plus tard, le corps du jeune palestinien est retrouvé avec des « traces de violences » et « sévèrement brûlé » dans une forêt en lisière de la ville. Selon les premiers rapports d’autopsie, faite dans un institut médico-légal israélien, Khdeir a été brûlé alors qu’il était encore en vie.

« Le garçon a été brûlé de l’intérieur et de l’extérieur, car il a probablement été forcé à boire du carburant », dévoile le ministre palestinien chargé de Jérusalem, Adnane Al-Husseini.

Les Palestiniens, mais aussi les médias israéliens, estiment qu’il s’agit d’un acte de vengeance par des Israéliens, après la découverte des corps de 3 étudiants israéliens tués. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait demandé au premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, de condamner ce meurtre, comme il l’avait fait lui-même pour les 3 jeunes Israéliens, et a appelé Israël à « prendre des mesures concrètes sur le terrain pour arrêter les attaques de colons et le chaos qui résulte de ces agressions ».

Netanyahu a riposté en dénonçant l’assassinat du Palestinien comme un « crime odieux » et promettant une enquête pour « traduire en justice les criminels responsables de ce crime odieux quels qu’ils soient ».

Les condamnations sont de même venues de Moscou, de Paris et de Bruxelles. Des Etats-Unis aussi. « Il n’y a pas de mots pour transmettre avec suffisamment de force nos condoléances au peuple palestinien », a déclaré le secrétaire d’Etat américain, John Kerry.

Le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, a également condamné le meurtre de Khdeir appelant « à traduire rapidement en justice les auteurs de cet acte méprisable ».

La mort du jeune Palestinien fait craindre une nouvelle flambée de violence. La colère s’est emparée, vendredi dernier, de la foule qui entourait la dépouille d’Abou-Khdeir pour son enterrement. Et des accrochages avaient immédiatement éclaté avec la police israélienne qui avait imposé un important dispositif sécuritaire.