Le président Sissi et le prince Charles ont discuté des moyens de renforcer la coopération bilatérale dans divers domaines, en particulier l’enseignement supérieur et la santé
C’est leur première visite depuis 15 ans. Le prince héritier Charles et son épouse, Camilla Parker, la duchesse de Cornouailles, ont effectué une visite de deux jours en Egypte. Il s’agit de leur premier voyage à l’étranger depuis la pandémie de Covid-19. A leur arrivée, jeudi 18 novembre, ils ont été accueillis par le président Abdel-Fattah Al-Sissi, ainsi que la première dame, Intissar Al-Sissi. Une rencontre au cours de laquelle ils ont exprimé leur désir de faire de cette visite une nouvelle phase dans les relations historiques entre les deux pays.
« Les visites royales britanniques ont toujours été un jalon important qui reste inscrit dans la mémoire politique et populaire de l’Egypte et de la Grande-Bretagne », a déclaré le président Sissi. Le président a également souligné l’importance d’intensifier la coopération entre l’Egypte et le Royaume-Uni pour promouvoir les valeurs de tolérance et de paix et afin de saper les interprétations extrémistes adoptées par les groupes terroristes, soulignant que l’Egypte garantit la liberté de culte et défend les principes d’égalité de citoyenneté et de non-discrimination entre les citoyens.
Avec le grand imam d’Al-Azhar, l’héritier du trône britannique a discuté de l’importance de promouvoir le discours religieux.
Pour sa part, le prince héritier a salué le rôle central et équilibré de l’Egypte dans de nombreuses questions internationales et dans le maintien de la sécurité et de la stabilité dans la région, ainsi que ses efforts au cours des dernières années pour lutter contre les idéologies extrémistes et le terrorisme.
Le président et le prince héritier ont discuté des moyens de renforcer la coopération bilatérale dans divers domaines, en particulier l’enseignement supérieur et la santé, et ont abordé les moyens de renforcer la coordination sur le changement climatique à la lumière des multiples initiatives parrainées par le prince Charles dans ce domaine et des préparatifs de l’Egypte pour accueillir la COP27 en 2022. « Cette visite est une forte preuve de l’importance des relations entre le Royaume-Uni et l’Egypte et consolide nos liens humanitaires », a de son côté déclaré l’ambassadeur britannique au Caire, S.E. M. Gareth Bayley, dans une vidéo postée sur son compte Facebook.
Plusieurs messages
Ensuite, pendant deux journées, le couple princier a mené un riche programme de visites culturelles et touristiques. Ils ont notamment rencontré le grand imam d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayeb, à la mosquée d’Al-Azhar, où ils ont discuté de l’harmonie religieuse et du rôle de la foi dans la protection de l’environnement. Ils ont également rencontré le pape Tawadros II, patriarche d’Alexandrie et de la prédication de Saint-Marc. Charles et Camilla ont également assisté à une cérémonie organisée au Plateau des pyramides et ont visité la Bibliothèque d’Alexandrie, ainsi que le Centre culturel jésuite d’Alexandrie.
Il s’agit de la troisième visite du prince héritier en Egypte, la première datant de 1981 et la deuxième de 2006, mais cette dernière visite relève d’une importance particulière, affirme l’expert des relations internationales au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram Ahmed Sayed Ahmed : le Royaume-Uni vient d’accueillir la COP26, l’Egypte accueillera la COP27 en 2022. « L’Egypte et le Royaume-Uni oeuvrent à coopérer pour réduire les effets négatifs du changement climatique. Le Royaume-Uni peut aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre en transmettant à l’Egypte des technologies et expériences nécessaires dans le domaine des énergies naturelles comme l’énergie solaire, l’énergie éolienne et la fabrication des voitures électriques. De même, l’Egypte, devenue le plus grand interlocuteur en Afrique en termes des questions climatiques, a également commencé à déployer des efforts remarquables en commençant à utiliser l’énergie solaire et elle encourage à travers différentes initiatives à recourir aux voitures électriques », explique l’expert. Ainsi, selon lui, le choix de l’Egypte est hautement symbolique.
L’experte en relations internationales à l’Université du Caire Mona Soliman explique que cette visite transmet deux messages importants. « Elle met l’accent sur le grand rôle d’Al-Azhar à lutter contre les idées extrémistes, soit au Proche-Orient, soit entre les musulmans qui vivent en Europe, et à promouvoir en Egypte les valeurs de la tolérance et de la liberté de croyance », dit-elle, ajoutant que l’autre message important concerne le tourisme. « Les diverses visites touristiques effectuées et la libre présence parmi les citoyens révèlent l’état de sécurité réalisé par l’Egypte, surtout suite à la récente abolition de l’état d’urgence dans le pays. Il s’agit d’une invitation au monde entier à visiter l’Egypte en pleine sûreté, pas seulement sécuritaire, mais aussi sanitaire », conclut Soliman.
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