
Le programme a fourni une aide financière à plus de 5 630 villages dans différents gouvernorats.
« 100 000 nouvelles familles vont rejoindre le programme d’aide et d’allocation Takafol wa Karama à partir du 1er juillet ». Cette mesure figure parmi les décisions prises le 30 mars et qui visent à étendre la protection sociale. Ce nombre s’ajoute à quelque 2,5 millions de familles qui bénéficient actuellement de ce programme. Ce rajout coûtera à l’Etat 1 milliard de L.E. Lancé en 2015 par le ministère de la Solidarité sociale et parrainé par la Banque mondiale, le programme Takafol wa Karama est financé aujourd’hui à 100 % par le gouvernement. L’objectif de ce programme d’aide est de renforcer le « capital humain » de la génération à venir et de lui permettre de sortir de la pauvreté. Il est appliqué dans 8 gouvernorats, notamment en Haute-Egypte, où le taux de pauvreté est élevé ainsi qu’au Caire et à Guiza.
Selon les chiffres du ministère de la Solidarité sociale, 2,5 millions de familles, soit environ 9,4 millions de personnes, représentant 10 % de la population, ont bénéficié des aides financières offertes par ce programme. Takafol, le premier axe du programme, consiste à fournir « un soutien conditionnel » aux familles en besoin, afin de réduire le taux de pauvreté et d'encourager les familles pauvres à maintenir leurs enfants dans les cycles scolaires. Karama, deuxième axe, vise à aider les personnes âgées sans revenus, les handicapés, les orphelins et les femmes divorcées. Pour bénéficier de l’aide de Takafol, les familles doivent s’engager à scolariser à 80 % leurs enfants âgés de 6 à 18 ans, aller aux visites médicales régulières (les mères et les enfants de moins de 6 ans) et suivre des séances de sensibilisation à la nutrition. Ces séances aident à promouvoir de meilleures habitudes alimentaires des enfants, des vaccinations régulières et des soins prénatals et postnatals pour les femmes. Chaque famille reçoit une aide de 325 L.E. par mois en plus d’un soutien supplémentaire de 60 L.E. pour chaque enfant âgé de 0 à 6 ans, 80 L.E. pour chaque élève en primaire, 100 L.E. pour ceux à l’école préparatoire et 140 L.E. pour les élèves en secondaire. Le programme couvre au maximum 3 enfants par famille. Le nombre de familles enregistrées à Takafol atteint 1 962 785.
Selon Névine Al-Kabbaj, ministre adjointe de la Solidarité sociale, le ministère a fourni une aide financière à plus de 5 630 villages dans différents gouvernorats d’Egypte, pour un total de plus de 26 milliards d’euros.
Soutien aux plus vulnérables
Le programme du Karama offre des pensions non conditionnelles aux citoyens pauvres et âgés de plus de 65 ans, aux personnes souffrant de handicaps et de maladies graves et aux orphelins. Ces citoyens vulnérables reçoivent une pension mensuelle de 350 L.E. sans « conditions ». 306 016 familles bénéficient du programme Karama. Parmi le nombre de bénéficiaires 52 338 (17 %) personnes âgées, 252 338 (82 %) personnes handicapées et 1 668 (1 %) personnes âgées et handicapées. Principalement, c’est le ministère de la Solidarité sociale qui gère le programme dans son ensemble et en détermine les bénéficiaires. Le ministère de l’Education nationale surveille l’assiduité des enfants scolarisés de ces familles. Et c’est le ministère des Finances qui détermine le budget. Le rôle de certains organismes internationaux, comme la Banque mondiale, le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (l’Unicef) et le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), se limite à suivre la mise en oeuvre du programme. « L’Etat est responsable du soutien monétaire aux pauvres. Le budget du programme est inclus dans le budget de l’Etat, reflétant ainsi la volonté du gouvernement de donner la priorité aux personnes défavorisées et son intérêt à investir dans les générations futures, en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la nutrition des enfants », assure Ghada Wali, ministre de la Solidarité sociale.
Pour Manal Al-Tibi, membre d’une ONG oeuvrant dans la lutte contre la pauvreté, le défi à relever par le gouvernement dans la période à venir est de chercher à accroître l’efficacité de ce programme et de passer de la « protection » à la « production », et ce, en aidant les bénéficiaires à créer leurs propres moyens de subsistance durables.
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