Montet examine les sarcophages lors de la grande découverte de Tanis.
A la tête des missions archéologiques étrangères opérant en Egypte (au total 238), viennent les Français avec 49 missions dans les quatre coins du pays. Cette passion pour l’archéologie et le patrimoine égyptiens est présente depuis bien longtemps et a commencé à se concrétiser lors de l’Expédition de Bonaparte (1798). Les ruines de la ville de Tanis, mentionnée à plusieurs reprises dans la Bible, sont identifiées dès le début du XVIIIe siècle. Ce site situé au nord-est du pays fut visité en 1798 par les savants de Bonaparte, et pour la première fois décrit en détail. Depuis lors, l’intérêt à cette ville n’a pas cessé. Quelques fouilles limitées dans la première moitié du XIXe siècle donnèrent quelques belles statues, comme le grand sphinx de granit gardé actuellement au Musée du Louvre.
Le masque en or de Psousennès 1er.
C’est cependant à Auguste Mariette, fondateur du Service des antiquités de l’Egypte, qu’on doit le premier dégagement majeur du temple d’Amon (1860-1864). Il y mit au jour une quantité de magnifiques statues et reliefs, qui furent plus tard transportés au Musée égyptien du Caire. L’archéologue britannique William Flinders Petrie y fit également ses premières armes en 1884. Mais c’est à partir de 1929 qu’une mission française, dirigée par Pierre Montet, a pu se consacrer dans la durée à l’exploration systématique des temples d’Amon et de Mout. Montet découvre des monuments importants remontant à l’Ancien et au Moyen Empire, et les vestiges de la capitale des Hyksos. Il devient « l’homme de Tanis », en retrouvant d’ailleurs « la stèle de l’an 400 » jadis découverte par Mariette.
C’est à Montet que l’on doit l’extraordinaire découverte, entre 1939 et 1946, des tombeaux royaux et princiers des XXIe et XXIIe dynasties. En partie intactes, les sépultures livrèrent de riches trésors (sarcophages de pierre et d’argent, masques d’or, parures et vaisselle précieuse, etc.) que l’on peut également admirer au Musée du Caire.
Le masque du général Oundebaounded.
Bien que l’homme de Tanis soit mort à Paris, dans la nuit du 17 au 18 juin 1966, les travaux de la Mission Montet se poursuivent sous l’égide de la Mission Française des Fouilles de Tanis (MFFT), fondée en 1964 par Jean Yoyotte. Celle-ci consacre ses activités actuelles au réexamen méthodique des zones autrefois explorées, à la fouille de nouveaux secteurs, à l’étude globale du site et à la valorisation scientifique et patrimoniale des vestiges découverts.
Par ailleurs, à Paris, la MFFT a mis en place un vaste programme de numérisation intégrale des archives de la Mission Montet relatives à Tanis, dans la perspective de développer à terme une base de données en ligne (le projet des Archives Numériques de Tanis, ANT). Les photographies de la Mission Montet (plaques de verre, gélatines, tirages) ont ainsi pu être reconditionnées et numérisées en totalité. Dessins et plans de la mission Montet ont été ré-inventoriés, leur numérisation est en cours, de même que la saisie des métadonnées de l’ensemble de cette documentation .
Le masque d'Aménémopé.
Lien court: