Selon l’OMT, la propagation du nouveau variant rend la situation « totalement imprévisible
Omicron inquiète profondément les professionnels du tourisme de par le monde qui n’ont pas encore repris leur haleine à cause de la crise aigüe qui a frappé le secteur du tourisme il y a presque deux ans. Un certain nombre de pays restreignent leurs voyages, d’autres ferment leurs frontières, menaçant, de la sorte, la reprise du mouvement touristique mondial. Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), la propagation d’Omicron rend la situation « totalement imprévisible ». « Cela pourrait à nouveau provoquer d’énormes dégâts », a estimé dans un communiqué de presse le secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili.
D’après les estimations de l’Organisation onusienne, le secteur perdra 2000 milliards de dollars cette année— autant qu’en 2020— du fait des restrictions liées à la pandémie. Les prévisions de l’OMT arrivent à un moment où le monde témoigne d’une augmentation des infections qui rend l’organisation perplexe et incapable d’estimer la performance du secteur au cours de l’année prochaine. En outre, les perspectives à moyen terme ne sont pas encourageantes malgré les récentes améliorations suite à l’extension de la vaccination. Or, d’après le communiqué de l’OMT, les taux de vaccination variables dans le monde entier et les nombreux variants qui paraissent tels que Delta et Omicron pourraient affecter la modeste reprise mondiale.
Selon l’OMT, 46 pays restent totalement fermés aux touristes, soit une destination sur cinq, et 55 partiellement. Nombre d’Etats d’Asie ou du Pacifique interdisent encore les voyages « non essentiels ». Le Japon et Israël ont fermé complètement leurs frontières aux voyageurs étrangers. D’autres pays comme la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada ou les Philippines refusent les voyageurs provenant d’Afrique australe.
« Pour peu que les Etats-Unis décident de fermer leurs frontières, et ils en sont capables, que les pays les uns après les autres se barricadent— ce qui d’ailleurs ne change rien—, on est reparti pour une belle crise », estime Didier Arino, président du cabinet français spécialisé Pro-tourisme, cité par l’AFP. Et d’ajouter: « Si on a une fermeture des frontières, avec une reprise de la pandémie, alors que les marchés d’Asie étaient déjà fermés, ce sera compliqué ».
Pourtant, depuis l’été dernier et jusqu’au début de novembre dernier, la reprise de l’activité touristique a été très forte. Mais la cinquième vague a marqué un palier descendant des réservations en Europe. Depuis quelques jours, « c’est une chute brutale », dit à l’AFP Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage. Selon lui, les réservations, qui étaient revenues au niveau de 2019, ont chuté faisant atténuer l’activité des agences de voyages de 20 à 25%. « Nous sommes particulièrement inquiets », souligne-t-il.
Seule solution: S’adapter
Dans le même contexte, les compagnies aériennes mondiales ont annulé 2,4% de leurs vols au cours des quatre prochains mois à partir de début décembre. Willie Walsh, président de l’Association internationale du transport aérien (IATA), a également déclaré que les nouvelles restrictions imposées par certains pays sur la réception des vols étrangers retarderaient la reprise des compagnies aériennes pour une troisième année. Il appelle donc les gouvernements du monde à développer des systèmes de test solides pour détecter l’infection par Omicron et éviter les mesures strictes qui causent les énormes pertes financières qu’ils ont subies depuis le déclenchement de la pandémie et la démobilisation d’un grand nombre de travailleurs de l’industrie du voyage et des aéroports, car les organismes de santé se sont révélés incapables d’éliminer le virus. « On doit s’adapter à la situation qui apparaît permanente, et les activités économiques doivent se poursuivre comme avant l’épidémie », estime Walsh.
Les professionnels du tourisme dans le monde espèrent donc une politique coordonnée, au niveau international ou même régional, qui permettrait d’éviter des fermetures de frontières anarchiques pouvant agoniser à nouveau l’industrie du tourisme.
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