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L’Onu dénonce en vain les agissements israéliens

Amira Samir, Mardi, 05 mars 2019

Plusieurs rapports publiés récemment par l’Onu dénoncent une escalade des attaques israéliennes dans les territoires palestiniens occupés. Dans les affrontements à Gaza, notamment débutés en mars 2018, Israël est accusé d’avoir commis des crimes de guerre.

« La réponse d’Israël aux manifestations à Gaza en 2018 pourrait constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité ». C’est ce que vient de dénoncer, le 28 février, le rapport publié par l’Onu sur les attaques israéliennes contre « les marches du retour », manifestations qui ont lieu dans la bande de Gaza depuis 30 mars 2018. Et d’ajouter : « Israël doit lever immédiatement le blocus de la bande de Gaza ». Selon la commission d’enquête mandatée par le Conseil des droits de l’homme, l’UNHRC, « les soldats israéliens ont visé des civils, dont des enfants », alors que « les manifestations étaient de nature civile, avec des objectifs politiques clairement énoncés », souligne le rapport. Plus de 250 citoyens palestiniens, dont des femmes, des enfants, des journalistes et des secouristes, ont été tués par l’armée israélienne depuis le 30 mars 2018, la grande majorité le long de la fron­tière, et les autres dans des frappes israéliennes en représailles à des actes venus de l’enclave. Le rapport précise également que 6 106 personnes ont été blessées avec des balles réelles. Israël a vite dénoncé ce rapport qui intervient au moment où le premier ministre, Benyamin Netanyahu, est déjà accusé dans trois affaires de corruption à quelques semaines des élections. Par ailleurs, l’Autorité palestinienne et le Hamas ont salué ce rapport. « Ce texte confirme ce que nous avons toujours dit, à savoir qu’Israël commet des crimes de guerre contre notre peuple dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem », a fait savoir l’Autorité palesti­nienne, selon l’agence officielle Wafa, et de réclamer « que la Cour pénale internationale ouvre immédiatement une enquête ». Israël, qui a refusé de coopérer avec les enquêteurs, ne fait pas partie des 47 membres de l’UNHRC. Washington s’est retiré en juin 2018, le quali­fiant « de partialité perpétuelle » envers Israël.

Territoires occupés

Un autre rapport, qui alerte sur la situation dramatique sur le terrain, notamment en Cisjordanie et à Jérusalem, a été publié la semaine dernière, par le Bureau de la coordina­tion des affaires humanitaires de l’Onu (OCHA), dans les territoires palestiniens occu­pés. Ce rapport, couvrant la période du 29 jan­vier au 11 février, a enregistré une escalade des attaques de colons contre les Palestiniens. « La tendance à l’escalade, due notamment à la violence des colons au cours des dernières années, se poursuit depuis le début de 2019, avec une moyenne de 7 attaques chaque semaine, causant des blessures ou des dom­mages dans les propriétés, contre une moyenne de 5 attaques en 2018 et de 3 en 2017 », a indi­qué le rapport. En Cisjordanie, les forces d’oc­cupation israéliennes ont ouvert le feu sur 2 Palestiniens, dont une fille, qui sont morts, et ont blessé un garçon dans 2 attaques près des barrages militaires israéliens. Ces attaques ont également blessé 35 citoyens, dont au moins 11 enfants, lors des manifestations hebdomadaires organisées pour protester contre l’expansion des colonies sur le territoire du village de Mughayir (Ramallah). Sur le nombre total de blessés au cours de la période considérée, 34 % ont été blessés par des balles réelles, 31 % par inhalation de gaz lacrymogène, 31 % par des balles en caoutchouc et 4 % par d’autres bles­sures. Toujours en Cisjordanie, les forces d’oc­cupation ont installé au moins 68 points de contrôle « surprise », ce qui a entraîné une augmentation des retards et des temps de dépla­cement des Palestiniens pour arriver sur leur lieu de travail, soit une augmentation de 110 % par rapport à la moyenne hebdomadaire de 2018.

Selon le rapport, « 5 bâtiments ont été démo­lis ou confisqués à Al-Qods-Est, et dans la zone C, sous prétexte de non-permis de construire, qui ne sont délivrés que par les autorités israé­liennes », une situation qui a provoqué le dépla­cement de 39 Palestiniens et compliqué la vie de quelque 70 autres. Le 6 février dernier, les forces d’occupation israéliennes ont déplacé environ 400 Palestiniens pendant au moins 14 heures dans la vallée du Jourdain, pour des raisons d’exercices militaires.

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