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Derrière chaque date une histoire

Racha Darwich, Mardi, 16 mars 2021

De la Journée internationale de la femme à la Fête des mères en passant par la Journée de la femme égyptienne, le mois de mars est le mois de la femme par excellence. Retour sur l’histoire de ces événements.

Derrière chaque date une histoire
Les premières femmes entrent à l’Université égyptienne en 1928.

La première édition de la Journée des femmes remonte au 19 mars 1911. Ce jour-là, plus d’un million de personnes manifestent pour le droit des femmes en Autriche, au Danemark, en Allemagne et en Suisse. Mais la première véritable manifestation du 8 mars remonte à 1914, lorsque des femmes socialistes se rassemblent à Berlin, pour réclamer notamment le droit de vote pour les femmes. Quelques années plus tard, le 8 mars 1917, se déroulent à Saint-Pétersbourg (alors nommé Pétrograd) des manifestations d’ouvrières qui réclament du pain et le retour des hommes du front. C’est le premier acte des événements qui conduiront à l’abdication du Tsar et la révolution russe. En souvenir de ce « premier jour de la révolution russe », Lénine aurait désigné cette date comme jour officiel de célébration pour les femmes. Après la Seconde Guerre mondiale, la journée du 8 mars devient dans tous les pays du Bloc de l’Est une célébration de la femme et du communisme. Dès le début des années 1970, les mouvements féministes occidentaux s’emparent de cette date symbolique pour en faire un moment fort des revendications pour l’égalité des droits politiques et sociaux. En 1977, les Nations-Unies officialisent la Journée internationale des droits des femmes.

16 mars, Journée de la femme égyptienne

Depuis le début du XXe siècle, de nombreux événements marquants de la lutte de la femme égyptienne sont survenus le 16 mars.

Le 16 mars 1919, après la mort de la première martyre égyptienne, Hamida Khalil, plus de 300 femmes, avec en tête la militante Hoda Chaarawy, sortent dans les rues du Caire pour manifester contre l’occupation britannique. Des manifestations qui coûtent la vie à 5 femmes égyptiennes.

Quatre ans plus tard, le 16 mars 1923, Hoda Chaarawy appelle à la création de la première union féminine en Egypte pour que la femme égyptienne acquière les mêmes droits politiques et sociaux que les hommes. Elle revendique aussi l’accès des Egyptiennes à l’enseignement universitaire, ainsi que l’amendement des lois en faveur de la femme en ce qui concerne le mariage. C’est ainsi que les Egyptiennes entrent pour la première fois à l’Université de Fouad 1er (Université du Caire aujourd’hui) en 1928.

Le 16 mars 1956 marque le couronnement des efforts de la femme égyptienne pour acquérir ses droits politiques. Grâce à la Constitution de 1956, elle devient électrice et éligible tout comme l’homme. Rawya Attiya et Amina Choukri, réussissent dès l’année suivante à décrocher deux sièges au parlement de 1957.

21 mars, Fête des mères

L’idée de la célébration de la Fête des mères revient au journaliste Ali Amin qui, avec son frère Moustapha Amin, décide de créer une fête pour les mamans. Après avoir reçu dans son bureau une mère qui lui racontait avoir été oubliée par ses enfants alors qu’elle les a élevés seule après la mort de son époux jusqu’à ce qu’ils aient terminé leurs études, il écrit dans son édito quotidien du 9 décembre 1955 : « Pourquoi ne pas choisir un jour de l’année qu’on appellerait la Fête des mères et qui deviendrait une fête dans notre pays et dans les pays du Moyen-Orient ? Ce jour-là, les enfants présenteraient à leur mère de petits cadeaux et lui enverraient de petits messages pour lui dire merci maman. Mais quel jour choisir ? ».

Après la publication de l’article, les lecteurs ont choisi le 21 mars qui marque le début du printemps pour coïncider avec la saison de la générosité, de la pureté et de la bonté. C’est ainsi que la Fête des mères est célébrée pour la première fois en Egypte le 21 mars 1956 et l’idée se répand ensuite dans les autres pays du Moyen-Orient.

Les femmes en chiffres

Il y avait 48,5 millions de femmes en Egypte le 1er janvier 2021 sur 101 millions d’habitants.

75,9 ans est l’espérance de vie de la femme en 2021 contre 73,4 pour l’homme.

L’Egypte compte 8 femmes ministres, soit 24 % du gouvernement.

162 femmes (14 par nomination et 148 par vote) siègent au parlement, soit 27 % du Conseil des députés.

La femme représente 14,3 % de la main-d’oeuvre active (plus de 15 ans) contre 67,4 % pour les hommes.

17,7 % des femmes sont au chômage contre 6 % pour les hommes.

11,8 % des femmes de plus de 15 ans travaillent contre 63,4 % des hommes.

88 % des femmes ont un travail permanent contre 65 % des hommes.

71,4 % des femmes sont inscrites aux assurances sociales contre 40,2 % des hommes et 69,4 % à l’assurance médicale contre 34 % pour les hommes.

La femme occupe 37,5 % des emplois scientifiques, 33,5 % des emplois administratifs, 25,9 % des emplois techniques, 18,6 % des emplois dans l’agriculture et la pêche, 13,6 % dans les services et la vente et 1,5 % dans l’artisanat.

48,7 % des étudiants de l’enseignement supérieur étaient des femmes en 2019-2020.

913 656 contrats de mariage ont été conclus en 2020 contre 879 298 en 2019.

221 194 divorces ont eu lieu en 2020 contre 205 387 en 2019.

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