Le FCSA organisé en 2015 à Johannesburg se tiendra cette année à Pékin en présence de 54 délégations
gouvernementales africaines.
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Construire ensemble une communauté de destin encore plus solide pour réaliser la coopération gagnant-gagnant », tel est le thème du 3e FCSA qui aura lieu les 3 et 4 septembre à Pékin. Un événement d’envergure. 54 délégations gouvernementales africaines seront représentées au plus haut échelon dans ce Forum qui sera présidé par le président chinois, Xi Jinping.
Selon le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, ce sommet constitue « l’événement le plus important cette année en Chine », vu le nombre de participants attendus parmi les chefs d’Etat et de gouvernement africains, ainsi que le président de la Commission de l’Union Africaine (UA), le secrétaire général des Nations-Unies et les représentants de 27 organisations africaines et internationales.
Ce forum devrait témoigner de la signature de conventions de coopération bilatérale entre la Chine et des pays africains, au cours des trois prochaines années, en plusieurs secteurs outre l’économie, tels que la sécurité, le développement, l’infrastructure de base, l’énergie et la santé. Au premier plan du menu des réunions figure aussi « la nouvelle route de la soie ». Il s’agit de l’initiative chinoise qui consiste en un certain nombre de grands projets comme l’édification de réseaux ferroviaires et électriques, d’autoroutes, d’Internet, de gazoducs, de voies maritimes et de travaux d’infrastructure en Asie centrale, méridionale et occidentale de manière à relier la Chine et le continent asiatique d’une part aux continents européen et africain d’autre part.
Le forum adoptera un nouveau départ pour cette initiative chinoise. Pour donner le maximum d’efficacité à ces projets en Afrique, une coordination devra donc être établie lors de ce Forum entre cette initiative chinoise et l’Agenda 2030 du développement durable de l’Onu et l’Agenda 2063 de l’UA.
Premier partenaire commercial de l’Afrique
Outre la Chine, ce Forum regroupe 53 pays africains (dont l’Egypte) ayant des relations diplomatiques avec la Chine ainsi que la Commission de l’UA. Chaque Forum doit planifier et fixer des objectifs pour les 3 prochaines années, ou même plus. Et depuis son lancement, la Chine collectionne de nombreux contrats commerciaux avec les pays africains, menaçant ainsi les intérêts des Occidentaux sur le continent. « Le volume des échanges commerciaux entre les deux parties a connu une hausse spectaculaire. Et depuis 2010, la Chine est devenue le premier partenaire commercial du continent noir », souligne Gehad Al-Khatib, chercheur au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram. Les échanges commerciaux sont passés de 765 millions de dollars en 1978 à 170 milliards de dollars en 2017. Pékin a ainsi gagné le titre de premier bailleur de fonds dans plusieurs pays d’Afrique. Au cours du dernier sommet du FCSA tenu à Johannesburg en 2015, la Chine a promis une aide financière au développement de l’Afrique d’une valeur de 60 milliards de dollars.
Selon des estimations, les investissements chinois en Afrique dépassent aujourd’hui les 100 milliards de dollars. Et plus de 3 000 entreprises chinoises ont investi dans une cinquantaine de pays africains. « La clé de la réussite de la Chine en Afrique ne réside pas seulement dans son énorme puissance économique, mais également dans sa politique économique qui, contrairement aux Occidentaux, mise sur une coopération commerciale dépourvue de tout aspect politique ou de conditions préalables. En fait, la Chine a ancré ses empreintes en Afrique pour faire face au protectionnisme des pays européens et des Etats-Unis en ce continent », explique Sarah Mamdouh, chercheuse dans les affaires asiatiques.
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