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Cet or qui a ébloui les Anciens Egyptiens

Amira Samir, Dimanche, 14 février 2021

L'Egypte pharaonique regorgeait de gisements d'or. Le métal précieux y avait une valeur tant marchande que religieuse et symbolique.

Cet or qui a ébloui les Anciens Egyptiens
Le masque en or massif de Toutankhamon est le plus célèbre objet en or de l’ère pharaonique.

L’or jouait un rôle appréciable dans la civilisation pharaonique. A l’époque, l’Egypte était dotée de nombreux gisements d’or. Les Egyptiens de l’Antiquité ont été les premiers à tirer l’or du Nil et à exploiter des gisements à ciel ouvert. Les Egyptiens ont aussi créé les premières mines, il y a de cela 5000 ans, en construisant des galeries à des dizaines de mètres de profondeur.

De par sa couleur et sa brillance, l’or réunit toutes les qualités : richesse, éternité. Il avait une valeur marchande, religieuse et symbolique. Dans une société qui ignorait la monnaie et pratiquait le troc, l’or possédait une valeur marchande nécessaire au commerce.

Loin d’être de simples objets de prestige, les joyaux en or avaient également une valeur hautement symbolique. L’or était notamment un symbole de puissance. Le métal jaune s’échangeait selon son poids et non selon le travail des orfèvres. Et par la pérennité de sa structure, il revêt un caractère « éternel ». L’or était un élément primordial dans la philosophie des Egyptiens de l’Antiquité soucieux de leur éternité. Ils avaient une conception de l’au-delà plutôt optimiste. Pour eux, la perception de la vie après la mort était identique à celle de la vie terrestre. C’est ainsi que les Egyptiens étaient enterrés avec des bijoux, marqueurs de leur rang social et politique.

Portés par les hommes comme par les femmes, l’orfèvrerie et les bijoux étaient produits avec des matériaux précieux et des techniques élaborées. Ils étaient des attributs du pouvoir réservés à une élite, et en premier lieu aux idoles. Selon les spécialistes, l’or était considéré comme la chair des dieux dans la mythologie égyptienne, et il avait une dimension cosmique en parant et en ornant les défunts. Les minéraux étaient une émanation des dieux et avaient un rôle protecteur.

Amulettes et masques mortuaires

Ainsi, les tombes des Egyptiens de l’Antiquité renfermaient des amulettes en or. Les pharaons les plus puissants, comme Toutankhamon et Ramsès, ont été enterrés avec des masques mortuaires en or et autres parures. Ces tombes renfermaient aussi beaucoup d’objets fabriqués en or. Les pièces d’orfèvrerie rares et prestigieuses ont été découvertes dans les tombes royales et princières. Les archéologues ont mis au jour des parures, des bijoux, des couronnes, des masques funéraires, des statues, des meubles ou encore des sarcophages en or. Ils ont aussi découvert des bracelets, des colliers, des bagues, des amulettes, des diadèmes, des boucles d’oreilles, ainsi que des masques et des vases en or et en perles rugueuses. Ces joyaux rares et majestueux fabriqués en or se trouvent aujourd’hui dans les grands musées du Caire, mais aussi du monde entier.

Le masque en or massif de Toutankhamon est le plus célèbre objet des pharaons d’Egypte. En fait, le tombeau du jeune pharaon est le seul de l’Egypte Ancienne à avoir livré un grand nombre de trésors en or, puisque les innombrables autres tombeaux de pharaons et notables mis au jour avaient été pillés au fil des millénaires.

La civilisation pharaonique est l’une des plus anciennes à avoir mis au point des techniques pour extraire et isoler le métal précieux. Dès le IIIe millénaire av. J.-C., les Egyptiens maîtrisaient la production de l’or, des métaux précieux et des pierres fines. Selon les inscriptions, la Basse-Nubie livrait, à elle seule, 250kg d’or par an au temple de Karnak, sous le règne de Thoutmosis III.

« En Egypte, l’or pur est comme la poussière du chemin… il faut que tu m’envoies la même quantité d’or que ton père », écrivait un prince oriental au pharaon vers 1350 av. J.-C. Les souverains des régions conquises avaient pour habitude de déposer au pied du pharaon lingots, grands sacs de poudre d’or et de bijoux, en gage d’allégeance. Les inscriptions détaillées sur les murs des temples s’attachent à montrer toutes les filières de production de l’or du modeste mineur au pharaon en passant par les joailliers fabricants de bijoux.

L’orfèvrerie a atteint sa perfection dans la finesse et l’élégance en Egypte Ancienne qui nous a légué une grande richesse en or.

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