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Karim El-Azzawi : Voltalia soutient l’Egypte dans sa transition vers l'énergie verte

Mercredi, 14 juillet 2021

Karim El-Azzawi, directeur national Egypte de Voltalia, producteur global d’énergie et prestataire de services, revient sur l’importance des réformes effectuées par l’Etat pour augmenter le taux d’énergies renouvelables dans l’équation énergétique du pays.

Karim El-Azzawi

Al-Ahram Hebdo : Pouvez-vous nous parler du portefeuille de la compagnie Voltalia et de sa présence globale ?

Karim El-Azzawi: Créé en 2005, Voltalia est à la fois un producteur d’énergie indépendant à partir de ses propres centrales éoliennes, solaires, hydroélectriques et de biomasse associées à des solutions de stockage, mais aussi prestataire de services pour des clients tiers. Notre mission est d’« améliorer l’environnement mondial en favorisant le développement local ».

C’est grâce à ses 1130 collaborateurs établis dans 20 pays que Voltalia détient aujourd’hui 1,4GW de projets en exploitation et construction, 2,4GW d’actifs sous gestion pour compte de tiers et 9,7GW de portefeuille de projets en développement. Les actions de Voltalia sont cotées sur le marché réglementé d’Euronext à Paris. En 2020, la capitalisation boursière de Voltalia a atteint 2,5 milliards d’euros, avec un chiffre d’affaires situé à 233,5 millions d’euros, soit une hausse de 33% par rapport à 2019, et notre EBITDA a atteint 97,5 millions d’euros, avec une hausse de 50%. En 2020, nous avons produit 2,8 térawatts/heure (Twh) d’électricité renouvelable, soit l’équivalent de l’approvisionnement en électricité de 3,8 millions de personnes. En conséquence, nous avons évité un équivalent de 1546 kilotonnes de CO2, soit l’équivalent de 55 millions de smartphones. Voltalia a réagi et géré de manière pragmatique la crise sanitaire et économique, ne perdant jamais de vue la priorité de protéger la santé et la sécurité de ses employés et de ses acteurs. Notre performance en 2020 nous permet de confirmer l’accélération de notre rentabilité en 2021, avec un EBITDA anticipé d’environ 170 millions d’euros.

— Depuis quand Voltalia est présente en Egypte ?

— C’est en 2018 que Voltalia a été établi en Egypte, où il a investi 30 millions d’euros pour développer, financer, construire, exploiter et entretenir la première centrale photovoltaïque en Egypte et dans toute l’Afrique et le Moyen-Orient, nommée « RaSolar ». C’est une centrale solaire de 32MWc dans le parc solaire de Benban à Assouan, l’un des plus grands complexes solaires photovoltaïques au monde. Ce projet a été financé par Proparco et a créé plus de 400 emplois pendant la construction du projet lui-même. RaSolar fournit de l’énergie propre à plus de 5000 foyers et a aidé à éviter des émissions évaluées à plus de 35000 tonnes de CO2 par an. RaSolar est fière de fournir un soutien à la communauté locale.

RaSolar fait partie de la seconde phase du programme de tarif de rachat, en collaboration avec la Société égyptienne d’électricité et de transport (EETC). La centrale utilise la technologie mondiale la plus moderne dans le domaine des centrales solaires photovoltaïques. Mise en service en octobre 2019, la centrale assure et dépasse la production d’énergie fixée. Le contrat d’achat d’électricité (PPA) signé avec EETC et qui stipule une durée de 25 ans est un contrat d’usufruit signé avec la NREA pour l’attribution des terres.

RaSolar a eu l’honneur d’avoir reçu la visite de l’ambassadeur français, Stéphane Romatet, en février 2021, à l’occasion de la célébration du premier anniversaire de fonctionnement et de la réalisation de 1 000 jours sans LTI (incidents de perte de temps).

— En tant que producteur et prestataire global d’énergie, quels sont vos domaines de spécialisation en Egypte, vos projets, produits, etc. ?

— En tant que propriétaire d’actifs d’énergie renouvelable, Voltalia produit de l’électricité et la vend à un large éventail de clients. Nous investissons dans les centrales sur un long terme et nous nous engageons à livrer l’électricité selon des modalités contractuelles équitables. Voltalia a l’intention d’élargir ses investissements à grande échelle avec le ministère égyptien de l’Electricité, dans le cadre de sa volonté d’élargir son portefeuille de services et d’offrir des projets d’énergie renouvelable supplémentaires. Et ce, en utilisant diverses technologies à des tarifs très compétitifs qui permettraient au ministère de l’Electricité d’atteindre son objectif à long terme et de produire plus de 42% de son électricité à partir de sources d’énergie renouvelable.

En tant que leader dans le domaine de l’Accord d’achat d’électricité d’entreprise (CPPA), Voltalia sera également prêt à vendre de l’électricité à partir de ressources vertes aux secteurs commerciaux et industriels à des tarifs très compétitifs. Ce qui permettrait aux industriels opérant en Egypte d’atteindre leur objectif de réduction de leur empreinte carbone et d’éviter l’émission de CO2 à court et à long termes. Les industriels seront ainsi en mesure de réduire leurs dépenses et de devenir plus compétitifs, en particulier sur le marché d’exportation, qui se traduit par des flux plus élevés de dollars vers l’Egypte. Ce modèle permettra au secteur public de générer des revenus supplémentaires importants à partir des coûts de transmission que Voltalia paiera.

