Al-Ahram Hebdo : Le terrorisme représente un défi face aux efforts de paix et de développement en Afrique, notamment avec le Covid-19. Qu’en pensez-vous ?
Amira Abdel-Halim : Le continent africain représente l’un des principaux foyers d’expansion des groupes terroristes, dont les menaces ont largement augmenté au cours des deux dernières décennies à cause des crises politiques, sécuritaires et économiques dont ont souffert les pays africains. De même, les évolutions survenues dans les pays arabes après 2011 ont permis aux groupes terroristes d’utiliser les pays africains pour renforcer leur présence dans le monde arabe. Ces groupes ont utilisé le vide sécuritaire et les crises en Afrique pour transférer leurs activités au sein du continent noir. Les organisations extrémistes ont fait de l’Afrique un terrain d’action alternatif après l’échec de Daech en Syrie et en Iraq. En fait, le terrorisme est l’un des plus grands défis sécuritaires en Afrique.
— L’Egypte héberge deux centres africains, le Centre africain de la reconstruction et du développement post-conflit ainsi que le Centre international du Caire pour le règlement des conflits. Quelle est l’importance de ces deux centres ?
— Ces centres font partie des mécanismes africains autonomes de lutte contre le terrorisme et de maintien de la paix. Si l’Egypte héberge ces deux centres c’est parce qu’elle désire renforcer son rôle africain en gérant de nouveaux dossiers vitaux et indispensables qui vont de pair avec les besoins des pays africains, notamment ceux qui souffrent de conflits.
— Comment évaluez-vous le rôle égyptien dans le dossier de la lutte contre les organisations terroristes en Afrique ?
— L’Egypte joue un rôle pionnier dans la lutte contre le terrorisme en Afrique en se basant sur la coopération régionale africaine. L’Egypte s’investit dans le soutien accordé aux opérations de lutte contre le terrorisme. L’Egypte a également tenté de rendre plus active la coopération entre les pays africains dans les domaines du soutien aux armées africaines et du renforcement des capacités des institutions sécuritaires. Un fait qui accroît leurs capacités de lutte contre le terrorisme.
— L’Afrique souffre également d’un problème de réfugiés et de migrants. Quelle est l’ampleur de ce problème ?
— Le continent africain souffre d’un problème de déplacés internes et d’un problème de réfugiés. Cependant, les conflits persistants, le terrorisme et les problèmes de changement climatique ont largement augmenté le nombre de réfugiés. Les pays africains accueillent le plus grand nombre de réfugiés. Le problème est que les réfugiés augmentent la pression sur les budgets des pays hôtes. L’Union africaine et la Coopération économique africaine peuvent apporter un soutien à ces pays pour les aider à relever le défi.
— Le défi du coronavirus figure à l’ordre du jour du forum. Quelles sont ses répercussions sur les pays du continent africain ?
— Il est vrai que le continent africain n’a pas connu de taux élevés de Covid-19, mais les politiques de certains pays ont été désastreuses pour les personnes qui dépendent du travail irrégulier. Les politiques de confinement ont largement affecté les sociétés pauvres du continent africain.
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