« Faire taire les armes: créer des conditions propices au développement de l’Afrique », tel est le slogan du 33e Sommet ordinaire de l’Assemblée de l’Union Africaine (UA) qui se tiendra les 9 et 10 février à Addis-Abeba, en Ethiopie.
En janvier 2017, l’UA avait adopté une feuille de route sur les mesures nécessaires à mettre en place pour faire taire les armes en Afrique à l’horizon 2020. Dans le cadre de cette initiative et partant du principe « des solutions africaines pour les crises africaines », l’Assemblée de l’UA procédera, lors de cette 33e session ordinaire, à un nouvel échange sur le dossier le plus important à l’ordre du jour, celui de la Libye.
Par ailleurs, deux autres sommets sont prévus dans les prochains jours pour examiner également ce dossier. Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA (CPS) se réunira les 8 et 9 février à Addis-Abeba, en Ethiopie. Les discussions seront consacrées à la situation sécuritaire dans la région du Sahel, aggravée par l’escalade militaire en Libye et la circulation incontrôlée des armes. D’ailleurs, une réunion du comité de haut niveau de l’UA sur la Libye se tient le 30 janvier à Brazzaville, au Congo. Après avoir été longtemps ignoré, ce comité s’est activé ces dernières semaines, suite à la Conférence de Berlin sur la Libye, le 6 janvier. Denis Sassou Nguesso, président congolais et président du comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, avait alors insisté pour que l’Afrique ne soit pas marginalisée dans la résolution de cette crise. « La Libye est un pays africain et les victimes du conflit libyen sont essentiellement en Afrique. Dès lors, toute stratégie de règlement de la crise libyenne tendant à marginaliser le continent africain pourrait se révéler complètement inefficace et contre-productive », avait déclaré le président congolais devant des diplomates africains et occidentaux. Des propos très explicites qui traduisent la frustration des Africains face à la mainmise des puissances occidentales sur ce dossier. La position géographique de la Libye et ses grandes réserves de pétrole et de gaz suscitent des conflits d’intérêts entre les puissances internationales, alors que les conséquences du chaos libyen se répercutent sur la région, et en premier lieu sur ses voisins directs d’Afrique du Nord. Après la décision prise par la Turquie d’envoyer des troupes en Libye, la situation y devient explosive. Selon des informations de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, la Turquie aurait envoyé 6 000 combattants syriens à Tripoli.
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