«
L’inauguration de la Nouvelle Capitale administrative et le transfert des ministères représentent la naissance d’un nouvel Etat et la proclamation d’une nouvelle République. Il ne s’agit pas seulement de bâtiments, mais de progrès réalisés aux niveaux du fond et de la forme », a déclaré le président Abdel-Fattah Al-Sissi lors du 33e colloque des forces armées à l’occasion de la Journée du martyr, sous le thème «
Sans eux, nous ne serions pas là ». Le président a souligné la nécessité d’organiser de grandes cérémonies pour l’inauguration de la Nouvelle Capitale, afin de refléter «
la grandeur de ce projet historique géant, qui montre la modernité de l’Egypte et qui témoigne de l’ampleur de ce travail accompli par les Egyptiens ». Le compte à rebours est lancé. L’inauguration de la Nouvelle Capitale administrative est prévue vers la fin de 2021. Ouvriers, ingénieurs et techniciens travaillent jour et nuit pour mettre la dernière touche au quartier gouvernemental qui sera mis en service à titre expérimental à partir d’août prochain. Ce quartier comprend 10 complexes ministériels, avec un total de 34 bâtiments gouvernementaux, et accueillera environ 51 000 fonctionnaires, en plus des bâtiments du Conseil des ministres et du Sénat construits sur une superficie totale de 430
feddans (voir page 6). Mais que signifie «
nouvelle République » ? Et pourquoi la Nouvelle Capitale administrative, ce méga-projet national, est-il le symbole d’une transition entre le passé et le futur ? Selon beaucoup d’analystes, le terme «
nouvelle République » reflète l’ampleur des progrès accomplis au cours des 7 dernières années conformément à une nouvelle vision qui consiste à bâtir une Egypte forte sur les plans économique, social, diplomatique, technologique et militaire. La Nouvelle Capitale administrative se trouve au coeur de ces grands projets de développement. Elle représente, en outre, le portail vers un nouveau monde.
Situé à 45 km de l’est du Caire, le projet construit dans le désert a été dévoilé pour la première fois par le président Sissi lors de la Conférence économique internationale de Charm Al-Cheikh en mars 2015. Objectif : réduire de la densité de la population au Caire, attirer des investissements étrangers, créer de l’emploi et moderniser l’appareil administratif. Le coup d’envoi officiel de la première phase des travaux a été donné en octobre 2017. Un plan d’action précis et intégral a été élaboré obéissant aux normes de construction des nouvelles villes, avec l’objectif d’assurer l’autonomie de la ville, notamment en ce qui concerne son emplacement, les infrastructures et la disponibilité des services. La localisation géographique de la Nouvelle Capitale a été minutieusement choisie au carrefour des principales routes qui relient Le Caire aux différents gouvernorats, entre la route de Suez, la route d’Al-Aïn Al-Sokhna, la route périphérique moyenne et la route périphérique régionale. Sur un espace de 170 000 feddans, divisés en 21 districts résidentiels, la construction de la Nouvelle Capitale est répartie sur trois phases. La première phase comprend 40 000 feddans. Une fois terminée, la ville devrait accueillir une population de 6,5 millions d’habitants et fournira environ 2 millions d’emplois. « L’idée est de créer une ville internationale dotée d’une infrastructure intelligente qui offre une multitude d’opportunités économiques et une bonne qualité de vie », peut-on lire sur le site Internet du projet. En fait, la construction de la Nouvelle Capitale s’inscrit dans le cadre d’un plan national de planification urbaine intelligente qui vise à créer 30 nouvelles villes de la 4e génération pour faire face à la croissance démographique. Ce plan vise à augmenter l’espace urbain en Egypte de 7 à 14 % d’ici 2050.
Le modèle d’une smart city verte et intelligente
Aujourd’hui, ce rêve devient réalité. Trois ans de travail acharné et sans relâche ont transformé le désert en une ville inclusive, verte et intelligente dotée des technologies les plus modernes. Les bâtiments, les transports et les services sont entièrement digitalisés et interconnectés. 15 m2 d’espaces verts seront alloués à chaque habitant en moyenne, pour garantir la santé et le bien-être de l’écosystème urbain. Du quartier gouvernemental à celui des affaires, en passant par les lieux de divertissement et les lieux de culte, ou encore Iconic Tower, la Nouvelle Capitale administrative est le symbole de la modernité, de la somptuosité et de la puissance de l’Etat égyptien (voir tournée dans les principaux sites pages 3, 4 et 5). La Nouvelle Capitale sera connectée au réseau du transport urbain par 650 km de routes. Parmi les moyens de transport qui desservent la Nouvelle Capitale administrative figure le train électrique, qui devra relier la cité d’Al-Salam à celle du 10 du Ramadan, en passant par la Nouvelle Capitale administrative, soit un parcours de 101 km, divisé en 4 phases, avec un total de 16 stations. Quant au projet de monorail, il comprend 22 stations couvrant une distance de 56,5 km.
L’avènement d’une nouvelle République ne signifie pas se déconnecter de son passé historique et culturel. De nombreux autres méga-projets et programmes de développement ont été lancés dans les quatre coins de l’Egypte. « Nous ne quittons ni Le Caire, ni Alexandrie, ni Port-Saïd, ni d’autres provinces. Nous avançons ensemble avec l’ancien et le nouveau », a précisé le président.
Al-Mahroussa, Tiba, New Cairo, New Capital, quel sera le nom de la Nouvelle Capitale administrative ? Jusqu’à présent, le nom n’a pas encore été choisi. Selon Khaled Al-Hosseiny, porte-parole de la Société de la Nouvelle Capitale administrative (SCA) pour le développement urbain, celle-ci a reçu plus de 5 000 propositions après avoir sollicité la participation des citoyens pour proposer un nom et un logo à la Nouvelle Capitale administrative (voir entretien page 7). Un comité, qui regroupe le président de l’Association géographique, Zahi Hawas, le poète Farouq Goweida et d’autres personnalités du monde de la culture et des arts, ainsi que des historiens, devrait consulter les milliers de propositions pour « choisir le nom et le logo, selon une vision artistique et culturelle liée à l’histoire de l’Egypte ».
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