Au nouveau siège, tout est bien organisé et modernisé. (Photo : Mohamed Adel)
« Ici, c’est autre chose. Rien à voir avec ce que j’étais obligé d’endurer à chaque fois que je me rendais au Mogammae pour renouveler ma carte de séjour », se réjouit M. Michel Galloux, un Français résidant en Egypte depuis plus de 20 ans, décrivant l’ambiance dans le nouveau bâtiment qui abrite le département des passeports, de l’immigration et de la nationalité, qui a été transféré depuis le Ier juillet à Abbassiya. « Je n’ai pas fait la queue pendant de longues heures pour obtenir le renouvellement de mon titre de séjour. Au nouveau siège, tout est bien organisé et modernisé. Je prends un numéro et j’attends mon tour assis confortablement dans une pièce climatisée. Une chose indispensable dans cette vague de chaleur torride, surtout que le visiteur qui arrive par métro doit marcher une certaine distance sous le soleil », ajoute-t-il. En effet, le ministère de l’Intérieur a voulu grouper sous un même toit les différents services du département des passeports, de l’immigration et de la nationalité, pour répondre, d’une part, aux appels à vider le bâtiment de Mogammae Al-Tahrir et, d’autre part, « pour offrir des services complémentaires et sécurisés aux Egyptiens comme aux étrangers en un seul lieu », comme le dévoile le communiqué publié par le département des relations publiques et des médias.
Occupant une superficie de 40 000 m2, ce nouveau bâtiment se compose de 7 étages. Devant la porte d’entrée principale, une forte présence d’Africains était remarquable. Dans la salle de réception, une personne trilingue accueille le visiteur pour le guider vers quel étage il faut s’orienter.
Les 7 étages de l’édifice sont répartis entre les différentes nationalités et les différents types de séjours.
Le bâtiment est doté d’escalators et d’ascenseurs. Le premier étage est consacré aux nationalités arabes, avec notamment un côté réservé aux Syriens et aux Palestiniens, un autre aux Iraqiens et aux Yéménites. A chaque côté de la salle se trouve un grand écran sur lequel est diffusé les règlements et les différents documents exigés pour les différents types de séjour. L'un des 20 guichets qui s’allongent tout au long de la salle est destiné aux handicapés et aux personnes âgées.
Les horaires du travail appliqués au nouveau bâtiment ont été prolongés dès 9h jusqu’à 15h. « Ce prolongement me donne le temps de tout faire en une journée. Alors qu’au Mogammae, cela pouvait traîner plusieurs jours et il fallait arriver très tôt, vu que ses portes fermaient à 13h », dit un jeune Africain.
Le e-visa, une nouveauté
Des facilités, mais aussi des nouveautés. De nombreux nouveaux services numériques sont offerts. « Pour la première fois, le département délivre une carte intelligente destinée aux étrangers résidents en Egypte, afin de leur faciliter toutes formalités avec les institutions gouvernementales et privées. Et ce, dans le but de promouvoir le tourisme et d’encourager les investissements étrangers », dit le communiqué. Le département des passeports vient aussi de lancer un site électronique en 8 langues connu sous le nom de « Visa électronique ». Ce site permet aux citoyens de 46 pays d’obtenir le visa directement en ligne, dont ceux de l’Union européenne, des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie, du Japon et de la Corée du Sud. Les citoyens de ces pays jouissent du privilège du « On Visa Arrival », un visa qu’ils peuvent obtenir à leur arrivée en Egypte.
Autre nouveauté : ce nouveau bâtiment abrite le plus grand centre de gestion d’informations lié aux différents aéroports et ports.
Des avantages, mais …
En dépit de tous ces avantages, certaines personnes regrettent l’ancien siège situé au Mogammae en plein centre-ville. C’est avec nostalgie que M. Mohamad Nawwar, président de la radio égyptienne, se souvient de ces moments passés à l’ancien bureau du département des passeports à Mogammae Al-Tahrir. « Ce que je regrette tant, c’est l’esprit du lieu. Un esprit que je n’ai pas encore pu découvrir ici », dit le chef de la radio égyptienne. D’autres regrettent l’accessibilité des moyens de transport en destination de Tahrir. Car le Mogammae se trouve au plein centre-ville et est davantage accessible par les transports publics. « En revanche, pour se rendre à Abbassiya, je dois prendre des moyens de transport qui me déposent loin du bâtiment, et je dois marcher une bonne distance sous cette chaleur torride. Ce qui est encombrant », explique M. Galloux. Quant aux visiteurs véhiculés, leur casse-tête est le même, à Tahrir comme à Abbassiya : où garer ?
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