Samedi, 25 janvier 2025
Dossier > Dossier >

Déclaration de principe, l’ultime recours

Amira Samir, Mardi, 12 novembre 2019

L’accord-cadre signé en mars 2015 entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie est au coeur du nouveau cycle des négociations à Washington.

Signée le 23 mars 2015 par l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan, la Déclaration de principe, comprenant dix clauses, constitue le cadre juridique, politique et technique permettant de résoudre d’éventuels différends dans les négociations sur le barrage de la Renaissance. « Grâce au dialogue, nous sommes parvenus à conclure un accord préservant les intérêts de toutes les parties », avait déclaré le président égyptien, Abdel-Fattah Al-Sissi, après la signature de cette déclaration dans la capitale soudanaise, Khartoum. L’accord-cadre exige un consensus au sujet du barrage de la Renaissance entre les trois pays sur des bases d’égalité, de souveraineté et de bénéfice mutuel, et en tenant compte des besoins géographiques, hydriques, climatiques et socioéconomiques de l’Egypte, de l’Ethiopie et du Soudan. L’accord porte aussi sur le respect du droit international régissant les cours d’eau transfrontaliers. « L’importance de l’accord de principe de 2015 réside dans le fait qu’il constitue le premier document de l’époque moderne qui lie les trois pays à la gestion de l’eau du Nil », explique Hossam Moghazi, ancien ministre des Ressources hydriques et de l’Irrigation au moment de la signature de l’accord de Khartoum.

Au cours des 4 dernières années, les tergiversations ont été le mot d’ordre du côté éthiopien. Addis-Abeba n’a cessé d’entraver les négociations, notamment celles qui ont trait aux études relatives à l’impact environnemental, économique et social du barrage sur les pays en aval et ce, en violation du principe numéro 4 de l’accord-cadre. Les discussions butent à présent sur l’application du principe numéro 5 sur la coopération dans le remplissage et la gestion du barrage.

Celui-ci exige que les trois pays se mettent d’accord sur les règles de remplissage et de fonctionnement du barrage. L’Egypte souhaite un prolongement du nombre d’années de remplissage afin de ne pas diminuer de façon excessive le niveau des eaux provenant de l’affluent du Nil. Malgré ces désaccords, les trois protagonistes ont convenu à Washington que la clé de la solution résidait également dans ce document. En cas d’échec des négociations, les trois pays se sont mis d’accord à invoquer l’article 10 de la Déclaration de principe. Celui-ci donne le droit de recours à la médiation et à l’arbitrage pour régler le conflit. Et si ces efforts échouent, la même clause stipule le recours aux chefs d’Etat pour parvenir à une entente.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique