D’abord, il y a la fascination des momies: le fait d’être épris des mystères des cadavres ambulants, préservant leur beauté au fil des ans. Ensuite, il y a la fascination des hiéroglyphes. Car, rappelle-t-on, l’égyptologie est née avec les premiers décryptages d’hiéroglyphes par Champollion en 1822, permettant de déchiffrer les secrets de la civilisation de l’Egypte Ancienne. Une discipline naît, et se trouve une identité propre, entre science, histoire et histoire de l’art.
Après la fascination des momies et des hiéroglyphes, il y a le troisième volet de cette passion : le Canal de Suez. Celui-ci mobilise les hommes du XIXe siècle, avant même sa construction ou son ouverture à la navigation en 1869, dont on célèbre actuellement les 150 ans. L’opéra Aïda de Verdi (1870), même s’il n’a pas été joué pendant l’inauguration du canal comme prévu, a consacré le goût pharaonique en musique avec ses somptueuses mises en scène.
Durant le XIXe siècle toujours, l’évolution politique, militaire et économique de l’Egypte, et sa place sur le marché mondial, fondée sur la culture du coton, favorisent le développement de l’ingérence étrangère en Egypte, notamment au niveau culturel. Le moment n’est plus opportun à une expédition comme celle de Bonaparte ou à une croisade comme celle de Louis IX. Le contexte géopolitique est assez confus et les jeux de pouvoir au sein de l’espace proche-oriental sont complexes.
Au début du XXe siècle, on adopte une politique basée sur le développement des relations commerciales qui valorisent les avantages comparatifs des pays et sur l'aspect culturel. Aujourd’hui, l'Egypte compte près de 11 filières francophones, qui regroupent 2000 Egyptiens. De plus, 2500 étudiants égyptiens sont en train de poursuivre un cursus universitaire en France.
Au cinéma, les coproductions entre les deux pays font monnaie courante. Et en littérature, l’antiquité égyptienne continue à occuper les rayons des librairies, avec plusieurs oeuvres, dont les volumes de Christian Jacq, qui narrent de façon romancée les destinées exceptionnelles des pharaons. Les histoires d’amours impossibles et de malédictions font toujours frémir des générations de spectateurs français.
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