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Un contexte favorable

Amani Gamal El Din, Mercredi, 09 septembre 2020

La conjoncture mondiale et la nouvelle loi de l’investissement jouent en faveur de l’industrie égyptienne du textile. Explications.

Les évolutions sur la scène mondiale ont transformé, au profit de l’Egypte, la carte des industries requérant une main-d’oeuvre abondante comme le textile et celle des chaînes d’approvisionnement mondiales, affirme Mohamad Chadi, chercheur et économiste auprès du Centre égyptien des études stratégiques. La crise du Covid-19 a entraîné des distorsions au niveau des chaînes mondiales d’approvisionnement, car les importateurs en Europe veulent aujourd’hui diversifier les sources d’approvisionnement et de production. Ils ont commencé à sortir de la Chine pour s’intéresser à des pays tels le Bangladesh, l’Inde et l’Egypte. Deuxièmement, une pression est exercée par les Etats-Unis sur la Chine pour réduire les exportations chinoises. Par conséquent, la Chine a commencé à transférer les industries qui ne dépendent pas beaucoup de la technologie et qui se caractérisent par une main-d’oeuvre abondante vers les pays du Moyen-Orient comme l’Egypte. L’objectif pour Pékin est d’exporter ses produits à travers ces pays vers l’Europe ou les Etats-Unis. « C’est ce que nous appelons la délocalisation de la production. L’objectif est de garder un volume adéquat de flux en devises étrangères et de maintenir ces industries. La position de l’Egypte et sa proximité des deux continents aidera la Chine à maintenir ses opérations avec flexibilité », analyse Chadi.

Et ce, au moment où l’Egypte développe ses infrastructures et fait de son mieux pour attribuer dans les meilleures conditions les terrains destinés à l’usage industriel.

La Chine a bénéficié en Egypte des primes accordées aux investisseurs par la loi de l’investissement de 2017 sous forme d’exonérations des frais d’enregistrement des contrats d’établissement des entreprises. Ajoutons à cela les facilités de crédits sur 5 ans à compter de la date d’enregistrement. D’autres stimulus douaniers et fiscaux sont prévus sous forme d’exonérations fiscales à hauteur de 30 % pour les projets de la catégorie B, qui regroupe une palette diversifiée de projets dont ceux du textile.

La compagnie chinoise Man Ky, qui travaille dans ce domaine depuis 10 décennies, a mis sur pied en Egypte un cluster composé de 114 usines et fabriques dont 55 sont opérationnelles. La cité est située à la ville de Sadate et s’étend sur 3,1 millions de m2. « La cité est la plus grande au Moyen-Orient, et le capital issu de cet investissement étranger est de 2,2 milliards de dollars, à 87 % étranger et 13 % égyptien », explique Chadi. Le cluster offre 116 000 emplois et sa production annuelle devrait atteindre 9 milliards de dollars.

Un autre projet est en voie d’accomplissement. Il s’agit de la région industrielle chinoise à l’Est du Canal de Suez, qui fait partie de la région économique du Canal de Suez, et qui sera dédiée au textile et à d’autres productions comme les fibres optiques. « Ces usines ont commencé à porter leur fruit et à exporter vers l’Europe. Mais, les chiffres ne sont pas encore disponibles », explique Chadi.

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