La culture au coeur des relations
Cette année, le coup d’envoi de l’année culturelle France-Egypte 2019 a été donné le 8 janvier au Caire. Le programme des festivités, qui seront organisées tout au long de l’année en Egypte et en France, renferme divers types d’événements culturels (arts, archéologie, littérature, danse, musique, gastronomie). Coordonnée par l’Institut français d’Egypte et le Centre culturel égyptien à Paris, cette année culturelle est réalisée en collaboration avec le ministère égyptien de la Culture et avec le soutien de nombreux partenaires, publics et privés, des deux pays. Pour l’ouverture, le 8 janvier, un spectacle exceptionnel de danse classique a été joué par six danseurs de l’Opéra de Paris et six danseurs de l’Opéra du Caire. Pour terminer cette année culturelle, le spectacle traversera la Méditerranée et sera présenté à Paris en décembre prochain.
A Paris, la manifestation égypto-française sera marquée par une exposition exceptionnelle sur Toutankhamon présentée par le ministère égyptien des Antiquités à la Grande Halle de La Villette à Paris, du 23 mars au 15 septembre. Cette exposition va dévoiler plus de 150 pièces maîtresses autour du mythique pharaon, dont 50 sortent pour la première fois d’Egypte. Et puisque l’année 2019 marque également le 150e anniversaire de l’inauguration du Canal de Suez, l’exposition « L’Epopée du Canal de Suez », déjà présentée en France, sera adaptée et présentée au Caire en septembre 2019.
Pour plus d’informations sur le programme complet de l’année culturelle France-Egypte 2019, visitez: http://francegypte19.com
Une présence économique multisectorielle
La France est le 4e partenaire économique de l’Egypte, avec 160 filiales d’entreprises présentes sur le sol égyptien. Ces entreprises ont créé 40000 emplois directs et 360000 emplois indirects selon le ministère égyptien des Investissements et de la Coopération internationale (GAFI). L’Agence Française de Développement (AFD) compte près de 2 milliards d’euros d’engagement en Egypte. En 2017, les échanges commerciaux entre la France et l’Egypte ont enregistré une augmentation de 21,8%, soit 2,5 milliards d’euros. Les exportations françaises ont grimpé de 20,6% la même année, pour atteindre 1,9 milliard d’euros. Quant aux Investissements Directs à l’Etranger (IDE) sur les 5 dernières années budgétaires, la France se classe au 6e rang des investisseurs étrangers, derrière le Royaume-Uni, les Etats-Unis, les Emirats arabes unis, la Belgique et l’Arabie saoudite. Selon la Banque Centrale d’Egypte (BCE), la France occupe la 11e place des partenaires commerciaux du pays, sur l’année fiscale 2016-2017. Et Le Caire est le 43e client mondial de la France et son premier client au Proche-Orient.
Les entreprises françaises sont présentes dans des secteurs-clés de l’économie égyptienne, enregistrant des investissements qui s’approchent des 5 milliards d’euros: énergie, transport, automobile, santé, cosmétiques, agroalimentaires et autres. Vinci et Bouygues, par exemple, contribuent depuis 35 ans au développement du métro du Caire. Dans le domaine de l’énergie, la présence du pétrolier français Total est renforcée en Egypte dans la filière du Gaz Naturel Liquéfié (GNL). EDF est implantée également sur le marché de l’énergie renouvelable en Egypte, en participant à la construction et l’exploitation de deux centrales photovoltaïques dans le complexe solaire de Benban.
Un partenariat dans le domaine de la santé a été également scellé en novembre dernier, après le lancement du Groupe Santé lors du Forum franco-égyptien de la santé, organisé par l’ambassade de France au Caire en étroite coopération avec Al-Ahram Hebdo. Ce Groupe Santé, composé de 9 entreprises françaises, a pour objectif de soutenir les réformes du système de santé égyptien, de bénéficier de l’expertise française en matière de santé, d'améliorer le dialogue entre le secteur privé et public et de développer les infrastructures médicales
Défense, des liens toujours plus forts
Depuis quelques années, l’Egypte et la France multiplient les initiatives dans le domaine militaire. Paris est le principal fournisseur en armes du Caire. Depuis 2015, l’Egypte a conclu des contrats d’armement avec la France d’une valeur de plus de 6 milliards d’euros, comprenant notamment 24 avions de combat Rafale, une frégate, deux porte-hélicoptères Mistral et des missiles. Chaque année, plusieurs officiers égyptiens sont admis à suivre des stages de formation dans les différents centres militaires français. Des exercices militaires bilatéraux aériens et maritimes ont lieu périodiquement entre les deux pays sur le territoire égyptien. Les derniers, baptisés « Cléopâtre 2018 », ont mobilisé notamment des bâtiments, des navires égyptiens et français, plusieurs frégates et des avions égyptiens de combat.
