
La ministre de la Santé, Hala Zayed, en Italie en compagnie d'une délégation des forces armées pour soutenir les Italiens dans la crise du Covid-19.
Alors que le Covid-19 gagne du terrain dans le monde, Le Caire multiplie les initiatives sur le plan international pour faire face aux répercussions de la pandémie. « Nous sommes prêts à fournir notre soutien à tous les peuples dans ces circonstances difficiles. Nous sommes dans une épreuve difficile qui rappelle l’importance des valeurs de coopération et de solidarité humaine », a écrit samedi le président Abdel-Fattah Al-Sissi sur son compte Twitter. Par ailleurs, lors d’un appel téléphonique, le président Sissi a évoqué, dimanche 5 avril, avec son homologue français, Emmanuel Macron, les efforts conjoints pour lutter contre le coronavirus, a indiqué Bassam Radi, porte-parole de la présidence. D’ailleurs, vendredi, lors d’un entretien téléphonique avec le premier ministre italien, Giuseppe Conte, le président Sissi a déclaré qu’il était prêt à aider Rome à lutter contre le coronavirus. Conte a exprimé pour sa part la volonté de son pays de renforcer la coopération égypto-italienne, dans le cadre des efforts internationaux.
La ministre de la Santé, Hala Zayed, accompagnée d’une délégation des forces armées, s’est rendue samedi en Italie, porteuse d’un message de solidarité du président Abdel-Fattah Al-Sissi au peuple et au gouvernement italiens. La ministre a livré de l’aide médicale à l’Italie pour aider le pays à faire face au coronavirus. « Les forces armées ont préparé deux avions militaires qui ont transporté vers l’Italie un grand nombre d’équipements médicaux, de tenues de protection et de produits désinfectants», a déclaré Bassam Radi. Un geste fort apprécié par le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, qui était à l’accueil de la ministre égyptienne. « J’exprime la profonde appréciation de mon pays au soutien et à l’aide fournies par l’Egypte », a déclaré Maio. Il y a deux semaines, l’Egypte avait fourni à l’Italie un million de masques médicaux. Elle avait également envoyé, le 27 mars, à la bande de Gaza une assistance médicale et humanitaire et fourni, début mars, à la Chine 10 tonnes de masques et de produits désinfectants. A cet égard, Chérif Ezzat, président de la branche des équipements médicaux à la Chambre d’industrie, a déclaré dimanche que les aides envoyées par l’Egypte à maints pays dont l’Italie, la Chine, et Gaza « n’affectent pas le marché local ». « Nous produisons en Egypte 2 millions et demi de masques par jour et la production est suffisante », a-t-il rassuré.
Une coopération indispensable
Soulignant l’importance de la visite de Hala Zayed en Italie, le député Magdi Morchid, membre de la commission de la santé au parlement, explique qu’elle intervient à un moment délicat pour l’Italie aussi bien que pour l’Egypte. « Au-delà du message de la solidarité, l’importance de cette visite réside dans l’échange des informations entre l’Egypte et l’Italie sur l’évolution de l’épidémie, ce qui permet à l’Egypte d’éviter les erreurs qui ont conduit la dégradation rapide de la situation en Italie. Rome tire, à son tour, la leçon de la gestion modèle de la crise par l’Egypte. Une coopération engagée également par Le Caire avec la Chine », explique Morchid. Pour rappel, début mars, la ministre de la Santé s’était rendue en Chine pour discuter de la lutte contre le virus. La Chine avait offert à l’Egypte 1 000 détecteurs de coronavirusainsi qu’un exemplaire dudocument médical définissant les mesures de précaution à adopter. « Ce document médical a permis à l’Egypte de tirer profit de l’expérience réussie de la Chine, épicentre de la pandémie, et d’adopter le bon protocole de traitement », explique le député Ayman Aboul-Ela, soulignant l’importance de la coopération avec des pays comme la Chine et l’Italie.
Soutenir l’Afrique
Outre l’Italie et la Chine, l’Egypte coopère avec l’Afrique pour faire face au coronavirus sur le continent noir. C’est dans ce contexte que s’est tenu, le 3 avril, un mini-sommet par vidéoconférence, qui a réuni le président Sissi, 10 dirigeants africains, le président français Emmanuel Macron et le directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il s’agissait de passer en revue les résultats du mini-sommet virtueldu 26 mars qui a réuni les membres du Bureau de l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union africaine. Lors de ce sommet, le président Sissi avait appelé à créer un fonds pour soutenir les efforts de lutte contre le coronavirus en Afrique. L’Egypte a en outre appelé les pays du G20 à étudier la possibilité de rééchelonner, reporter ou annuler les dettes des pays africains, afin d’alléger le fardeau qui pèse sur le continent. Il a été aussi décidé decréer un groupe de travail sous l’égide de l’Union africaine, chargé d’échanger les informations dans le domaine de la lutte contre la pandémie, et d’apporter un soutien financier au Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). Des mesures importantes comme l’estime le politologue Tareq Fahmi. « Même si le continent n’est pas encore fortement touché par la pandémie, les répercussions d’un éventuel débordement seraient catastrophiques pour l’Afrique. D’où l’importance du fonds proposé par le président Sissi », affirme Fahmi. Et de conclure: « L’Egypte, dont la gestion de la crise est jugée modèle, a pris les devants avec une diplomatie positive qui privilégie les intérêts communs » l
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