- Critiquer Obama pour défendre Trump
Sans le nommer, Pompeo a violemment critiqué la politique proche-orientale de l’ancien locataire de la Maison Blanche, Barack Obama. « C’est ici, dans cette ville, qu’un autre Américain s’est tenu devant vous. Il vous a dit que le 11 septembre a conduit mon pays à abandonner ses idéaux, en particulier au Moyen-Orient… L’époque de la honte américaine est révolue », a dit Pompeo, en reprenant ensuite une phrase utilisée par Obama lors de son discours prononcé en 2009 au Caire: « Maintenant vient le vrai nouveau départ ». Critiquer l’ancienne Administration du démocrate Obama reflète le conflit interne qui oppose actuellement les deux partis démocrate et républicain aux Etats-Unis.
- En Syrie, un retrait mais de possibles frappes aériennes
L’annonce du retrait de troupes américaines de la Syrie en décembre dernier a été conçue comme une contradiction avec l’intention affichée de Trump de contrecarrer l’influence iranienne en Syrie et de mettre un terme aux menaces de Daech. « C’est un retrait sans contradiction avec la stratégie de Trump. Le président a pris la décision de retirer nos troupes, nous allons le faire », a assuré Pompeo dans son intervention, sans mentionner de calendrier. Pour rassurer ses alliés, le chef de la diplomatie américaine ajoute: « Il ne s’agit pas d’un changement de mission. Notre engagement à continuer de prévenir la réémergence de Daech est réel. Nous allons simplement le faire différemment ». Comment? « Pour notre part, les frappes aériennes dans la région se poursuivront au fur et à mesure que les objectifs seront atteints », dit Pompeo.
- Deal du siècle, le règne de l’inconnu
Après plusieurs reports, Washington avait affirmé que le fameux « deal du siècle » serait dévoilé en février prochain. Pourtant, Pompeo n’a pas évoqué ce marché dans son discours. Cet accord de paix promis par Trump, il y a deux ans, reste encore top secret. Quant au processus de paix, il a été évoqué dans une seule et courte phrase: « L’Administration Trump continuera également à faire pression en faveur d’une paix réelle et durable entre Israël et les Palestiniens ». Tentant de défendre la reconnaissance unilatérale des Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël, Pompeo a dit : « nous avons déplacé notre ambassade à Jérusalem. Ces décisions honorent une résolution bipartite du Congrès qui remonte à plus d’une vingtaine d’années. Le président Trump a agi sur la base de cet engagement ».
- Encore et toujours, la sécurité d’Israël, priorité numéro 1
« Je pense que cela est clair, mais il est peut-être nécessaire de le redire: les Etats-Unis soutiennent pleinement le droit d’Israël à se défendre contre l’aventurisme agressif du régime iranien. Nous continuerons à nous assurer qu’Israël dispose des capacités militaires qui conviennent pour le faire de manière décisive ». Conçu comme une tentative de faire intégrer Israël dans une formule régionale, un certain rapprochement entre certains pays de la région et Israël a été évoqué par Pompeo. « Nous voyons également une évolution remarquable. De nouveaux liens, inimaginables jusqu’à très récemment, se tissent. Qui aurait pu croire, il y a quelques années, qu’un premier ministre israélien se rendrait à Mascate ? ». Selon Pompeo, « ces étapes franchies vers un rapprochement sont nécessaires à une sécurité accrue face aux menaces que nous partageons ».
- « Aider les partenaires » ... mais pour qu’eux fassent plus
Dans son discours, Pompeo a critiqué également Obama à cause de son rapprochement avec l’Iran aux dépens des intérêts des « partenaires stratégiques » de Washington. Les Etats-Unis, sous Trump, adoptent « une position inverse », ce qu’a affirmé Pompeo. « Nous avons été timides dans nos actions alors que l’époque — et nos partenaires — demandaient le contraire », dit Pompeo au début de son discours. Et de conclure: « Soyons clairs : l’Amérique ne reculera pas tant que la lutte contre la terreur ne sera pas terminée. Mais comme l’a dit le président Trump, nous attendons de nos partenaires qu’ils en fassent plus et, dans cet effort, nous irons de l’avant ensemble. Au fur et à mesure que les combats se poursuivront, nous continuerons d’aider nos partenaires... Mais le mot-clé ici est l’aide. Nous demandons à tous les pays épris de paix au Moyen-Orient de s’acquitter de leurs responsabilités pour vaincre l’extrémisme islamiste où que l’on puisse le trouver ».
-Hezbollah: « L’Iran a tort »
Dans son discours, Pompeo a attaqué également le mouvement chiite du Hezbollah, considéré un des bras régionaux de l’Iran dans la région. Pour le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, la présence du Hezbollah au Liban reste « majeure », soulignant que Washington n’allait plus accepter « ce statu quo ». « Notre campagne de sanctions contre l’Iran est également dirigée contre ce groupe terroriste et ses dirigeants, notamment le fils de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah », a affirmé le secrétaire d’Etat. « L’Iran pense peut-être que le Liban lui appartient. L’Iran a tort ».
- « L’Amérique, une force pour le bien » ... Améliorer l'image des Etats-Unis
« L’Amérique, une force pour le bien de la région ». C’est le titre de son discours et également une phrase qui a été répétée à plusieurs reprises, par Pompeo au cours de son intervention. Il termine même ses mots, en louant « la bonté innée de l’Amérique ». « En à peine 24 mois, les Etats-Unis, sous la houlette du président Trump, ont réaffirmé leur rôle traditionnel en tant que force en faveur du bien dans cette région ».
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