— Comment le climat d’investissement en Egypte, avec l’essor dans le domaine des énergies renouvelables et de l’énergie en général que connaît le pays, a-t-il contribué à accroître vos investissements et chiffres d’affaires ?

— Le marché de l’électricité, à l’origine dominé par le secteur public, connaît un changement radical après la promulgation du décret présidentiel 2014-2015 qui a permis pour la première fois au secteur privé de produire et de vendre de l’électricité sur le marché à partir de sources d’énergie renouvelable. Le parc solaire de Benban est la concrétisation la plus réussie du décret présidentiel. Ce projet solaire de grande envergure confirme que l’Egypte possède d’énormes ressources solaires qui seront la plateforme d’autres technologies comme l’hydrogène vert. Voltalia a choisi l’Egypte pour investir et construire sa première centrale solaire en Afrique. Nous pensons que l’Egypte dispose de la législation nécessaire, de la stabilité et d’excellentes ressources solaires et éoliennes qui permettront à l’Egypte de devenir un hub énergétique régional une fois que la restructuration du secteur de l’électricité et le programme de suppression des subventions seront achevés.

— Comment vos critères sont-ils adaptés aux impératifs de développement durable et d’énergie propre? Et quels sont les critères d’évaluation de vos projets ?

— Depuis sa création en 2005, Voltalia s’est pleinement engagé à améliorer l’environnement mondial en favorisant le développement local. Convaincues que les énergies renouvelables sont le point de rencontre entre le développement humain et la préservation du climat, les équipes de Voltalia mettent tout en oeuvre pour apporter les solutions les plus innovantes et les plus adaptées pour un avenir durable. Aujourd’hui, Voltalia est allé plus loin et a inscrit dans ses statuts 3 objectifs environnementaux et sociaux qui permettent d’achever les objectifs de développement durable. Premièrement, il s’agit de produire une énergie renouvelable accessible au plus grand nombre. C’est ainsi que Voltalia a produit 2,8 TWh d’électricité renouvelable, qui a permis d’éviter l’équivalent d’émission de 1546kt de CO2 en 2020. De plus, près de 80% de la puissance installée de Voltalia est non subventionnée. Deuxièmement, il s’agit de contribuer avec les habitants au développement durable des territoires. Voltalia a ainsi exécuté 41 projets sociaux en action au Brésil en 2020 avec 2 millions d’euros investis auprès des communautés depuis 2014, et s’est chargé du dialogue territorial dédié en France et au Kenya. Troisièmement, il s’agit d’oeuvrer à la préservation des ressources de la planète. 94% du bois utilisé sur la centrale biomasse de Kourou est certifié PEFC et 177ha de projets agri-solaires en 2020 en France et au Portugal.

— Quels sont les obstacles auxquels vous êtes confrontés au niveau de vos affaires ?

— Le marché égyptien des énergies renouvelables reste haussier à moyen et à long termes, tandis qu’à court terme, quelques facteurs pourraient entraîner un ralentissement du déploiement des projets d’énergie renouvelable. Premièrement, il existe un excédent important sur le réseau, avec une charge maximale de 30GW et capacité installée de 55GW, mais provenant principalement d’anciennes centrales électriques conventionnelles. Deuxièmement, le plan de suppression des subventions d’environ 2,5 millions d’euros devait être achevé en 2021, mais a été prolongé jusqu’en 2024-2025. Troisièmement, le Covid-19 a entraîné un ralentissement en termes de demande et d’offre sur le marché de l’électricité en général, accompagné de l’effet à court terme des prix élevés des matières premières. Enfin, l’accord-cadre n’a pas encore été défini.

— Comment Voltalia peut-il contribuer à la stratégie de l’Egypte de devenir un hub énergétique ?

— Le secteur égyptien de l’électricité traverse une phase de transformation prometteuse vers un mix énergétique plus vert, car le gouvernement a une vision constructive pour mettre en oeuvre de grands projets d’énergie renouvelable, afin d’atteindre une contribution de plus de 42% de la production totale d’électricité égyptienne d’ici à 2035. En planifiant cette vision, le gouvernement a alloué environ 7 650km² à la mise en oeuvre de projets d’énergie renouvelable, dont environ 90GW d’énergie éolienne et solaire.

Voltalia aspire à maintenir la relation étroite avec EETC pour l’accord d’achat d’électricité de 25 ans, ainsi qu’avec NREA pour l’accord d’usufruit pour l’attribution des terres. Voltalia est aussi déterminé à étendre et à renforcer cette relation. Pour ce, Voltalia vise à fournir des investissements supplémentaires à grande échelle pour développer, construire et exploiter des projets solaires et éoliens à grande échelle en Egypte et est prêt et fier de soutenir l’Egypte dans sa transition énergétique pour atteindre les objectifs à long terme de l’Egypte de produire 42% de l’électricité à partir de sources d’énergie renouvelable et de positionner l’Egypte comme centre énergétique régional.

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