Décembre 2010 et janvier 2011 : Révolution du Jasmin et chute de Bin Ali
Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant, s’immole par le feu, excédé par la pauvreté et les humiliations policières. L’événement déclenche une vague de mécontentement et de manifestations à travers le pays. Après des semaines de révolte réprimée dans le sang, Bin Ali quitte le pays après 23 ans de règne le 14 janvier 2011.
Octobre-décembre 2011 : Ennahdha prend le pouvoir
Le mouvement islamiste Ennahdha, légalisé en mars, remporte les premières élections libres de l’histoire du pays en octobre. En décembre, Moncef Marzouki, militant de gauche, est élu chef de l’Etat par l’Assemblée constituante. Hamadi Jebali, numéro deux d’Ennahdha, forme le gouvernement.
Eté 2012 : En avril, des affrontements éclatent dans le bassin minier du sud-ouest entre chômeurs et policiers. En juin, puis en août, des manifestations violentes et des attaques de groupuscules islamistes radicaux se multiplient. Grèves et manifestations, parfois violentes, touchent l’industrie, les services publics, les transports et le commerce. Les tensions se cristallisent dans les régions marginalisées économiquement.
Février-juillet 2013 : Assassinat d’opposants
L’opposant anti-islamiste Chokri Belaïd est tué à Tunis le 6 février 2013, puis le député de gauche Mohamed Brahmi le 25 juillet. Les deux meurtres seront revendiqués par des djihadistes ralliés à Daech.
2014 : Plusieurs étapes dans la transition
Le 26 janvier 2014, une Constitution est adoptée, un gouvernement de technocrates est formé et les islamistes se retirent du pouvoir. Le 26 octobre, le parti anti-islamiste Nidaa Tounes de Béji Caïd Essebsi, qui regroupe aussi bien des figures de gauche et de centre droit que des proches du régime de Bin Ali, gagne les législatives, devançant Ennahdha. En décembre, Béji Caïd Essebsi devient le premier chef de l’Etat élu démocratiquement de l’histoire du pays.
2015-2016 : Attentats terroristes et troubles sociaux
En 2015, la Tunisie est frappée par trois attentats revendiqués par Daech qui touchent notamment le secteur du tourisme et les forces de l’ordre : le musée du Bardo à Tunis, un hôtel de Sousse (centre-est) et un bus de la garde présidentielle à Tunis. L’année suivante, des dizaines de djihadistes attaquent des installations sécuritaires. En 2016 également, une nouvelle vague de contestation sociale gagne le pays, exacerbé, depuis 2018, par l’entrée en vigueur d’un budget d’austérité.
2019 : Elections générales, mais instabilité politique
Ennahdha redevient, après les législatives d’octobre 2019, le premier groupe à l’Assemblée, mais avec seulement un quart des sièges. La présidentielle tenue le même mois voit l’élection de Kais Saïed, un académicien quasi inconnu sur la scène politique. La formation d’un gouvernement prend presque une année. Trois premiers ministres ont été nommés, dont un n’a pas réussi à former un gouvernement et un autre a été limogé après six mois. Ce n’est que le 1er septembre 2020 que les députés approuvent un gouvernement de technocrates, écartant la possibilité d’une dissolution sans pour autant mettre fin aux tensions politiques. Fin décembre 2020, le président Saïed se dit favorable à un « dialogue national », proposé par l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) « pour trouver des solutions aux problèmes politiques, économiques et sociaux » du pays.
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