La connexion entre le Sinaï et les villes du Canal contribuera à la promotion du tourisme religieux.
« Relier le Sinaï aux villes du Canal, Ismaïliya, Port-Saïd et Suez, à travers les quatre tunnels du Canal de Suez, contribuera certainement à promouvoir le tourisme et à développer les sites archéologiques dans la péninsule », explique Abdel-Rahim Rihan, directeur général de la recherche et des études archéologiques de la région de Sinaï auprès du ministère des Antiquités. En effet, les projets de développement du Sinaï, notamment ceux des infrastructures, font partie d’un ambitieux plan de promotion touristique qui vise à rendre la région à la hauteur des grandes villes touristiques mondiales. Car les villes du Canal et du Sinaï possèdent des atouts touristiques uniques et variés : archéologique, religieux, thérapeutique et balnéaire.
La péninsule du Sinaï est d’abord considérée un lieu hautement spirituel qui abrite les anciens itinéraires de pèlerinage. « Cette connexion entre le Sinaï et les villes du canal contribuera à promouvoir en premier lieu le tourisme religieux représenté par les parcours spirituels comme celui de la Sainte Famille au nord du Sinaï, le voyage saint des chrétiens à Jérusalem à travers le Sinaï depuis le IVe siècle, et l’ancienne route des pèlerins égyptiens menant du centre du Sinaï à La Mecque », explique Rihan.
Al-Qalzam (Suez) était une station importante sur l’ancien chemin de pèlerinage de La Mecque via le centre du Sinaï. Elle renferme, entre autres, la forteresse de Ajroud, ainsi que le port principal de l’Egypte pour transporter les convois de pèlerins à travers le golfe de Suez passant par l’ancien port de la ville Al-Tor, puis vers Jeddah en Arabie saoudite. La région renferme également la voie qui transfère les chrétiens dans leur voyage sacré à travers le Sinaï vers Jérusalem.
Suez possède aussi des monuments rares tels que le palais Mohamad Ali, la plus ancienne cour de la charia en Egypte établie en 1868 et le musée de Suez. Quant à la ville de Port-Saïd, c’est un musée en plein air comprenant un assemblage des plus beaux styles architecturaux des pays méditerranéens, créé par des architectes français, italiens, anglais et grecs. Parmi ses nombreux vestiges, citons la base de la statue de De Lesseps, le bâtiment de l’autorité du Canal de Suez, le musée national de Port-Saïd, le musée de la Guerre de Port-Saïd, le musée d’art moderne Nasr et l’ancienne tour Port-Saïd, premier bâtiment en béton au monde, construit en 1869. Parallèlement, le projet du Canal de Suez contribuera à la restauration des sites archéologiques remontant à des époques différentes. Les musées, notamment du site de Oyoune Moussa, font également l’objet d’une majeure rénovation.
Des destinations à découvrir ou à redécouvrir
« Le Sinaï possède de nombreuses nouvelles attractions touristiques qui n’ont pas encore été découvertes par les touristes, notamment dans ses réserves naturelles à Sainte-Catherine et à Noweibaa. Le gouvernement égyptien porte un grand intérêt au développement de l’efficacité des infrastructures pour attirer les touristes », a déclaré la ministre du Tourisme, Rania Al-Machat. Le Sinaï possède aussi un potentiel très distingué du tourisme thérapeutique. Le développement de ces sites, tels que ceux d’herbes médicinales du Sinaï et de zones de bains à soufre telles que les Bains de pharaon, Hammam Moussa et White Sands contribuera aussi au développement des sites de l’écotourisme dans les uniques réserves naturelles du Sinaï, citons Sainte-Catherine, Nabq, Ras Mohamad, Abou-Jalum et Taba ainsi que les marais côtiers. Ces réserves naturelles sont enrichies par les rares et les plus beaux récifs coralliens, plantes médicinales et attirantes des oiseaux migrateurs.
Le développement des infrastructures donnera sûrement « un bon coup de pouce » au tourisme dans toute la région, conclut Rihan.
Lien court: