Des manifestations contre le Pacte de Marrakech à Bruxelles. (Photo : AFP)
Pays non signataires :
« Le pacte est un encouragement à un flux migratoire incontrôlé »
Les Etats-Unis
En décembre 2017, le président américain, Donald Trump, décidait de suspendre la participation des Etats-Unis à la préparation du Pacte de migration. « Aucun pays n’a fait plus que les Etats-Unis, et notre générosité continuera. Mais nos politiques migratoires doivent être décidées par des Américains, et des Américains seulement. Nous déciderons quelle est la meilleure manière de contrôler nos frontières et qui peut entrer dans notre pays », a déclaré Trump.
Israël
« J’ai donné comme instructions au ministère des Affaires étrangères de ne pas signer le Pacte mondial pour les migrations. Nous nous sommes engagés à surveiller nos frontières contre l’arrivée des migrants illégaux. C’est ce que nous avons fait et nous continuerons à le faire », a indiqué le premier ministre, Benyamin Netanyahu, dans un communiqué.
L’Australie
« Le Pacte pour les migrations risque d’encourager la migration illégale, d’autant plus que la distinction entre migrants et clandestins n’est pas suffisamment claire », a affirmé le premier ministre australien, Scott Morrison. Celui-ci estime que le pacte pourrait porter ombrage aux « victoires acquises de haute lutte contre les trafiquants d’êtres humains ».
La Hongrie
La Hongrie est l’un des premiers pays européens à avoir déclaré son opposition au pacte dès juillet 2018. « Ce document est dangereux pour le monde et la Hongrie, il incitera des millions de personnes à prendre la route … La Hongrie doit sortir du processus d’approbation du texte et, ce faisant, indiquer clairement qu’elle ne considère d’aucune manière que les mesures ou les lignes directrices du pacte constituent la voie à suivre », a déclaré le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, à Budapest.
L’Autriche
« Le gouvernement a convenu de ne pas signer le Pacte des Nations-Unies pour les migrations. Nous refusons la possibilité que le pacte sur les migrations établisse un nouveau droit international contraignant ou puisse être interprété comme tel », a indiqué dans un communiqué, fin octobre, la coalition dirigée par le chancelier conservateur Sebastian Kurz avec le parti d’extrême droite FPÖ.
La Pologne
« Ce document ne répond pas aux exigences de la Pologne qui veut de solides garanties pour que chaque pays ait le droit de décider en toute indépendance quels migrants il accepte de recevoir », précise le gouvernement polonais dans un communiqué. Pour Varsovie, ce pacte ne permet pas de faire suffisamment la différence entre immigration illégale et immigration légale.
La Slovaquie
« La Slovaquie ne soutiendra pas le Pacte des Nations-Unies, quelles que soient les circonstances, et ne l’approuvera pas », a déclaré le premier ministre slovaque, Peter Pellegrini, fin novembre. Ce rejet du Pacte migratoire a poussé le ministre des Affaires étrangères, Miroslav Lajcak, qui était président de l’Assemblée générale des Nations-Unies lorsque le Pacte migratoire a été adopté, à présenter sa démission.
La Bulgarie
En Bulgarie où des manifestations ont éclaté cette semaine suite à la levée des prix de l’énergie et des carburants, le Conseil des ministres a annoncé le retrait du Pacte pour les migrations le 12 novembre dernier. « Sofia n’enverra pas de représentant à Marrakech. Cette décision protège les intérêts du pays et de ses citoyens », a déclaré le gouvernement issu d’une coalition fragile entre conservateurs et nationalistes.
Pays signataires :
« Le pacte est le seul moyen de parvenir à 0 monde meilleur »
Le Canada
Le Canada était parmi les 160 pays à approuver le Pacte de Marrakech. « Accueillir les gens venus du monde entier grâce à un système d’immigration rigoureux est ce qui fait du Canada un pays fort, et c’est quelque chose dont le monde a toujours davantage besoin », a déclaré le premier ministre canadien, Justin Trudeau. Cependant, le Parti conservateur québécois a affiché solennellement son opposition à la signature du pacte. Pour Trudeau, « la campagne de peur et la désinformation effectuée par les conservateurs est dangereuse, surtout pour un sujet si important pour le Canada ».
La Belgique
« Ce modèle de coopération est complexe, il comprend parfois des pas en avant et parfois des peaux de banane, mais c’est le seul moyen pour ceux qui veulent un monde meilleur », a déclaré le premier ministre belge, Charles Michel. L’approbation du pacte a provoqué une grande crise au sein du gouvernement. Les ministres nationalistes flamands de la N-VA ont quitté leur poste et Charles Michel est désormais à la tête d’un gouvernement sans majorité au parlement. De plus, dans les rues de Bruxelles, les « Marches contre Marrakech » ont regroupé plusieurs milliers de personnes manifestant contre le Pacte pour les migrations.
L’Allemagne
« La réponse au nationalisme pur a été la fondation des Nations-Unies et l’engagement de trouver ensemble des réponses à nos problèmes communs. L’atteinte des objectifs du développement durable et la mise en oeuvre du Pacte mondial sur les migrations sont indissociables. Cela vaut la peine de se battre pour la réalisation du Pacte mondial pour les migrations », a déclaré la chancelière allemande, Angela Merkel, avant d’ajouter : « Nous avons besoin de la main-d’oeuvre du reste du monde ». En fait, après un vif débat au Bundestag, 372 députés ont voté pour le document onusien, tandis que 143 étaient contre et 141 se sont abstenus.
La France
« Les solutions qu’il propose vont exactement dans le sens, à la fois des valeurs de l’Europe et des intérêts de l’Europe », a déclaré le président français, Emmanuel Macron. Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National (RN), s’est opposée à ce texte en le qualifiant de « pacte avec le diable » et qu’il est « une nouvelle insulte aux Français les plus pauvres ». Le Pacte de Marrakech s’ajoute désormais à la liste des contestations des gilets jaunes contre Macron.
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