Lundi, 10 février 2025
Dossier > Dossier >

Prospections pétrolières : L'Egypte se tourne vers la mer Rouge

Racha Darwich, Lundi, 31 décembre 2018

Après avoir réalisé une autosuffisance en gaz naturel en 2018 grâce aux gisements en Méditerranée, l’Egypte s’oriente vers la mer Rouge pour réaliser l’autosuffisance en carburant.

« L’Etat a réalisé 80% de ses objectifs de production de gaz naturel à partir de la Méditerranée. Maintenant, il s’oriente vers la mer Rouge pour parvenir à ses fins », explique Gamal Al-Qalioubi, professeur en génie pétrolier à l’Université américaine du Caire. En effet, le ministère du Pétrole s’apprête à lancer un appel d’offres pour les compagnies internationales pour l’ex­ploration du pétrole et du gaz naturel en mer Rouge. « Les régions qui seront soumises à l’exploration ont dévoilé des structures géologiques riches en condensats qui permettront à l’Egypte de réaliser une autosuffisance en carburant dans un délai de deux ans », ajoute Al-Qalioubi. L’histoire remonte à juillet 2017, quand la compagnie pétrolière Ganoub Al-Wadi (Ganope) a signé des accords avec la compagnie américaine Schlumberger et la britannique TGS pour la fourniture de données géo-scienti­fiques sur la mer Rouge. « C’est la délimitation des frontières maritimes entre l’Egypte et l’Arabie saoudite qui nous a donné le feu vert pour entamer ce balayage sismique en mer Rouge. Procédure que nous ne pouvions effectuer auparavant », explique le ministre égyptien du Pétrole, Tarek El-Molla, qui a révélé que l’Egypte oeuvrait à la signature d’un mémorandum d’entente avec l’Ara­bie saoudite pour la collaboration dans les domaines de l’ex­ploration pétrolière. Et d’ajouter: « La mer Rouge est une région vierge et prometteuse qui nécessite de larges explorations pour parvenir à ses ressources pétrolières et gazières enfouies ».

En fait, United States Geological Survey estime que l’Egypte possède en mer Rouge 6 milliards de barils de pétrole brut et 23 milliards de barils d’équivalent pétrole de gaz naturel outre des réserves de gaz et de schiste bitumineux estimées à envi­ron 8 milliards de barils d’équivalent pétrole.

Les 19 et 20 novembre dernier, Ganope a organisé en colla­boration avec l’Association de la géophysique des explorations et Schlumberger des ateliers pour la discussion des données révélées par le balayage sismique effectué en mer Rouge. Les ateliers ont également présenté l’histoire des activités d’explo­ration en mer Rouge depuis 1974 révélant que 13 puits seule­ment ont été forés sur une étendue de plus de 66000 km2 pendant quelque 44 ans. Ce qui est insuffisant pour com­prendre la nature géologique de cette région. Sans oublier la mauvaise qualité des données sismiques disponibles. « L’amélioration des techniques de balayage sismique offre mainte­nant des images de haute qualité des structures souterraines. Ce qui facilite la collecte des données géologiques », précise le directeur général de l’exploration en mer Rouge à la compagnie pétro­lière saoudienne Aramco qui a pris part aux ateliers d’Hurgha­da. Ces données revêtent une importance particulière car elles permettront aux compagnies internationales d’évaluer les opportunités pétrolières et gazières en mer Rouge et les encourageront à y investir. « Nous aspirons à réaliser en mer Rouge des découvertes aussi importantes que celles de la Méditerranée », a révélé El-Molla au cours de la Conférence de l’énergie organisée par Al-Ahram. « 2019 témoignera au cours du premier trimestre le lancement de l’appel d’offres pour l’exploration en mer Rouge. Au cours du second trimestre, seront déterminées les compagnies gagnantes qui devront alors présenter, au cours du 3e trimestre, leurs plans et budgets à la partie égyptienne pour que commence l’installation du matériel de forage au cours du dernier trimestre », conclut Gamal Al-Qalioubi .

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique