Cérémonie d'inauguration du Canal de Suez en 1869.
A l’époque des pharaons, la ville d’Al-Farma était la forteresse orientale de l’Egypte. Son nom était Baramoun, c’est-à-dire la ville du dieu Amon. De Baramoun vient le nom hébreu «
Permon », le nom copte «
Barma », arabe «
Farma » et romain «
Beloz » (le lieu boueux), parce qu’elle était située dans une zone boueuse entre la mer Rouge et la Méditerranée. Al-Farma était une entrée importante de l’Egypte, jusqu’à ce que les Croisés l’aient démolie en 1118. En 1840, Lénine Bey, grand ingénieur du gouvernement égyptien, a lancé un projet pour forer un canal entre les deux mers, afin d’économiser le temps et réduire le coût du transport maritime. Le gouvernorat de Port-Saïd a été créé en 1859 sur l’emplacement de cette région historique d’Al-Farma. En fait, Port-Saïd est composé de deux mots: «
Port » et «
Saïd », en référence au khédive Mohamad Saïd pacha, gouverneur d’Egypte.
Avec l’ouverture du Canal de Suez à la navigation mondiale en 1869, une nouvelle page de l’histoire de l’Egypte s’ouvre. L’emplacement de la ville et son contrôle du trafic maritime dans le Canal de Suez, ont énormément renforcé son importance économique en tant que lien commercial entre l›Orient et l'Occident. C’est pourquoi le Canal de Suez a été au coeur des batailles lors des deux guerres mondiales. Puis la ville a fait face à 3 guerres successives: 1956, 1967 et 1973. Elle a été complètement évacuée en 1967. Après la victoire de1973, la ville désertée a tourné la page, et en 1975, le président Anouar Al-Sadate a décidé de créer une zone libre à Port-Saïd, marquant ainsi le début de d’ouverture économique en Egypte. La ville a vécu ainsi une grande prospérité grâce à la politique de libéralisme économique adoptée à l’époque par Sadate. Le député Ahmad Farghali explique qu’avant 1977, Port-Saïd ne connaissait que les métiers ou les activités liées à la mer, comme la pêche et le transport maritime. Avec l’ouverture économique, le commerce est devenu une profession populaire, ce qui a permis d’augmenter le nombre d’habitants, parce que les habitants des autres gouvernorats ont commencé à affluer vers Port-Saïd pour s’y installer à la recherche d’un emploi. Un privilège que la ville a perdu il y a quelques années à cause des changements des politiques économiques, ce qui a provoqué une importante baisse des échanges commerciaux et a influencé le niveau de la vie des habitants. Les rues de Port-Saïd comptent de nombreux magasins qui ont été témoins de cet âge d’or : leurs lumières brillaient et les clients venaient des quatre coins de l’Egypte à la recherche de tout ce qui est nouveau et différent à un prix qui n’existait nulle part hormis à Port-Saïd. Les magasins sont toujours là, mais leur lustre s’est estompé et leurs clients sont partis sans retour. En quête de son lustre d’antan, la ville est actuellement en cours de rénovation, de reconstruction et d’expansion. La conviction profonde des habitants de la ville est « qu’il faut se redresser », affirme Gamal Anouar, propriétaire d’une chaîne de magasins de pièces de rechange .
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