Le siège de l'ENA à Strasbourg.
La naissance de l’école visait à mener une réforme administrative et à élaborer le statut de la fonction publique. C’est en 1991 que l’école déménage à Strasbourg. Grâce à des concours, elle assure la sélection objective et transparente ainsi que la formation des hauts fonctionnaires. Au fil des ans, les Enarques ont joué un rôle central dans la vie politique française. Quatre présidents dont Jacques Chirac, François Hollande et Emmanuel Macron, huit premiers ministres, de nombreux ministres et secrétaires d’Etat sont passés par cette prestigieuse école et ce, sans compter les diplomates, les préfets et les cadres supérieurs en France.
Depuis 1945, l’ENA a formé plus de 6500 élèves et depuis 1949, 3650 élèves étrangers.
Pour sélectionner ces élèves, l’ENA organise trois concours. Le premier est externe accessible à tous les candidats titulaires d’un diplôme. Un deuxième concours est ouvert aux candidats possédant au moins huit ans d’expérience professionnelle en dehors de la fonction publique. Et un troisième concours international ouvert aux candidats étrangers. Et même si ce système de concours est le seul garant d’un recrutement impartial et fondé sur le mérite, il est actuellement critiqué.
Jouissant d’un certain prestige, l’ENA est de plus en plus associée à l’élitisme. On dit qu’elle est devenue le symbole d’une nouvelle aristocratie, qui serait déconnectée de la réalité. Aujourd’hui, le président Macron appelle à une réforme de l’ENA qui, d’après lui, doit refléter plus de diversité sociale et de parité permettant aux élèves issus des classes populaires d’y accéder. En fait, depuis sa création, l’ENA a fait l’objet de plusieurs réformes. Le président Mitterrand avait ouvert un troisième concours, qui permet aux membres des syndicats et des entreprises du secteur privé, qui désirent occuper des postes dans la haute fonction publique, de se présenter. Pour plus de diversité, les concours étaient également ouverts aux habitants de toute la France, et non seulement de Paris.
Le débat actuel concerne le pourcentage très faible des étudiants issus des classes populaires et qui, d’après le président Macron, ne sont pas suffisamment représentés.
Selon lui, l’administration française doit être une image de la population. Il faut donc réfléchir, élargir, et diversifier les origines sociales et géographiques de l’ENA française .
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