Quatre universités privées à but non lucratif ouvrent leurs portes cette année en Egypte.
Face aux défis du Covid-19, les universités égyptiennes lancent un projet ambitieux basé sur un système hybride entre l’enseignement classique, en présentiel, et l’enseignement à distance. Un système qualifié par des spécialistes à l’étranger comme «
le nouveau modèle traditionnel de l’enseignement », comme l’a déclaré le ministre de l’Enseignement supérieur, Khaled Abdel-Ghaffar. Au cours de ce mois de septembre, les universités ont commencé l’évaluation de leur infrastructure électronique pour le lancement des cours en ligne et la mise en place des centres d’examens électroniques, de sorte que les universités soient entièrement équipées au cours de ce mois. Parallèlement, devront s’achever durant septembre les contrats avec la Compagnie égyptienne de télécommunications pour présenter les services de liens et d’Internet. Le corps enseignant entreprend également la préparation du contenu scientifique tout en déterminant les parties soumises à l’enseignement en présentiel et celles à l’enseignement à distance, tout en déterminant les notes de chaque matière et la méthode d’évaluation, de sorte que les étudiants sachent parfaitement ce qu’ils doivent assimiler dans les deux systèmes. Le corps enseignant se doit également de commencer l’enregistrement des cours pour être placé sur les plateformes électroniques à l’horaire de chaque cours. Ils préparent également les sources scientifiques locales et internationales sur Internet comme le site de la Banque égyptienne de la connaissance, tout en préservant les droits de propriété intellectuelle des vidéos, des photos et des textes utilisés dans les curriculums.
Profiter des expériences de l’année dernière
« Ce système n’est pas nouveau. Il y avait une tendance au sein des universités à se tourner vers le système de l’enseignement électronique (e-learning). La nouveauté maintenant réside dans le fait que toutes les universités travaillent à entière capacité pour appliquer ce système. Le corps enseignant lui-même a acquis de l’expérience dans ce domaine au cours du second semestre de l’année universitaire précédente. Les universités ont appliqué l’enseignement à distance depuis le mois de mars et jusqu’à la mi-septembre au cours de ce second terme universitaire », explique Dr Mona Abdel-Ati, professeure à l’Université de Kafr Al-Cheikh et députée au Conseil des députés. Et d’ajouter : « Le corps enseignant a acquis une grande expérience et a écouté les remarques positives et négatives des étudiants pour présenter cette année le meilleur modèle et éviter les défauts. Il y a également une tendance à adopter le système d’examens électroniques. Ce qui réduira considérablement le nombre des étudiants dans les universités au cours des périodes des examens ».
Selon ce système, le taux de présence des étudiants des universités scientifiques pratiques atteindra entre 60 et 70 % et l’enseignement à distance entre 30 et 40 % et le taux de présence des étudiants des universités théoriques et littéraires entre 50 et 60 % et l’enseignement à distance entre 40 et 50 %, selon chaque curriculum. De plus, les étudiants seront répartis en petits groupes de 50 étudiants au maximum dans les facultés pratiques et 100 dans les facultés théoriques. « Il y aura une grande flexibilité dans l’application de ce système selon les conditions de chaque université et faculté » a dit Khaled Abdel-Ghaffar.
Dans l’objectif de réduire au maximum le nombre d’étudiants présents sur le campus, l’enseignement sera réparti sur tous les jours de la semaine, sauf le vendredi, de 8h à 18h, de sorte que l’emploi de temps des étudiants du secteur médical, des facultés d’ingénierie et des facultés pratiques soit réparti sur trois jours de la semaine : samedi, lundi et mercredi ou dimanche, mardi et jeudi ; et les facultés théoriques deux jours : samedi et mardi, dimanche et mercredi ou lundi et jeudi. Selon Mona Abdel-Ati, « l’application de l’enseignement hybride au sein des universités sera beaucoup plus facile que dans les écoles à cause de la nature des étudiants universitaires qui maîtrisent parfaitement les outils de la technologie moderne ».
Cependant, le plus grand défi comme l’explique Dr Mahmoud Salama, expert pédagogique, sera « comment vont se passer les examens dans les facultés pratiques ? En effet, l’année dernière, les étudiants des facultés pratiques comme ceux des facultés théoriques ont présenté des comptes rendus en guise d’examens alors que pour évaluer les étudiants dans les matières pratiques, il est indispensable d’effectuer des examens pratiques ». Dans ce contexte, le ministre de l’Enseignement supérieur, Khaled Abdel-Ghaffar, a accrédité en début de mois l’ensemble des mesures préventives qui devront être appliquées dans les universités au cours de cette année universitaire. Toutes les activités sociales estudiantines comme les concours sportifs, les spectacles, les excursions seront complètement annulées. Les locaux des universités seront quotidiennement nettoyés et désinfectés.
De nouvelles universités
Une autre nouveauté cette année, pour la première fois, quatre universités privées à but non lucratif, à vocation technologique et scientifique et qui seront affiliées à des universités publiques, ouvrent 6leurs portes en Egypte. L’Université du Roi Salman qui accueillera les étudiants dans ses trois branches dans le Sinaï à Al-Tor, à Charm Al-Cheikh et à Ras Sedr et qui présentera 54 programmes d’enseignement, l’Université d’Al-Alamein à Al-Alamein Al-Guédida dans le gouvernorat de Matrouh avec 43 programmes, l’Université d’Al-Galala dans le gouvernorat de Suez avec 66 programmes, l’Université d’Al-Mansoura Al-Guédida dans le gouvernorat de Daqahliya avec 28 programmes. L’objectif étant de peupler ces nouvelles villes et d’assurer un siège à tous les étudiants égyptiens ainsi qu’une diversité de l’enseignement universitaire appropriée à toutes les tranches de la société. Pour intégrer ces universités, les étudiants doivent remplir les conditions requises par chaque université vu que celles-ci ont établi des homologations avec des universités étrangères. Le minimum requis pour chaque faculté sera inférieur de 5 % à la faculté gouvernementale similaire. Par exemple, les facultés de médecine accepteront les étudiants avec un pourcentage de 90 %, les facultés de dentisterie 85 %, les écoles de polytechnique 75 %, etc.
Dix nouvelles universités seront encore créées. En effet, le président de la République a donné, début septembre, le feu vert pour la création de dix nouvelles universités privées à but non lucratif au niveau des gouvernorats de la République, qui se spécialisent dans les sciences technologiques modernes et les spécialisations scientifiques développées et qui concluent des homologations avec les universités internationales au classement mondial avancé. « Ces universités permettent une expansion dans de nombreux domaines, notamment les domaines qui souffrent de pénurie comme le domaine médical », précise Mona Abdel-Ati. Pour sa part, Mahmoud Salama pense que « les universités privées à but non lucratif viendront freiner l’exagération des frais des universités privées et internationales, car elles présenteront un enseignement concurrentiel, étant donné qu’il s’agit d’universités à but non lucratif ; c’est-à-dire que chaque sou sera investi dans le processus éducatif. De plus, la majorité d’entre elles présenteront un double diplôme local et international. Ce qui permettra aux diplômés de conquérir les marchés du travail en Egypte mais aussi à l’étranger ».
Lien court: