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Des paroles qui divisent

Mavie Maher, Mardi, 09 juillet 2013

En l’espace d’un an, une cinquantaine de discours ont été prononcés par le président déchu Mohamad Morsi accentuant les divisions entre les Egyptiens. En voici quelques extraits.

des paroles

« Mes amis, ma famille, ma tribu, mes enfants … Nous remercions Dieu pour ce moment historique. Sans le sang de nos martyrs, je ne serais pas devenu le premier président après la révolution avec toute cette joie partout dans le pays ... Je remercie les miens qui se sont dévoués pour l’Egypte », 24 juin 2012.

« Quand on parle des martyrs ... il faut remonter loin dans l’Histoire pour savoir que l’arbre de la liberté est arrosé depuis de longues années … les années 1920, 50 et 60 ... et que savez-vous des années 1960 (sur un ton moqueur en référence à l’époque nassérienne). Je vous assure que je déploierai tous les efforts nécessaires dès demain pour faire libérer le cheikh Omar Abdel-Rahman et les autres prisonniers qui l’accompagnent », 29 juin 2012.

« La déclaration constitutionnelle et mes décisions ne sont pas animées par une volonté de vengeance. Je ne veux pas avoir recours à des décisions exceptionnelles, mais je le ferai si les miens et mon pays en ont besoin. Nous devons procéder à une purge pour pouvoir poursuivre notre mission », 23 novembre 2012.

« Certains n’ont pas réalisé la différence entre le droit d’exprimer son opinion et le recours à la violence ... Je renouvelle mon appel à l’opposition pour participer à un dialogue national, qui est devenu une nécessité », 26 décembre 2012.

« J’ai tant annoncé que je ne veux pas prendre de décisions exceptionnelles ... Mais j’ai assuré aussi que je le ferais si je m’y trouvais forcé. Je le fais pour protéger le sang des Egyptiens. Je déclare l’état d’urgence à Suez, Ismaïliya et Port-Saïd pendant 30 jours et j’annonce un couvre-feu entre 16h et 21h », 27 janvier 2013.

« Je peux donner ma vie pour défendre la légitimité, parce que je veux protéger ce peuple et l’avenir de ses enfants. Il n’y a pas d’alternative à la légitimité, la légitimité constitutionnelle,

celle juridique et populaire qui ont conduit à l’élection d’un président civil pour la première fois. N’importe quelle décision contre la légitimité est, en fait, contre la volonté du peuple ... L’Egypte restera forte malgré ceux qui essaient de la tirer vers le passé », 3 juillet 2013.

Mohamad Morsi, un an de pouvoir

— 2012 —

30 juin : Mohamad Morsi, vainqueur des élections présidentielles (51,73 %) prête serment et succède à Hosni Moubarak, renversé en février 2011.

12 août : Morsi écarte les dirigeants de l’armée, dont le maréchal Hussein Tantaoui, ministre de la Défense, et annule les larges prérogatives politiques accordées aux militaires.

22 novembre : Morsi publie un décret présidentiel qui étend ses pouvoirs et les place au-dessus de tout contrôle judiciaire. Des manifestations éclatent, sont réprimées par les Frères musulmans et égénèrent en affrontements meurtriers.

30 novembre : Un projet de Constitution est adopté par la Commission constituante et boycotté par l’opposition.

8 décembre : Morsi accepte d’annuler le décret pour sortir de la crise, mais maintient le référendum sur le projet très controversé de la Constitution.

22 décembre : La Constitution défendue par les islamistes est approuvée à 64 %.

— 2013 —

24 janvier : Début d’une nouvelle vague de violences entre manifestants et policiers à la veille du deuxième anniversaire de la révolte qui a renversé Hosni Moubarak.

2 juin : La justice invalide le Sénat, qui assume le pouvoir législatif en l’absence de l’Assemblée, ainsi que la commission qui a rédigé la Constitution.

30 juin : Manifestations monstres contre le président, au Caire et dans de nombreuses autres villes.

3 juillet : Le ministre de la Défense et chef de l’armée, le général Abdel-Fattah Al-Sissi, entouré des principaux chefs religieux du pays et des représentants de l’opposition, annonce la destitution de Morsi. Il est remplacé par le président de la Haute Cour constitutionnelle. La Constitution est suspendue.

4 juillet : Le président de la Haute Cour constitutionnelle, Adly Mansour, prête serment et devient président par intérim.

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