Il est prévu d’intensifier la coopération afin d’inclure la production conjointe de certaines armes. Lors du premier Salon international des industries de la défense et de l’armée, EDEX 2018, qui a eu lieu en Egypte fin décembre, l’Egypte a signé des contrats avec un certain nombre de sociétés françaises, dont la société Silinger, pour le transfert de technologies, la commercialisation et la vente de bateaux pneumatiques rapides de combat et l’obtention exclusive d’une licence de droit de fabrication, de vente et de commercialisation au Moyen-Orient et en Afrique. Un autre contrat d’assurance technique relatif aux avions Rafale a été signé avec l’entreprise française Dassault. Celui-ci prévoit un flux continu de pièces de rechange afin de maintenir la capacité technique des aéronefs.
Education et francophonie, une histoire de longue date
L’Egypte est un partenaire privilégié et ancien de la France dans le domaine de l’enseignement, notamment universitaire, et les recherches scientifiques. L’Egypte dispose d’un réseau d’établissements bilingues francophones, principalement implantés au Caire, à Alexandrie, Charm Al-Cheikh et Hurghada pour garantir un enseignement français de qualité. Selon l’Institut français d’Egypte, le réseau bilingue francophone égyptien compte 37000 élèves, répartis dans une cinquantaine d’écoles, de la maternelle au baccalauréat égyptien. En plus, l’Egypte dispose d’un réseau de 13 établissements scolaires proposant des programmes français, avec plus de 7500 élèves. Sur le plan universitaire, l’Université Senghor d’Alexandrie, fondée en 1989, est la principale université francophone d’Egypte avec l’Université Française d’Egypte (UFE) du Caire, ainsi que 11 filières francophones des universités égyptiennes.
Depuis 1970, l’Egypte est membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Selon les estimations, il y a 3 millions de francophones en Egypte. De plus, l’ambassadeur de France et le ministre égyptien de l’Education ont lancé, fin novembre dernier, le programme d’Appui au Développement de l’Enseignement du Français en Egypte (ADEFE), financé à hauteur de 322000 euros par la France. Dans le domaine de la recherche scientifique, plus de 400 parutions sont publiées, annuellement, par des chercheurs français et égyptiens. Le partenariat Imhotep, co-financé par l’Egypte et la France, permet par ailleurs de soutenir les travaux de recherche scientifique de plus de 120 équipes franco-égyptiennes.
Archéologie, le rôle-clé des missions françaises
L’Egypte accueille, depuis plus d’un siècle, plusieurs centres de recherche français en archéologie. Ceux-ci travaillent dans de nombreux gouvernorats d’Egypte, en collaboration avec les équipes égyptiennes du ministère des Antiquités. Citons parmi les centres archéologiques français les plus importants: l’Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO), le Centre Franco-Egyptien d’Etude des Temples de Karnak (CFEETK), le Centre d’Etudes Alexandrines (CEAlex) et la Mission archéologique française de Thèbes-Ouest. L’Egypte accueille, également, des missions françaises archéologiques temporaires qui travaillent dans les quatre coins du pays. On compte plus d’une trentaine de missions archéologiques françaises qui travaillent sur de nombreux chantiers de fouilles et de restauration. En 2016, la mission de Tell Al-Herr a fêté ses 30 ans et la mission du Ramesseum ses 25 ans.
Outre les fouilles archéologiques, la protection du patrimoine égyptien est un autre axe fort de la coopération archéologique égypto-française. L’année 2014 a témoigné de la tenue de la première rencontre franco-égyptienne portant sur la mise en valeur du patrimoine, la protection des biens culturels et la lutte contre le trafic illicite d’objets culturels. Et en 2016 s’est tenue une deuxième rencontre à l’initiative de l’Institut français d’Egypte. Ce dernier soutient parallèlement l’échange de l’expertise dans le domaine de l’archéologie ainsi que la formation continue des personnels égyptiens engagés dans des collaborations avec les équipes françaises.
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